Étudiante internationale en gérontologie
Un mémoire de maîtrise au service de Shanghai
Xiaoqing Fan, ou Sunny – comme elle préfère se faire appeler depuis son arrivée au Québec –, est tout de suite tombée en amour avec l’Université de Sherbrooke. Venue tout droit de Chine pour visiter la région, elle s’est finalement retrouvée à compléter une maîtrise en gérontologie. Celle qui ne parlait presque pas français à son arrivée au Québec a su relever les défis, faire fi de la barrière de la langue et persévérer pour obtenir un diplôme du programme.
C’est un modèle pour plusieurs étudiants. C’est une femme très courageuse : faire des études dans une langue étrangère n’est pas une chose aisée. J’ai tout de suite su qu’elle mènerait à terme son mémoire. Certains croient que leur parcours est difficile, mais en comparaison avec le cheminement de Sunny, on comprend que rien n’est impossible si on a la motivation.
Suzanne Garon, professeure-chercheuse à l’École de travail social et au Centre de recherche sur le vieillissement
L’étudiante chinoise, qui avait initialement une formation de chimiste, s’est découvert un intérêt pour un domaine qu’elle n’avait encore jamais exploré, mais qui l’a motivé tout au long de son parcours : le volet sociologique de la gérontologie.
Le programme de l'Université de Sherbrooke est bien structuré et tous les volets de la formation ont alimenté ma curiosité d'apprentissage. Les objectifs du programme m’évoquaient des situations sur le vieillissement en Chine, et je trouvais pertinent d’avoir cette formation pour aider mes proches et mes concitoyens shanghaïens.
Sunny Fan, diplômée de la maîtrise en gérontologie
Son parcours ne s'est cependant pas déroulé sans quelques détours. En effet, étudier en gérontologie n’était initialement pas dans ses plans... et malheureusement pas non plus accessible : son niveau de français n’était pas suffisamment bon pour être admise dans un programme universitaire.
« Sur les recommandations de la professeure Thérèse Audet, je me suis inscrite à des cours de français au Centre de langues de l'Université de Sherbrooke en attendant de trouver ce que je voulais faire. Deux sessions de cours de français m’ont donné une base solide pour poursuivre dans le programme de gérontologie. La professeure Audet m’a toujours encouragée et m’a aidée à trouver les moyens pour réussir. Elle a vu ma détermination et elle m’a appuyée dans le processus. »
Comment la ville de Shanghai s’approprie-t-elle le concept ville amie des aînés?
Sunny a rencontré la professeure Suzanne Garon au début de son parcours en gérontologie. La professeure-chercheuse présentait alors le projet de Ville amie des aînés, un concept qui a interpellé l’étudiante, qui y voyait un potentiel bénéfique pour les peuples shanghaïens.
J’ai pu rencontrer des gens bien placés dans le domaine du vieillissement à Shanghai grâce aux contacts et à la notoriété de la professeure Garon. Le gouvernement shanghaïen est très réceptif à améliorer ses infrastructures pour les aînés et à prendre en considération les besoins des aînés.
La professeure Garon s’étonne elle-même des proportions que ce mémoire a prises alors que son étudiante a non seulement pu trouver quelqu’un qui avait travaillé à l’implantation du projet Ville amie des aînés à Shanghai, mais qu’elle connaissait elle-même également. C’est le directeur de l’OMS, pour qui la professeure Garon travaillait à l’époque, qui lui avait parlé de ce contact... une relation qui a grandement aidé Sunny à frapper aux portes du gouvernement pour les besoins de son mémoire.
On a pu voir comment les gens de Shanghai vivent le vieillissement dans son mémoire. Ses travaux portent sur une intervention collective, et c’est assez nouveau et très novateur comme approche en gérontologie.
Professeure Suzanne Garon
Sunny a su garder sa motivation tout au long de ce parcours atypique. Pour la Shanghaïenne, l’important était de toujours rester curieuse afin de conserver l’intérêt sur le projet. Peu importe les défis ou la langue, pour elle, la curiosité est ce qui fait cheminer.