Nouvelle cohorte du baccalauréat en musique
La prévention des blessures physiques fait partie du programme
Dans le cadre de leur première semaine de rentrée, ils ont gravi le mont Mégantic et ils assistent maintenant à une conférence visant à mieux connaître l’anatomie humaine pour prévenir les blessures physiques. Par la suite, ils recevront conseils et évaluation concernant leur posture et leurs habitudes de vie dans le but de déceler de possibles problèmes physiques. Non, ces étudiantes et étudiants ne participent pas à un programme d’entraînement sportif du Vert et Or, pas plus qu’ils ne sont inscrits au baccalauréat en éducation physique et à la santé. Il s’agit plutôt de la nouvelle cohorte du baccalauréat en musique, cheminements en composition et musique à l’image ainsi qu’en interprétation et création musicales.
Si les musiciennes et musiciens sont avant tout des artistes, les divers mouvements et contorsions liés au jeu et à l’interprétation font d’eux de véritables athlètes, aussi en proie aux blessures. Grâce à une collaboration inédite entre l’École de musique et la Clinique universitaire de réadaptation de l’Estrie (CURE), la vingtaine d’étudiantes et d’étudiants nouvellement arrivés cet automne bénéficient d’un suivi personnalisé de leur condition physique par une équipe d’ergothérapeutes chapeautée par Judith Robitaille. Consultante à la CURE et chargée de cours à l’École de réadaptation, en plus d’être violoniste de formation, cette dernière connaît très bien les douleurs pouvant être ressenties à la suite d’une pratique intensive. Elle a d’ailleurs consacré le sujet de son projet de recherche en sciences cliniques aux problèmes musculosquelettiques chez les étudiants jouant d’un instrument à cordes.
Un volet de prévention intégré au cursus
Pour le corps professoral de l’École de musique, il était important d’intégrer ce volet de prévention des blessures physiques au programme de baccalauréat en musique. Après cette première évaluation en tout début de parcours, une seconde sera réalisée par la CURE à la session prochaine. Des suivis seront en outre effectués directement à l’intérieur des cours Pratique instrumentale I et II, donnés par Jean-François Desrosby à l’automne et à l’hiver. Ayant consacré sa thèse de doctorat à l’optimisation des techniques de jeu par la biomécanique et la psychologie de la performance, le chargé de cours est naturellement sensibilisé à l’importance des stratégies de prévention pour les gens qui s’adonnent à la pratique régulière d’un instrument :
Cette approche pédagogique est unique à l’École de musique. Notre programme est fortement pratique, donc inévitablement, nos étudiants sont à risque de développer des douleurs en jouant de leur instrument. C’est pourquoi il nous apparaissait essentiel, dès le départ, d’aller au-delà de la simple discipline et de leur offrir les outils adéquats en matière de prévention des blessures.
Une approche qui plaît aux nouvelles et nouveaux étudiants, qui ont apprécié d’être évalués individuellement et d’être plus au fait des différents facteurs de risque associés à la pratique d’un instrument, comme l’indique l’une d’entre elles :
Fréquence, intensité et durée. Trois éléments que je retiens aujourd’hui, en plus de l’importance de prendre des pauses.
Dans certains pays, notamment la France, l’Angleterre et l’Australie, les recherches sont d’ailleurs très avancées en ce qui a trait à l’importance de la sensibilisation des risques associés aux troubles musculosquelettiques dans le milieu des arts et le déploiement de ressources en découlant. La nouvelle cohorte inscrite dans les cheminements en composition et musique à l’image ainsi qu’en interprétation et création musicales bénéficient donc d’une approche novatrice et interdisciplinaire, qui enrichira tant leur parcours au baccalauréat que leur pratique professionnelle.