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Devant l’urgence des enjeux environnementaux

Le virage écoresponsable de la formation universitaire

« On souhaite former des citoyennes et citoyens responsables qui changeront le monde ». C'est ce qu'indiquait, en ouverture d'un forum portant sur l'écoresponsabilité dans la formation universitaire en avril dernier, la professeure Christine Hudon, vice-rectrice aux études.

L’engagement de l’UdeS de faire de ses diplômées et diplômés des personnes conscientes et responsables de l’environnement physique et social dans lequel elles évoluent se veut une contribution essentielle pour répondre aux défis et enjeux actuels et futurs de notre société, particulièrement dans le contexte des changements climatiques.

Organisé par le vice-rectorat aux études et le vice rectorat à l'administration et au développement durable, le forum L'écoresponsabilité dans la formation universitaire à l'UdeS a réuni près d'une centaine de personnes en avril dernier, dans le cadre du Mois de la pédagogie universitaire.
Organisé par le vice-rectorat aux études et le vice rectorat à l'administration et au développement durable, le forum L'écoresponsabilité dans la formation universitaire à l'UdeS a réuni près d'une centaine de personnes en avril dernier, dans le cadre du Mois de la pédagogie universitaire.
Photo : Michel Caron - UdeS

Intégré dans l’ensemble des sphères de l’activité universitaire à l’UdeS, le développement durable occupe une place significative dans nombre de programmes de formation. Plus de 300 activités pédagogiques et programmes sont offerts en environnement et développement durable, dans l’ensemble de ses facultés et centres universitaires.

Reconnu pour ses programmes et activités en environnement et développement durable d'avant-garde et adaptés aux besoins de la société, le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) contribue à une société plus responsable en offrant un espace interdisciplinaire de formation, de réflexion et d’actions. Depuis 45 ans, sa maîtrise en environnement permet de former des professionnelles et professionnels qui participent à l'instauration de changements durables dans les organisations et dans la société.

L’événement d’avril dernier, tenu pendant le Mois de la pédagogie universitaire, a notamment permis de discuter de ce qui se fait actuellement au chapitre de l’intégration de l’écoresponsabilité dans la formation à l’UdeS et de lancer des pistes d’actions pour le futur.

À propos de l'écoresponsabilité
L'écoresponsabilité se définit comme la qualité d'une personne physique ou morale, d'un comportement ou d'une activité qui tient compte de principes de respect à long terme de l'environnement physique, social et économique. (Office québécois de la langue française, 2011)

Des gestionnaires socialement responsables

Photo : UdeS

À l’École de gestion, un nouveau cours sera offert dès le trimestre d’hiver 2020 dans le tronc commun du baccalauréat en administration des affaires. Intitulé « Moi, gestionnaire socialement responsable », ce cours disponible auprès de l’ensemble des 525 étudiants inscrits dans le programme propose une approche réflexive qui leur permettra de s’engager plus concrètement en fin de parcours par rapport à leur pratique de gestion. Ils auront à réfléchir sur le type de gestionnaire qu’ils souhaitent devenir et le type d’organisation dont la société a besoin.

Des mandats dans des organisations communautaires, des entreprises d’économie sociale et des municipalités leur seront soumis, afin de les sortir des milieux plus traditionnels auxquels ils sont habitués et de leur faire ainsi développer de nouvelles compétences.

Isabelle Létourneau, professeure au Département de management et gestion des ressources humaines

Des ingénieurs qui mesurent l’impact environnemental

Photo : UdeS

Parmi les compétences consignées au référentiel du Bureau canadien d’agrément des programmes de génie, qui détermine les qualités attendues chez un bon ingénieur au sortir de sa formation, se trouve la capacité d’analyser les enjeux environnementaux, sociaux et économiques des activités de l’ingénieur. Les étudiants en génie, par l’entremise d’outils et de cas concrets qui leur sont présentés, peuvent désormais développer cette nouvelle compétence attendue.

L’outil d’analyse du cycle de vie, par exemple, qui inclut différentes étapes, allant de l’extraction de la matière première jusqu’à la fin de vie utile, permet d’appliquer les principes du développement durable à des projets concrets.

