Fonds des leaders John-R.-Evans de la FCI
Neuf projets de recherche UdeS équipés à hauteur de 1,5 M$
Que ce soit pour se munir de solutions face aux changements climatiques ou accélérer la découverte de traitements en santé, la recherche a besoin d’infrastructures de pointe pour repousser les limites de la science. Récemment, pas moins de 9 professeures et professeurs de l’UdeS ont obtenu du financement à cet effet du Fonds canadien pour l’innovation (FCI), en soutien au potentiel innovateur de leurs travaux.
Qu’un organisme subventionnaire canadien investisse de manière stratégique dans les travaux d’une dizaine de nos chercheuses et chercheurs est une nouvelle qui réjouit hautement le vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, Jean-Pierre Perreault, selon qui la vitalité scientifique de l’UdeS n’est pas près de s’essouffler :
Parmi les 50 plus grandes universités de recherche au Canada, l’UdeS est arrivée 1re en 2022 en ce qui a trait à la croissance de ses revenus de recherche. Notre université est très bien positionnée pour soutenir tant les chercheuses et chercheurs bien établis que ceux de la relève. Ce financement de la FCI est d’une grande importance, car nous avons besoin des découvertes scientifiques pour assurer le bien-être futur de notre société.
Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures
Le financement obtenu, un montant total de 1,5 million de dollars, servira à doter les laboratoires d’équipement de pointe. Rappelons que l’UdeS possède déjà plusieurs infrastructures de recherche uniques qui contribuent à attirer, retenir et former des chercheuses et chercheurs parmi les plus remarquables dans leur domaine.
Couvrir la tache aveugle des détecteurs quantiques
Les détecteurs quantiques permettent désormais de voir des photons uniques dans une large portion du spectre électromagnétique, soit avec les circuits basés sur des jonctions Josephson dans les micro-ondes, et avec les dispositifs semi-conducteurs dans l'infrarouge et à des énergies plus élevées. Or, entre ces plages, dans le domaine des ondes millimétriques et térahertz (THz), aucun détecteur ne permet pour l’instant de voir des signaux très faibles.
L'équipe du professeur Max Hofheinz veut s'attaquer à cette tache aveugle des détecteurs quantiques avec un nouveau type de circuits quantiques, appelé photonique Josephson, utilisant la jonction Josephson de manière semblable à une photodiode.
Avec le montant obtenu, il fera l'achat d'appareils qui lui permettront d'opérer et de caractériser ces dispositifs quantiques millimétriques. Ceux-ci pourraient avoir des applications dans des domaines variés comme l'identification de la matière noire et la compréhension de processus biochimiques.
Un bond pour l’imagerie médicale nucléaire
Le professeur Marc-André Tétrault conçoit des prototypes de systèmes très prometteurs pour l’avancement de la tomographie par émission de positron (TEP), une technologie d’imagerie nucléaire utile notamment pour le diagnostic du cancer et pour la recherche sur l’Alzheimer.
Ces systèmes exploitent de nouveaux capteurs loin en avance sur les versions commerciales disponibles. Or, les environnements d’assemblage et de production industrielle sont actuellement mal adaptés à ces capteurs de pointe, dont l’assemblage reproductible et fiable à moyenne et grande échelle est requis pour répondre aux besoins réels de la recherche et de l’industrie.
À l’aide du financement reçu, le jeune chercheur fera l’acquisition de deux appareils d’avant-garde qui serviront à assembler ses prototypes, une infrastructure qui contribuera aussi à l’avancement des recherches en matériaux quantiques.
Mieux contrôler le bruit des véhicules et des bâtiments
Le professeur Olivier Robin est un spécialiste du contrôle du bruit et de la mesure vibratoire. Ses recherches portent sur les méthodes de mesure vibratoire sans contact, sur le développement de matériaux innovants pour le contrôle du bruit et des vibrations ainsi que sur la réduction du bruit dans l'environnement pour les humains et les animaux.
Il travaille actuellement sur la mise au point de la technique de déflectométrie, une méthode que le chercheur souhaite développer en vue de concevoir des matériaux performants et en valider les performances, pour le contrôle du bruit dans le domaine des transports et du bâtiment. Grâce au financement obtenu, il pourra doter son laboratoire de trois appareils qui lui permettront justement d’atteindre ces objectifs.
Faire entendre les robots
Le professeur François Grondin s’inspire de l’audition des humains et des animaux pour son projet. Il souhaite doter les robots de capacités auditives semblables ou supérieures à celle des humains pour permettre, dans un futur pas si lointain, une collaboration personne-machine notamment dans les usines et manufactures intelligentes.
