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Portrait de diplômée 2025

Suivre les détours pour trouver sa voie

Laurie Croteau, diplômée de la cohorte 2025 à la maîtrise en administration
Laurie Croteau, diplômée de la cohorte 2025 à la maîtrise en administration
Photo : Michel Caron - UdeS

« Même quand tout semble s'effondrer, il reste toujours une petite flamme en nous qui refuse de s'éteindre. » Portée par cette conviction précieuse, Laurie Croteau a découvert qu’au détour de sa traversée du désert se cachaient des oasis insoupçonnées. Fière diplômée de la maîtrise en administration, elle sait aujourd’hui que les moments de doute et les retours à la case départ ne nous éloignent pas de notre chemin : ils nous aident à le tracer.

Si le nom de Laurie vous est peut-être familier, c’est qu’elle s’est souvent illustrée par son engagement et son leadership exceptionnels pendant ses études en génie à l’UdeS. Membre active du club étudiant Génie au féminin, personnalité engagée en lice au concours interuniversitaire Forces Avenir, ambassadrice de la province de Québec et boursière de la Fondation commémorative du génie canadien (FCGC)… elle s’impliquait partout où elle le pouvait.

M’engager pour la promotion du génie auprès des femmes, c’était quelque chose qui m’apportait énormément et qui me faisait le plus grand bien.

Laurie Croteau

Quand le doute s'installe : l'épreuve du génie

Laurie paraissait ainsi suivre une trajectoire brillante et sans failles. Mais à l’intérieur, pour celle que tout semblait prédestiner à une carrière en génie – elle est admise au baccalauréat en génie robotique après avoir terminé un programme technique en génie électrique et obtenu un diplôme d’études professionnelles en électromécanique –, le vernis commençait à craquer.

Alors qu’il ne lui reste qu’un an et demi avant de terminer son programme universitaire, plus rien ne va. L’anxiété s’invite au quotidien et la pression liée aux études devient intenable. Elle peine de plus en plus à comprendre une matière qui l’intéresse de moins en moins. Sur le terrain, ses stages ne l’inspirent pas, et le doute s’installe. Après toutes ces années d’efforts et de reconnaissances, elle fait le difficile constat qu’elle ne se sent tout simplement pas à sa place :

J’étudiais en génie depuis huit ans, j’avais obtenu des bourses, et là, j’avais vraiment l’impression d’avoir perdu des années à être à la mauvaise place.  Je ne comprenais plus ce que je faisais là.

Le couperet tombe lors de son troisième stage, qu’elle doit abandonner après avoir reçu un diagnostic de dépression :

L'accumulation de la pression et l'isolement avaient eu raison de ma santé mentale. J’avais vraiment touché le fond.

Chercher des solutions pour rebondir

Même si elle est loin de voir la lumière au bout du tunnel, elle décide de passer à l’action et dépose une demande d’admission en comptabilité, sur les conseils d’une conseillère en orientation.

Elle apprend toutefois par la suite qu’il lui faudra reprendre des cours de mathématiques pour répondre aux exigences d’admission du programme. Découragée, elle discute avec un professeur de l’École de gestion, Alexandre Moïse, qui lui suggère, compte tenu de son profil, d’envisager une maîtrise en administration avec concentration en stratégie de l'intelligence d'affaires.

Les meilleures découvertes naissent parfois des moments les plus difficiles.

Laurie Croteau

En ajoutant un certificat en gestion des technologies d’affaires à ses études déjà réalisées en génie, elle découvre qu’elle peut obtenir un baccalauréat multidisciplinaire et accéder à la maîtrise ensuite.

Au sein d’une nouvelle faculté et d’un nouveau programme, elle retrouve peu à peu le goût d’apprendre. La formule des cours magistraux lui plaît et lui permet de créer des liens significatifs avec ses nouveaux professeurs et professeures et collègues de classe.

La diversité des parcours de ses collègues inscrits à la maîtrise – ingénierie, finance, marketing, et même sexologie – lui révèle toute la richesse issue de ces expériences variées :

La différence de tous ces parcours était une véritable force. Chaque personne apportait sa vision et ses expériences. C’est ensemble que nous avons surmonté les défis.

Transformer ses détours en force

Laurie sait aujourd’hui que la somme de nos expériences et remises en question nous façonne autant qu’elle nous conduit vers notre destination. Même si elle n’est plus étudiante en génie, elle est ravie d’avoir pu être invitée au dernier congrès IngénieurE au féminin pour partager ses détours de vie et les leçons qu’elle en a retirées :

Nos détours ne sont pas des échecs, et il n’y a pas de mauvais détours. Il n’y a que des expériences et du développement.

C’est d’ailleurs pendant ses études en génie qu’elle a appris à faire de la programmation et à aiguiser son autonomie et sa débrouillardise, des aptitudes dont elle se sert encore à ce jour.

À toute personne qui doute parfois et qui n’est pas certaine d’être sur la bonne voie, Laurie conclut en lançant le message suivant : « Fais-toi confiance, tu es ta personne-ressource. Peut-être que présentement, tu ne vois pas la lumière, mais elle est toujours là. Cette flamme ne s’éteint jamais. Elle attend simplement le moment de briller de nouveau, pour éclairer ta route et t’aider à retrouver ta place. »


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