Jocelyne Faucher : l’intime conviction de l’art comme levier d’épanouissement et de santé

La beauté réside dans l’œil de Jocelyne Faucher, qui perçoit l’art comme une manière d’habiter le monde avec sensibilité, équilibre et humanité. Animée par la conviction que les arts et la culture contribuent à la santé et au mieux-être, elle pose aujourd’hui un geste fort pour soutenir le développement et le positionnement de ces domaines à l’UdeS. Par l’entremise d’un don majeur, la vice-rectrice sortante souhaite contribuer à ancrer les arts et la culture comme dimensions essentielles de la vie universitaire.

Sa contribution philanthropique permettra d’aménager un parcours artistique intérieur et extérieur autour de l’œuvre magistrale, en cours d’installation au Campus principal. Son geste soutiendra également les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs dont les projets de recherche croisent art, santé et mieux-être.

Si la responsable de la mise en place et du déploiement de la Stratégie des arts et de la culture à l’UdeS, également secrétaire générale et vice-rectrice à la vie étudiante, ne se considère pas comme une artiste, l’ensemble de sa trajectoire est pourtant marqué par une profonde sensibilité pour la création et l’expression artistiques sous toutes leurs formes.

C’est d’abord à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), où elle entame ses études en médecine, qu’elle prend la pleine mesure de la place des arts dans le quotidien universitaire. Nourrie par les collections de la Société des médecins et de l’UdeS, la grande quantité d’œuvres qui jalonne ce lieu du savoir intrigue la jeune étudiante de 19 ans.

« De voir autant d’œuvres partout dans la faculté, incluant les bureaux des professeurs, fut pour moi un premier contact avec l’art visuel au quotidien », se rappelle la vice-rectrice Faucher.

S’intéressant dès son plus jeune âge à la littérature, c’est par les livres et les visites à la bibliothèque qu’elle s’initie aux arts et à la culture. À l’adolescence, le théâtre, découvert lors de sorties scolaires, éveille en elle un regard neuf sur la société. 

Des rencontres et des modèles déterminants

Alors qu’elle est vice-doyenne et secrétaire de faculté à la FMSS, le doyen de l’époque lui confie le mandat de mettre sur pied un circuit artistique, dans le cadre des célébrations du 40^e anniversaire de l’accueil des premières étudiantes et des premiers étudiants à la faculté. Ce mandat marque un moment charnière : c’est à cette occasion qu’elle rencontre la commissaire et historienne de l’art Marie-France Beaudoin – une rencontre qu’elle qualifie de « véritable révélation » :

« Marie-France a été pour moi une guide pour apprendre à interpréter une œuvre et faire le lien avec le parcours de l’artiste et sa démarche artistique. »

Par la suite, son rôle de vice-rectrice à la vie étudiante et secrétaire générale de l’UdeS l’amène à côtoyer à nouveau une inspirante historienne de l’art, Suzanne Pressé, alors coordonnatrice des expositions à la galerie d’art Antoine-Sirois.

« C’est avec une grande patience qu’elle m’a instruite à toute la richesse de l’impressionnante collection de plus de 2000 œuvres de l’UdeS », explique la professeure Faucher.

Ces modèles inspirants ne sont d’ailleurs pas étrangers à son engagement philanthropique envers les arts et la culture à l’université. Son geste se veut à la fois un témoignage de gratitude envers la portée profonde de l’art et un hommage à celles et ceux qui ont éveillé son regard et façonné son lien avec la création.

La présence du "beau" a un effet positif sur l’équilibre de vie, la santé psychologique, la résilience. Je ressens une responsabilité de participer à rendre l’art le plus accessible possible sur nos campus, parce qu’il rassemble et nous élève.

Professeure Jocelyne Faucher

La recherche pour démontrer l’impact bénéfique des arts

Persuadée que les arts sont un levier de santé et de mieux-être – au même titre que l’activité physique et la saine alimentation –, Jocelyne Faucher souhaite contribuer à stimuler la recherche sur leurs effets positifs concrets.

En 2019, l’Organisation mondiale de la santé publie un rapport sur le rôle des arts dans l'amélioration de la santé et du bien-être. Dans l'ensemble, les résultats démontrent que les arts peuvent avoir un impact à la fois sur la santé mentale et physique.

Ce rapport incite d’ailleurs Jocelyne Faucher à organiser un colloque sur le sujet au congrès de l’Acfas en 2021, de concert avec la professeure Guylaine Vaillancourt, du Département des thérapies par les arts de l’Université Concordia, et la professeure Mélissa Généreux, du Département des sciences de la santé communautaire de la FMSS.

Il faut faire davantage de projets de recherche pour faire la démonstration que les arts ont un impact sur la santé. Il ne s’agit pas uniquement d’un loisir. Objectivement, on observe des effets bénéfiques.

Professeure Jocelyne Faucher

Elle cite en exemple des recherches collaboratives avec le milieu ayant été menées au Centre de recherche sur le vieillissement (CdRV) sur l’impact du chant choral comme une solution de rechange à la réadaptation pulmonaire pour des gens atteints d’une maladie respiratoire obstructive chronique. Une doctorante en psychologie s’est aussi penchée sur l’efficacité d’une écoute musicale courte, adaptée aux préférences et choix musicaux, pour améliorer la santé mentale au travail et la performance. Ces deux exemples ont d’ailleurs fait l’objet d’un épisode de la série balado Pépites d’art, une initiative découlant de la Stratégie des arts et de la culture.

La création d’un fonds de bourses pour stimuler la recherche

Pour la professeure Faucher, soutenir les personnes étudiantes qui mènent des recherches alliant art, santé et mieux-être s’inscrit dans cette volonté d’encourager une meilleure compréhension des effets de l’art sur la santé physique et psychologique. La bourse Jocelyne Faucher, d’une valeur de 5000 $, sera remise annuellement à une ou deux personnes étudiantes aux cycles supérieurs.

En soutenant le développement des arts et de la culture à l’UdeS, Jocelyne Faucher pose bien plus qu’un geste philanthropique : elle incarne une conviction profonde, celle que l’art est un puissant vecteur de santé, de mieux-être et de résilience. À travers son engagement, elle réaffirme avec force la place que doivent occuper les arts dans nos milieux de savoir. Elle invite ainsi l’université à faire rayonner cette richesse essentielle, à la fois levier de transformation individuelle et de cohésion sociale, au cœur même de ses missions.

À propos de la Stratégie des arts et de la culture de l’UdeS
Saviez-vous que l’UdeS a été la toute première université au pays à se doter d’une politique des arts et culture en 2014? En janvier 2023, elle renouvelait son engagement à démocratiser l’art et la culture en lançant sa toute nouvelle Stratégie des arts et de la culture 2022-2027, qui compte 4 orientations et 11 objectifs.

À propos de la Grande Campagne UdeS
Afin de démocratiser les arts et d’accroître leurs retombées sur la société, l’Université de Sherbrooke a intégré un volet « arts et culture », dont la professeure Jocelyne Faucher est coresponsable,  dans sa Grande Campagne de financement Choisir de changer l’avenir, avec un objectif de 250 M$.