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Semaine arc-en-ciel pour l'inclusion de la diversité sexuelle et de genre

À toutes les intersections, des réalités aux couleurs multiples

Les campus de l'UdeS portent fièrement les couleurs de la Semaine arc-en-ciel, qui se déroule jusqu'au 1er avril.
Les campus de l'UdeS portent fièrement les couleurs de la Semaine arc-en-ciel, qui se déroule jusqu'au 1er avril.
Photo : Michel Caron - UdeS

En dépit des avancées en matière de reconnaissance des réalités des personnes issues des groupes LGBTQ2+, les enjeux avec lesquels elles composent demeurent complexes. Et c’est d’autant plus vrai lorsqu’elles appartiennent à plus d’un groupe minoritaire. Le thème de l’intersectionnalité se trouve d’ailleurs au cœur de la deuxième édition de la Semaine arc-en-ciel de l’UdeS pour l'inclusion de la diversité sexuelle et de genre, qui se tient du 28 mars au 1er avril.

Des activités de sensibilisation, d’information et de dialogue, axées notamment sur les enjeux vécus par les personnes LGBTQ2+ de couleur, bispirituelles, trans et non binaires, sont offertes gratuitement, en présentiel et en virtuel, à l’ensemble de la communauté universitaire, à l’initiative du comité de travail pour l’inclusion de la diversité sexuelle et de genreUne soirée cinéma a aussi été présentée, à Sherbrooke et à Longueuil. Parmi les personnes invitées de la communauté universitaire, le professeur David Koussens, titulaire de la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité du Centre d’études du religieux contemporain, présentera une conférence le 1er avril portant sur la résurgence de la religion catholique chez les membres des communautés LGBTQ du Québec.

Le professeur David Koussens, titulaire de la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité du Centre d’études du religieux contemporain, tiendra une conférence sur la résurgence de la religion catholique chez les membres des communautés LGBTQ du Québec.
Le professeur David Koussens, titulaire de la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité du Centre d’études du religieux contemporain, tiendra une conférence sur la résurgence de la religion catholique chez les membres des communautés LGBTQ du Québec.
Photo : Fournie

Pour Kim Lagueux-Dugal, directrice générale du Bureau de la registraire et coordonnatrice des travaux du comité de travail, il était important cette année de sensibiliser les gens à la complexité des réalités vécues par les personnes LGBTQ2+, notamment celles issues de plus d’un groupe minoritaire :

L'édition de l’an dernier visait à d’abord reconnaître les réalités des personnes LGBTQ2+ et mieux comprendre leurs parcours et leurs vécus. Cette année, on souhaite échanger plus en profondeur sur les enjeux complexes qu'elles peuvent vivre.

À propos de l’intersectionnalité
Les femmes, les minorités visibles, les Autochtones, les personnes en situation de handicap et celles issues de la diversité sexuelle et de genre figurent parmi les groupes désignés comme minoritaires sur le plan de l’équité, de la diversité et de l’inclusion. Une personne s'identifiant à plus d'un de ces groupes – par exemple, une femme en situation de handicap – peut faire l'objet de discriminations ou d'oppressions multiples, ce que l'on appelle « intersectionnalité » ou « facteurs croisés ».

Des personnes et racisées et LGBTQ+

Travailleur social, chercheur et activiste, Vincent Mousseau a prononcé une conférence le mardi 29 mars à propos de l'histoire intersectionnelle chez les communautés LGTBQ+ nord-américaines.
Travailleur social, chercheur et activiste, Vincent Mousseau a prononcé une conférence le mardi 29 mars à propos de l'histoire intersectionnelle chez les communautés LGTBQ+ nord-américaines.
Photo : Fournie

L’analyse intersectorielle constitue l’un des champs d’expertise de Vincent Mousseau, travailleur social, chercheur et activiste, qui a abordé la question de la sensibilisation auprès des communautés queer et trans racisées, à l’occasion de la Semaine arc-en-ciel.

Ce dernier rappelle que les premières cibles des violences visant le mouvement des gais et lesbiennes à la fin des années soixante aux États-Unis étaient d’origine latino-américaine et de couleur noire.

