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Laboratoire des technologies de la biomasse

2,4 M$ pour la recherche sur les biocombustibles et les bioproduits

À l'avant-plan : Pr Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie, M. Jonatan Julien, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la région de la Côte-Nord, M. Steve Lussier, maire de Sherbrooke, Mme Geneviève Hébert, députée de Saint-François, et Pr Jean-Michel Lavoie, direction du Laboratoire des technologies de la biomasse.

À l'avant-plan : Pr Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie, M. Jonatan Julien, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la région de la Côte-Nord, M. Steve Lussier, maire de Sherbrooke, Mme Geneviève Hébert, députée de Saint-François, et Pr Jean-Michel Lavoie, direction du Laboratoire des technologies de la biomasse.


Photo : UdeS- Michel Caron

Le Laboratoire des technologies de la biomasse de l’Université de Sherbrooke, dont les activités sont dirigées par le professeur Jean-Michel Lavoie et la professeure Bruna Rego De Vasconcelos, vient de recevoir 2,4 M$ sur trois ans du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, qui en a fait l’annonce aujourd’hui en contexte particulier, mais où le partenariat de longue date se faisait néanmoins sentir. Les activités de recherche effervescentes au Centre de mise à l’échelle pourront donc se poursuivre et contribuer à l’atteinte gouvernementale des objectifs en matière de lutte contre les changements climatiques.

Le Ministère contribue aux activités de recherche du Pr Lavoie et de son équipe depuis maintenant plus de 13 ans dans le cadre des activités de la Chaire de recherche industrielle sur l’éthanol cellulosique et sur les biocommodités, laquelle s’affichera fort probablement prochainement sous la dénomination de Chaire de recherche industrielle sur les biocombustibles et bioproduits de l’Université de Sherbrooke. Cette contribution, financée par l’entremise du Fonds vert, provient du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques et servira à financer les travaux de la prochaine phase de la Chaire.

Le Ministère nous appuie depuis les débuts des activités de la Chaire en 2007. C’est un des partenaires fondateurs de cette collaboration gouvernement-industrie-université. Parmi les autres partenaires industriels avec qui l’équipe de recherche collabore, on retrouve Greenfield Global - autre partenaire fondateur-, KrownCorp, RéSolve Energie et Cellufuel.

Professeur Jean-Michel Lavoie, titulaire de la Chaire

Réduire les risques de la phase de développement des industries

L’idée derrière le Centre de mise à l’échelle, où les activités de recherche s’activent quotidiennement, c’est de travailler sur le développement de nouveaux procédés et bioproduits à l’échelle pilote, phase importante pour les partenaires, car elle permet de réduire considérablement les risques inhérents à une entrée en phase industrielle trop rapide. Les activités du Laboratoire qui s’inscriront au calendrier des trois prochaines années visent justement à aider les partenaires industriels à atteindre une industrialisation de procédés technologiques innovants en réduisant les risques de la phase de développement.

Plusieurs projets prévus dans la phase 2 des activités de la Chaire ont été livrés. « On peut dire que nos objectifs ont été atteints, ça a bien fonctionné. Dans un contexte de pilotage technologique, on a réussi, par exemple, à produire une plateforme pilote d’une capacité de 100 000 litres d’éthanol par an et une autre d’une capacité de 15 000 litres de furfural par an. On continue dans cette voie, tout en flirtant avec une phase un peu différente, celle où l’on se colle encore plus près de la pré-industrialisation, l’échelle de démonstration, explique le professeur. On travaille avec plusieurs starts-up actuellement. On peut même être appelés à collaborer directement dans certaines parties spécifiques de leurs procédés. »

La collaboration d’une équipe multidisciplinaire

On est sortis de notre zone de confort depuis quelques années, on essaie de penser autrement, de voir les choses différemment. Thinking outside the box. Ça nous permet d’être compétitifs, précise le chercheur. Et j’aime bien impliquer toute mon équipe, des personnes professionnelles aux stagiaires. Tout le monde a une vision différente de l’affaire, et ça rapporte au bout du compte cette multidisciplinarité.

Du personnel hautement qualifié, il en faut pour basculer les technologies vers l’industrie. Le Laboratoire compte actuellement une vingtaine de personnes, nombre qui serait en fait plus que le double si le contexte était différent.

Place aux électrocarburants

L'équipe du Laboratoire des technologies de la biomasse en 2017.
L'équipe du Laboratoire des technologies de la biomasse en 2017.
Photo : UdeS

Un autre projet motivant à l’échelle pilote s’inscrit dans le calendrier du Laboratoire : Power-to-X. L’idée de ce procédé est de valoriser les surplus d’électricité intermittente (photovoltaïque, éolienne, hydroélectrique) lors des périodes de faible demande en stockant cette énergie sous forme de liaisons chimiques dans des carburants ou encore des produits chimiques de commodité. On vise ainsi à créer des carburants et produits chimiques synthétiques carboneutres en utilisant le CO2 comme source de carbone. Autrement dit, on pourrait convertir directement des gaz d’échappement en électrocarburants. Cette technologie est considérée comme la technologie de stockage d'énergie neutre en carbone du futur. Et comme de la fenêtre du bureau du professeur Lavoie, on voit le parc solaire de l’UdeS, disons que l’équation s’est faite toute seule! Ce nouveau défi sera le cheval de bataille de la professeure Bruna Rego De Vasconcelos, qui s’est jointe à l’équipe comme professeure adjointe en 2019.

Augmentation des biocombustibles

Le Québec veut augmenter les biocombustibles en faisant passer de 5 à 15 % l’éthanol dans la gazoline et en augmentant les taux de biodiesel (ou diesel renouvelable) de 2 à 4 %. Une autre législation en provenance du fédéral laisse aussi entendre qu’il sera nécessaire au courant des prochaines années de faire du carburant avec une intensité de carbone de plus en plus faible.

Le développement d’un créneau québécois lié aux biocombustibles et bioproduits nécessite la mise en place d’infrastructures de recherche spécialisées qui permettent de perfectionner des technologies émergentes dans le but de les commercialiser au Québec et à l’extérieur. Les travaux du Laboratoire pourront justement contribuer à l’atteinte des cibles gouvernementales en matière de lutte contre les changements climatiques et de production de bioénergie.



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