Concours de haut niveau du CRSNG et du UKRI dans le domaine quantique
L’expertise de l’UdeS reconnue au sein d’un premier partenariat Canada‑Royaume‑Uni
Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et le UK Research and Innovation (UKRI) ont reconnu l’expertise de l’Université de Sherbrooke pour le déploiement industriel des technologies quantiques. Au terme d’un processus hautement compétitif, les deux organismes subventionnaires nationaux ont créé un consortium qui permettra à de jeunes pousses établies à Sherbrooke de poursuivre le développement de produits de pointe et de composantes de bases pour les capteurs quantiques et le futur ordinateur quantique. Le gouvernement du Québec, par l’entremise de Prompt, contribue également au financement de ce projet dont le budget global s’établit à plus d’un million $ sur les trois prochaines années.
Michel Pioro-Ladrière, professeur au Département de physique et directeur adjoint de l’Institut quantique (IQ), est à la tête du projet. Il travaillera avec deux membres du 3IT, soit Dominique Drouin, professeur au Département de génie électrique et de génie informatique, et Yann Beilliard, professeur associé, également du Département de génie électrique et de génie informatique. Leur objectif : accélérer la transition vers l’exploitation commerciale des technologies quantiques ainsi que leur déploiement à grande échelle. En plus de l’UdeS, le consortium réunira, entre autres, Oxford Instruments, les entreprises sherbrookoises SB Quantum et Nord Quantique, le professeur Paul Barclay de l’Université de Calgary ainsi que la professeure Lilian Childress de l’Université McGill. Cette collaboration internationale est destinée à compléter les écosystèmes du Canada et du Royaume-Uni en partageant leur expertise, leurs capacités de fabrication et leurs infrastructures.
Le professeur Pioro-Ladrière voit dans ce partenariat une occasion de former la prochaine génération.
Le projet offre d’excellentes perspectives de formation. Le développement d’une main-d’œuvre hautement qualifiée est l’un des principaux défis de notre domaine. Le consortium contribuera à former les scientifiques ainsi que les ingénieures et ingénieurs de demain qui accéléreront le développement des technologies quantiques.
Un consortium d’envergure
Ce partenariat exceptionnel permet d’accélérer la recherche fondamentale portant sur les systèmes hybrides complexes composés de circuits supraconducteurs et de qubits de spin. L’objectif est que ceux-ci forment la prochaine génération de dispositifs quantiques à Sherbrooke et dans les institutions collaboratrices au Canada.
Le vice-recteur à la valorisation et aux partenariats de l’Université de Sherbrooke, le professeur Vincent Aimez, se réjouit de ce projet d’envergure qui permet le partage d’expertises entre des chefs de file du domaine :
Les possibilités dans la sphère quantique sont maximisées lorsque les meilleures équipes de recherche universitaires à l’échelle internationale unissent leurs forces et s’associent à un partenaire industriel de renom ainsi qu’avec de jeunes entreprises en pleine croissance. Grâce à l’appui financier des différents gouvernements, ce projet regroupe les conditions propices au développement et à la commercialisation de technologies de pointe. Cette synergie, qui est à la source de nombreux succès en matière de partenariats à l’Université de Sherbrooke, caractérise ce projet. Je tiens à féliciter chaleureusement les acteurs qui y sont impliqués.
Un partenariat fructueux
Pour SB Quantum (SBQ) et Nord Quantique, deux jeunes pousses sherbrookoises en sciences quantiques, ce partenariat leur donne non seulement la possibilité de partager des informations sur leurs besoins respectifs, mais aussi de profiter des installations de pointe d’Oxford Instruments.
Cette occasion en or offrira à SBQ une longueur d’avance pour perfectionner son magnétomètre quantique à base de diamant afin d’en faire une boussole intelligente et haute précision qui comprend mieux son environnement. Celui-ci permettra une exploration minière et un déploiement de véhicules autonomes plus efficace dans des situations où le signal GPS est absent ou dégradé.
Le projet permettra de miniaturiser davantage la technologie et d’augmenter sa précision afin de combiner plusieurs mesures de champ magnétique dans un seul dispositif, afin de déverrouiller l’intelligence magnétique. Cette capacité est centrale pour SBQ : elle mènera à une navigation haute précision dans tous les environnements et conditions climatiques à l’aide du champ magnétique terrestre et de ses variations locales.
David Roy-Guay, fondateur de SB Quantum
Pour Nord Quantique, ces circonstances favorables lui permettront de s’écarter de la fabrication traditionnelle de circuits quantiques supraconducteurs pour améliorer la durée de vie des qubits et ainsi devancer la concurrence dans le développement de l’ordinateur quantique.
Ce projet de collaboration appuie directement la phase d’amorçage de Nord Quantique par le co-développement de procédés qui serviront autant aux chercheurs qu’au développement de nos prototypes. Les procédés industriels qui seront mis au point contribueront également au déploiement et à la mise à l’échelle de notre technologie dans les années à venir.
Julien Camirand Lemyre, fondateur de Nord Quantique
Étendre les technologies quantiques
Concrètement, le projet de recherche débouchera sur de nouveaux procédés pour orienter le développement futur des capteurs quantiques et la fabrication de qubits supraconducteurs, deux secteurs stratégiques tant au Canada et qu’au Royaume-Uni. Au Québec, ce projet bénéficiera pleinement de l’écosystème de la chaîne d’innovation intégrée associant l’Institut quantique (IQ), l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT) et le Centre de collaboration MiQro Innovation (C2MI). De plus, celui-ci contribuera à soutenir la croissance des écosystèmes quantiques et continuera à renforcer leur présence dans cette industrie en pleine expansion.