Bastien Roure, professionnel de recherche travaillant au Laboratoire interdisciplinaire de recherche en ingénierie durable et écoconception (LIRIDE), fondé par le professeur Ben Amor, qui se penche sur ces enjeux

En génie civil, ces principes sont intégrés dans des cours où l’on évalue par exemple l’impact des infrastructures sur le génie routier. Un nouveau cours portera aussi sur les infrastructures durables et leur impact sur l’environnement. En génie chimique et biotechnologique, des outils pour mesurer l’impact environnemental sont intégrés dans les cours de conception. Même formule en génie informatique et électrique, où par exemple des ateliers de fin de baccalauréat portent sur les impacts environnementaux de centres de gestion de stockage.

Des cliniques juridiques à vocation sociale

Photo : UdeS

À la Faculté de droit, c’est notamment par l’entremise des cliniques juridiques que l’on contribue à faire des étudiantes et étudiants des citoyens responsables, sensibles à l’environnement social qui les entoure. Les étudiants y offrent des services d’information juridique gratuits, qui répondent aux besoins de la collectivité.

En plus de contribuer au développement de compétences, notamment sur le plan de la communication sociale, ces cliniques répondent à une mission sociale, en offrant des services à la population.

Déborah Montambault-Trudelle, coordonnatrice des cliniques

La Clé de vos droits, par exemple, fournit de l’information en lien avec le droit social, comme le logement et la consommation. Le Bureau d’assistance juridique internationale (BAJI), qui se spécialise en droit international, traite notamment des mandats en lien avec les réfugiés climatiques. Située au Campus de Longueuil, la Clinique de médiation offre des services gratuits à tous les citoyens, entreprises ou organisations de la région de Montréal, de Longueuil et de Sherbrooke.

Une conscientisation étudiante forte

Nos étudiantes et nos étudiants, très conscientisés, nous poussent dans cette direction.

Professeure Christine Hudon, vice-rectrice aux études, relativement à l’engagement de l’institution de faire de ses diplômés des citoyens écoresponsables

Lorsqu’elle a entrepris ses stages dans les écoles, Gabrielle Léonard-Benoit, étudiante au baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire, a été surprise de constater que beaucoup de travail demeurait à faire en matière d’éducation relative à l’environnement. Parce qu’elle considère que l’éducation est à la base de toute cette conscientisation, elle a organisé en avril dernier, dans le cadre du Mois de la pédagogie universitaire, une conférence réunissant une centaine de participants qui visait à dégager des pistes de réflexion et d’actions pour éveiller la compréhension des enjeux environnementaux chez les enfants.

Photo : UdeS

Ses stages l’ont par ailleurs sensibilisée à intégrer la littérature jeunesse portant sur des enjeux environnementaux dans sa pratique. Dans l’objectif d’orienter les lectures des enfants d’âge primaire vers la réflexion liée à leur empreinte écologique, elle a rassemblé près d’une quarantaine d’ouvrages de littérature jeunesse portant sur des thèmes liés à l’environnement ou à la consommation, qui sont mis à contribution pour d’autres étudiantes et étudiants dans leurs stages.

Dans le même ordre d’idées, l’impact des changements climatiques sur la santé humaine s’avère des plus préoccupants. Au cours des 50 prochaines années, l’on estime que 20 000 décès seront causés par les changements climatiques.

Photo : UdeS

C’est dans ce contexte qu’un mémoire a été rédigé par la Fédération médicale étudiante du Québec, à l’occasion de la Journée d’action politique 2019, en mars dernier, et présenté à l’Assemblée nationale du Québec. Charles-Antoine Barbeau-Meunier, Florence Julien et Marie-Christine Milot, étudiants au doctorat en médecine de l’UdeS, figurent parmi les rédacteurs. Des recommandations favorisant la protection de l’environnement et la bonne santé des Québécoises et Québécois étaient contenues dans le rapport, notamment de considérer la lutte aux changements climatiques dans les mesures de santé publique et de mettre en place davantage de mécanismes d'adaptation aux changements climatiques et de surveillance, tout particulièrement dans le domaine de la santé publique.


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