La subvention financera en partie l’équipement nécessaire à la réalisation d’expériences avec des robots dans des conditions réelles. Les infrastructures seront un outil précieux pour accélérer l’acquisition de données en audition robotique, laquelle sera prédominante pour envisager une solution à la pénurie de main-d’œuvre.
Succéder aux énergies fossiles
Décarboner les milieux industriels et le secteur des transports est au cœur des recherches de la professeure Bruna Rego de Vasconcelos. Son projet vise le développement d’une nouvelle voie de conversion, laquelle transformera les gaz de combustion, les surplus d’électricité renouvelable et l’eau en carburants à faible intensité de carbone, et ce, en une seule étape. Elle compte ainsi aider le Québec à atteindre son objectif ambitieux de réduire, d’ici 2030, ses émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % par rapport au niveau de 1990.
Les activités de ce programme de recherche seront réalisées au Laboratoire des technologies de la biomasse à l'Université de Sherbrooke, qui travaille depuis plusieurs années en partenariat avec des entreprises québécoises dans le développement et la mise à l’échelle de technologies pour soutenir la transition énergétique.
De déchets municipaux et agricoles à carburants
Selon le professeur Federico Galli, les prochains défis auxquels la recherche et les entreprises québécoises et canadiennes devront faire face seront centrés sur le développement d'une économie circulaire. C’est pourquoi il souhaite développer un procédé pour utiliser les déchets municipaux et agricoles comme carburants.
Ses projets de recherche visent la fabrication de nouveaux catalyseurs qui répondront aux stratégies provinciales en matière de développement durable. Le financement octroyé couvrira partiellement les coûts des trois instruments nécessaires à la transformation d’énergie (hydrogène vert et turquoise, nouveaux procédés à faibles émissions de gaz à effet de serre, et conversion du CO2) et à la conception de catalyseurs efficaces pour la valorisation de la biomasse.
La nanotechnologie au secours de la santé
La microscopie électronique à transmission (MET) joue un rôle essentiel dans la découverte et la description de nouveaux organismes à l’échelle nanométrique, tels que les virus et les nanomatériaux. Le professeur Pedro Geraldes et ses collègues Louis Gendron et Nadi Braidy cherchent à acquérir un appareil de MET pour mener des études, entre autres, dans les domaines du diabète, des maladies rénales chroniques, de la douleur et de la bio-ingénierie.
L’équipement permettra d'enquêter sur les systèmes biologiques qui ne sont pas facilement accessibles et visibles par rayons X, résonance magnétique nucléaire ou d'autres techniques. L'infrastructure demandée permettra notamment de créer des collaborations interfacultaires à l’UdeS en biologie et en nanomatériaux ainsi que de remplacer un instrument désuet et hors norme.
Pour des drones et aéronefs plus verts
Expert en aéronautique, le professeur David Rancourt œuvre à réduire l’impact environnemental des avions, mais sans diminuer leurs performances. Pour arriver à ses fins, il a mis sur pied un programme de recherche qui vise à faciliter et à permettre le développement de technologies de drones à haute performance et d’aéronefs non conventionnels. Pour ce faire, il devra se doter d’un équipement unique au Canada : une soufflerie à aire ouverte. Celle-ci rendra possible l’opération des prototypes dans des conditions réalistes et contrôlées.
Combinée à l'équipement de recherche déjà présent à l'université, cette nouvelle acquisition complétera une suite d'essais et d'installations de fabrication à la fine pointe de la technologie. Il est également prévu de rendre disponible le matériel à d’autres universités canadiennes ainsi qu’à certains partenaires industriels.
Anticiper les dysfonctionnements du métabolisme
Les maladies métaboliques associées à l'embonpoint et à l'obésité sont caractérisées par une difficulté progressive du corps à stocker ou à utiliser le sucre et les graisses. Celles-ci constituent une cause de mortalité importante liée à plusieurs complications sévères.
L’objectif du professeur Denis Blondin est donc d'identifier les premiers signes de cette mauvaise gestion de l'énergie pour intervenir plus tôt dans le développement de ces maladies. Il travaille aussi à déterminer l'efficacité de nouvelles stratégies de traitement. La subvention permettra d’acquérir divers équipements, lesquels seront nécessaires pour détecter les changements du métabolisme, l’indicateur de progression de ces maladies.