Programme des chaires de recherche du Canada
Deux nouvelles chaires et trois renouvellements pour cinq professeures de l’UdeS
La recherche au féminin brille à l’Université de Sherbrooke avec le financement de cinq ambitieux programmes de recherche dirigés par les professeures Sima Alidokht, Sara Larivière, Véronique Giroux, Debra Hausladen et Myriam Lemelin, cinq étoiles montantes dans leur domaine de recherche respectif.
Elles repoussent les frontières des connaissances en technologies durables, en santé, en environnement et en télédétection, et leur expertise unique fait d’elles des chercheuses en pleine ascension.
Dans une annonce faite le 22 octobre, le gouvernement du Canada a dévoilé un financement total de 198 millions de dollars dans le cadre de son Programme des chaires de recherche du Canada. Parmi les travaux financés figurent cinq chaires dirigées par des chercheuses de chez nous.
Deux nouvelles chaires de recherche du Canada s’ajoutent ainsi aux regroupements d’excellence de l’UdeS, avec à leur tête la professeure Sara Larivière (neuro-imagerie et santé pédiatrique) et la professeure Sima Alidokht (génie des matériaux). La chaire de la professeure Alidokht reçoit également un appui du Fonds des leaders John-R.-Evans, pour le financement de l'infrastructure de recherche.
Cet investissement permet également de reconduire les programmes de recherche dirigés par les professeures Véronique Giroux (cellules souches et cancer de l’œsophage), Debra Hausladen (étude des sols et protection des eaux souterraines) et Myriam Lemelin (protection des écosystèmes et exploration spatiale).
Pour la vice-rectrice à la recherche, l’annonce de ce financement confirme une fois de plus la pertinence des travaux scientifiques réalisés à l’UdeS :
Voilà cinq exemples parfaits de création et d’innovation au service de la société. C’est une très grande fierté de voir l’excellence de ces chercheuses de haut niveau ainsi reconnue. Leur travail s’incarne parfaitement dans l’ADN innovant de l’UdeS.
Anne Lessard, vice-rectrice à la recherche
Mieux prédire les difficultés cognitives chez les enfants atteints d’épilepsie
Photo : Mathieu Lanthier - UdeS
Les enfants vivant avec un diagnostic d’épilepsie font souvent face à des problèmes de mémoire, d’attention ou de langage en raison de perturbations des réseaux cérébraux. Or nous en savons peu sur les facteurs responsables de ces perturbations, ce qui réduit notre capacité à prédire les difficultés cognitives chez ces patients et patientes.
Dans le cadre de la nouvelle Chaire de recherche du Canada en neuro-imagerie de l’épilepsie, la professeure Sara Larivière travaillera à pallier ce manque de connaissances. Son objectif est d’identifier les signes précoces, appelés biomarqueurs, qui pourraient prédire des difficultés cognitives futures.
À l’aide de techniques d’imagerie cérébrale avancées et de collaborations interdisciplinaires, elle et son équipe tenteront de comprendre comment cette maladie neurologique, combinée à des facteurs de stress environnementaux (événements de vie défavorables, milieux familiaux dysfonctionnels, faible statut socioéconomique ou risques biologiques, comme la pollution de l'air), façonne la structure et la fonction du cerveau chez les jeunes patients et patientes.
Les nouvelles données pourraient contribuer à améliorer les prédictions des trajectoires cognitives et développementales chez les enfants ayant un diagnostic d’épilepsie.
Visionnez une vidéo résumant les travaux de Sara Larivière
Des matériaux qui résistent au frottement et à l’usure
C’est avec une expertise unique en science des matériaux que la professeure Sima Alidokht se joint à l’Université de Sherbrooke (Département de génie chimique et de génie biotechnologique, Faculté de génie) pour diriger la nouvelle Chaire de recherche du Canada en ingénierie des surfaces pour les énergies renouvelables et les technologies durables.
Le programme de recherche, qui s’inscrit dans le domaine de la tribologie, soit l’étude du frottement, de l’usure et de la lubrification, ouvrira la voie à de nouveaux matériaux capables de résister à l'usure causée par les températures élevées dans les moteurs à turbine de la prochaine génération.
Les travaux seront menés conjointement avec des partenaires industriels des secteurs maritime et aérospatial, grâce à des collaborations établies par la chercheuse. Pour diriger ces travaux, la professeure Alidokht s’appuiera sur son expertise de pointe et appliquera une méthodologie basée sur l’intelligence artificielle ayant recours à des modèles avancés d'apprentissage automatique.