Il existe des personnes à chacune des intersections, et les oppressions qu’elles vivent diffèrent selon leur identité, leur positionnement social, leur couleur. La marginalisation des personnes LGBTQ+ racisées mérite d’être soulignée, parce que sa nature est particulière.

Vincent Mousseau, travailleur social, chercheur et activiste

Bispiritualité et coming in

Spécialiste, chercheuse et militante pour les droits des personnes bispirituelles, Diane Labelle a offert une conférence le mercredi 30 mars.
Spécialiste, chercheuse et militante pour les droits des personnes bispirituelles, Diane Labelle a offert une conférence le mercredi 30 mars.
Photo : Fournie

Les membres des Premières Nations, Inuits ou Métis, dont l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre ne correspond pas aux normes hétérosexistes, ont par ailleurs été grandement fragilisés par la colonisation et par le régime des pensionnats autochtones. C'est ce que la spécialiste, chercheuse et militante pour les droits des personnes bispirituelles, Diane Labelle, a expliqué dans le cadre de sa conférence sur ce sujet :

Avant que ne s’amorce la colonisation, il n’y avait aucune notion de binarité, de genre et d’expression sexuelles chez les Autochtones. L’identité était basée sur le rôle que l’on a dans la communauté. C’était un coming in, et non un coming out, de prendre sa place dans la communauté.

Diane Labelle, spécialiste, chercheuse et militante pour les droits des personnes bispirituelles

À propos de la bispiritualité
La bispiritualité (two-spirit en anglais) est une identité propre aux membres des Premières Nations, Inuits ou Métis, dont l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre ne correspond pas aux normes imposées par les populations colonisatrices. La définition peut varier d’une nation ou d’une communauté à une autre.

L'importance de souligner la visibilité trans

Les parcours et réalités trans sont en outre mis de l’avant dans le cadre de la présente Semaine arc-en-ciel. La conférence d’ouverture a été consacrée au parcours inusité de femme trans et d’artiste pluridisciplinaire de Gabrielle Boulianne-Tremblay, reconnue comme écrivaine et actrice.

Les drapeaux de la diversité LGBTQ2+ flottent pendant toute la Semaine, à proximité du stade extérieur. Le drapeau trans sera installé devant le pavillon central, au Campus principal, à l'occasion de la Journée internationale de la visibilité trans du 31 mars.

Les drapeaux de la diversité LGBTQ2+ flottent pendant toute la Semaine, à proximité du stade extérieur. Le drapeau trans sera installé devant le pavillon central, au Campus principal, à l'occasion de la Journée internationale de la visibilité trans du 31 mars.


Photo : Michel Caron - UdeS

La Journée internationale de la visibilité trans du 31 mars, qui célèbre la communauté transgenre et dénonce la discrimination à laquelle elle est souvent confrontée, sera soulignée pendant la Semaine. Séré Gabriel Beauchesne Lévesque, qui a diplômé en mathématiques, prononcera lors de cette journée une conférence portant sur la pluralité des transitions et parcours trans.

Les résultats d’une enquête menée par la professeure Julie-Christine Cotton, du Département des sciences de la santé communautaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’UdeS, à laquelle iel a collaboré, démontrent d’ailleurs la grande vulnérabilité des personnes trans et non binaires à certains moments-clés de leur parcours de transition.

Le rapport de cette étude pluridisciplinaire a été déposé en juillet 2021. L'équipe de recherche était également constituée de la professeure Alexa Martin-Storey, du Département de psychoéducation de la Faculté d’éducation, du professeur Yann Le Corff, du Département d’orientation professionnelle de la Faculté d’éducation, ainsi que de la professeure Annick Michaud, du Département de psychiatrie de la FMSS.

Destinée à sensibiliser la communauté universitaire aux réalités des personnes issues des groupes LGBTQ2+ et à favoriser l'intégration de celles-ci, la Semaine arc-en-ciel s’inscrit parmi les mesures d'ouverture et de soutien offertes par l’institution, notamment pour la population étudiante des groupes de diversité sexuelle et de genre. La première édition, qui devait se tenir en 2020, avait été reportée en 2021.


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