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Professeure Magaly Brodeur, une étoile à surveiller

Professeure Magaly Brodeur
Professeure Magaly Brodeur
Photo : UdeS

Magaly Brodeur est l’une des 100 femmes noires les plus prometteuses au Canada en 2022, selon le Canada International Black Women Excellence. Et pour cause : la triple diplômée de l’UdeS travaille activement à réduire les méfaits associés aux dépendances comportementales, en particulier le trouble lié aux jeux de hasard et d’argent, et à améliorer l’expérience de soins de santé et de services sociaux des personnes qui en sont atteintes. Un pari qu’elle est en voie de réussir.

Si son nom vous évoque quelque chose, c’est que la professeure Brodeur a brillé à plusieurs moments dans l’espace public. Depuis le début de sa carrière, elle a remporté plus de 20 prix et distinctions.

Elle a notamment figuré, en 2009, parmi les 15 personnes recevant 180 000 $ de la Fondation Pierre Elliott Trudeau, l’une des bourses les plus prestigieuses au pays en sciences humaines et sociales.

En 2010, elle a remporté le concours Chercheur-auteur de la relève 2010, organisé par les Presses de l’Université du Québec, pour sa maîtrise portant sur l’histoire des jeux de hasard et d’argent au Québec.

Deux ans plus tard, elle se voyait attribuer le titre de chercheuse étoile par le Rendez-vous du savoir du Québec, qui fait rayonner les jeunes talents qui se démarquent par leur contribution à l’avancement des connaissances et dont les applications ont un impact concret dans la société.

Pour ne plus perdre face au jeu pathologique

Les jeux de hasard et d'argent peuvent entraîner une dépendance que les médecins peinent à traiter adéquatement, faute d'outils.
Les jeux de hasard et d'argent peuvent entraîner une dépendance que les médecins peinent à traiter adéquatement, faute d'outils.
Photo : Michel Caron - UdeS

Aujourd’hui, c’est à titre de médecin de famille et de chercheuse qu’elle récolte les mérites. Son ardeur à vouloir prévenir et réduire les méfaits associés aux dépendances comportementales l’amène à s’engager activement dans le milieu.

« Oui, je veux contribuer à l’avancement des connaissances, mais ce que je souhaite avant tout, c’est de mener des projets qui auront des impacts rapidement, pour aider concrètement la population. »

Parmi ses projets en cours, la professeure Brodeur et son équipe produisent un guide afin d’orienter la pratique des médecins canadiens pour la prise en charge du trouble lié aux jeux de hasard et d’argent, aussi appelé « jeu pathologique ».

« Comment faire le diagnostic? Quels sont les traitements offerts? Vers qui diriger ces personnes? Nos cliniciens de première ligne sont actuellement mal outillés. » Le guide, financé par le Collège des médecins de famille du Canada, sera disponible à travers le pays au cours de la prochaine année.

Avec son équipe, elle mène également des travaux en collaboration avec Loto-Québec et l’organisme Jeu : Aide et Référence, afin de mieux encadrer les habitudes de jeu en ligne. « Mon équipe suggère des changements à apporter à la plateforme de Loto-Québec afin d’inciter les gens à adopter des comportements de jeu responsable. » Le projet, intitulé La réduction des méfaits associés au jeu en ligne au Québec : Un projet d’innovation sociale inspiré de l’économie comportementale, est financé par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec (MEI).

Médecin, chercheuse, enseignante et maman

La pluridisciplinarité est une force qui distingue la professeure Brodeur et qui lui permet de porter plusieurs chapeaux.

En effet, avec un baccalauréat en économie et relations internationales (UdeS), une maîtrise en histoire (UdeS) et deux doctorats, un en sciences humaines appliquées (UdeM) et un autre en médecine (UdeS), elle peut agir sur la problématique du jeu pathologique de diverses manières.

C’est un domaine qui est moins étudié que les dépendances "classiques". Pour tout ce qui touche la réduction de méfaits et les politiques publiques, on manque d’expertises présentement. J’espère combler ce vide important.

Ainsi, si vous cherchez la professeure Magaly Brodeur, vous la trouverez tantôt dans son laboratoire au Centre de recherche du CHUS, où elle mène des travaux; tantôt au Groupe de médecine familiale Jacques-Cartier, affilié à l’UdeS, où elle est responsable de l’enseignement de la recherche; tantôt à la clinique médicale de l’Université Bishop’s, où elle fait des consultations auprès de la communauté étudiante.

Vous pourriez aussi la croiser au conseil d’administration du Collège des médecins de famille du Canada ou à celui de la Fondation Jasmin Roy et Sophie Desmarais, auxquels siège la chercheuse et clinicienne.

Et si vous avez la chance de la connaître sur le plan plus personnel, elle vous aura sans doute parlé de sa famille, source d’une grande fierté pour elle : « C’est mon plus grand accomplissement! » Tout comme de son passage à l’Université de Sherbrooke : « Toute ma famille a l’UdeS tatouée sur le cœur. Ma mère y a travaillé et étudié; mon conjoint et mon père y ont fait leurs études. »

La fierté est réciproque, Professeure Brodeur.

Les 26 et 27 octobre, la professeure Brodeur participe avec des centaines de spécialistes, intervenantes et intervenants, gestionnaires et décisionnaires à la 2e édition du Sommet des dépendances, qui se tiendra au Campus de Longueuil. L’événement vise à cibler les défis et enjeux des quatre dernières années en ce qui touche, notamment, les opioïdes, la réduction des méfaits, la légalisation du cannabis et les dépendances comportementales.


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