Un projet mobilisateur pour le développement de la Rive-Sud

L'Université de Sherbrooke et l'Hôpital Charles-LeMoyne de Longueuil proposent sur la Rive-Sud une Cité santé universitaire. Le concept développé par ces deux institutions majeures de la Montérégie prévoit une zone d'activités concentrant une large gamme de services en santé. Le 17 novembre, Lyne Bouchard, vice-rectrice au Campus de Longueuil, et Yvan Gendron, directeur général de l'Hôpital, ont appelé quelque 150 leaders socioéconomiques de la Rive-Sud à s'investir dans le projet pour en faire un pôle de développement majeur pour la région. La mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, a également donné son appui au projet lors de la rencontre organisée par la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud.

Un besoin dans la région

«De toutes les régions du Québec, c'est la Montérégie qui devrait connaître la plus forte augmentation de sa population en nombre absolu, affirme Lyne Bouchard, citant des données de l'Institut de la statistique du Québec. D'ici 20 ans, un Québécois sur cinq habitera la région, avec évidemment une concentration le long du Saint-Laurent. Ces gens qui vont vivre et travailler ici auront toutes sortes de besoins.»

Le vieillissement de la population dans la région est également un enjeu de taille pour les soins de santé, en plus du taux de natalité, qui augmente considérablement depuis 2007, étant à 16 000 naissances par année actuellement.

Déjà, l'Hôpital Charles-LeMoyne et l'UdeS travaillent à répondre aux besoins de la collectivité, par les travaux d'agrandissement de l'Hôpital, les travaux du centre de recherche, l'accueil de stagiaires ou l'implantation de nouveaux programmes d'études, par exemple. L'Hôpital ouvrira au printemps son nouveau Centre intégré de cancérologie de la Montérégie, ce qui aura comme impact direct le traitement de un million de personnes en radiothérapie et en curiethérapie.

Une région qui se déploie

«La Cité santé universitaire, ce n'est pas juste un hôpital et ce n'est pas juste une université, des universités, précise Lyne Bouchard. C'est une ville, une région qui se déploie parce qu'elle a un pôle de santé majeur, mais qui comprend les conséquences de ce pôle sur tout le reste de l'activité économique.»

La vice-rectrice souhaite que ce projet se fasse sous le signe du développement durable et offre un «déploiement urbain sain et agréable» pour la population. Aux gens d'affaires, elle a lancé un appel sans équivoque : «Si vous cherchez des opportunités pour investir, il y en a dans quatre secteurs : les services, les infrastructures, le transport et le développement des parcs industriels.»

En effet, les besoins accrus de soins en santé vont entraîner des besoins qui dépassent largement le seul contexte de ces soins. Par exemple, il faudra revoir les axes routiers et se questionner sur les types de transport à déployer pour desservir autant de nouveaux habitants et visiteurs; il faudra augmenter l'offre en restauration, l'offre d'hébergement de courte et longue durée; il faudra aussi plus de services de toute nature tels les garderies ou les services gouvernementaux.

«Nous devrons aussi nous questionner par rapport au tremplin que peut devenir le secteur de la santé, couplé à la recherche universitaire, pour la croissance d'entreprises en technologies médicales ou en transport, etc.», ajoute Lyne Bouchard.

Bref, le développement de l'offre de services en soins de la santé offre de nombreuses opportunités en matière de développement économique en Montérégie. Dans cette veine, le projet Cité santé universitaire a été reçu avec enthousiasme par les gens d'affaires réunis lors du dîner-conférence.