Sur le plan des retombées, cette chaire pourrait révolutionner la science et l'ingénierie des matériaux : les travaux permettront d’améliorer les performances des moteurs et de réduire leurs émissions de carbone, tout en consolidant la position de chef de file de l’Université de Sherbrooke en matière de matériaux et de procédés innovants.
Vers de meilleurs pronostics du cancer de l’œsophage
Photo : Martin Blache, collaborateur
La résistance à la radiothérapie et à la chimiothérapie est souvent attribuée aux cellules souches cancéreuses dans le carcinome épidermoïde de l'œsophage, la forme la plus répandue de cancer de l'œsophage. Ces cellules souches seraient également responsables des rechutes.
Avec son équipe de la Chaire de recherche du Canada sur la biologie des cellules souches du tractus gastro-intestinal, la professeure Véronique Giroux travaille depuis 2019 à mieux comprendre le rôle des cellules souches dans le système digestif et dans le développement de pathologies cancéreuses. Les travaux qu’elle dirige recourent aux organoïdes, une culture 3D supportant la croissance des cellules souches et copiant l'organisation normale des tissus. Ils cherchent à caractériser les mécanismes biologiques qui régissent la régénération des tissus et la résistance à la radiothérapie et à la chimiothérapie.
Reconduit jusqu’en 2030, ce programme de recherche pourrait mener au développement de nouvelles thérapies contre l’inflammation ou le cancer de l’œsophage.
Protéger sols et eaux souterraines pour notre avenir
Au Canada, les eaux souterraines fournissent l’eau potable à un tiers de la population, mais leur qualité est menacée par les activités humaines et des contaminants naturels (arsenic, chrome, manganèse, uranium).
Photo : Michel Caron - UdeS
La Chaire de recherche du Canada en biogéochimie de l’environnement pour la gestion des contaminants et des ressources, dirigée par la professeure Debra Hausladen, étudie depuis 2019 les interactions entre les microorganismes, les minéraux et la matière organique en lien avec la présence de contaminants dans les eaux souterraines. Son objectif est de comprendre les mécanismes des processus contrôlant la mobilité et la toxicité des métaux naturels dans les sols afin de protéger les ressources en eau et la santé planétaire.
Les travaux récents ont révélé des risques de contamination au manganèse dans les puits privés, malgré la présence de systèmes de traitement. Grâce à de nouvelles techniques, l’équipe a découvert que le carbone organique génère des colloïdes de manganèse jusque-là méconnus, qui jouent un rôle clé dans la mobilité du manganèse dans les eaux souterraines. Ces découvertes ouvrent la voie à une meilleure gestion des eaux souterraines et à un traitement de l’eau potable plus fiable.
Renouvelée jusqu’en 2030, la chaire poursuivra ses recherches autour de trois axes : la gestion durable des eaux souterraines, les effets du changement climatique sur le comportement des contaminants, et les implications environnementales d’un avenir à forte demande en minéraux pour les technologies à faible émission de gaz à effet de serre.
La Lune, Mars et l’Arctique sous la loupe
Photo : UdeS
Mieux comprendre l’effet des changements climatiques sur les écosystèmes de la Terre tout en soutenant scientifiquement l’exploration spatiale internationale : c’est la mission que se donne la Chaire de recherche du Canada en télédétection de la géologie nordique et spatiale, créée en 2019 et dirigée par la professeure Myriam Lemelin.
Dans le cadre de ce programme de recherche, l’équipe développe des approches innovantes de télédétection pour mieux comprendre la composition et les processus géologiques de la Terre, de la Lune et de Mars.
Les travaux de la professeure Lemelin visaient initialement à brosser le portrait de certains problèmes environnementaux à partir de données portant sur le Nord canadien. Ce volet visait à discerner la proportion des ressources qui peut être exploitée de celle qui doit être préservée.
Les outils et processus développés ont par la suite pu être utilisés pour mieux préparer de futures missions robotiques et humaines sur la Lune et sur Mars. Pour ce volet, la professeure Lemelin collabore avec l’Agence spatiale canadienne, et les recherches se basent sur des données recueillies à partir des satellites en orbite autour de ces astres. Les propriétés géologiques du Nord canadien fournissent également de l’information géologique qui pourrait être similaire sur Mars.
À propos des chaires de recherche du Canada
Depuis 2000, le Programme des chaires de recherche du Canada vise à attirer et retenir les meilleurs talents mondiaux en recherche. En finançant des projets de pointe, il stimule les découvertes majeures dans les domaines de la santé, du génie, des sciences et des sciences humaines.
L’Université de Sherbrooke compte 107 chaires de recherche, dont 40 chaires de recherche du Canada et 2 chaires d'excellence en recherche du Canada.
UdeS, actrice incontournable en recherche au Canada
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