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Créateurs et créatrices d'innovation

Gwenaëlle Hamon : une plus grande force d’impact, tous ensemble

Portrait de Gwenaëlle Hamon
Portrait de Gwenaëlle Hamon
Photo : Fournie

Partez à la rencontre de Gwenaëlle Hamon, stagiaire postdoctorale en génie électrique. Cette étudiante est l’une des lauréates du Grand Concours de bourses postdoctorales Claire-Deschênes. Actuellement ses études lui permettent de se préparer pour amorcer sa carrière professorale en génie à l’Université de Sherbrooke, soit le prix rattaché à cette bourse.


2018 - Doctorat en énergie solaire, École polytechnique à Palaiseau (France)

2014 - Diplômée de Phelma à Grenoble (Équivalent à la maîtrise)

Année d'arrivée au 3IT — 2018


Quel est votre mandat actuel au 3IT/LN2?

À mon arrivée au 3IT, je travaillais sur la microfabrication des cellules solaires à concentration. En résumé, il s’agissait de fabriquer des cellules solaires avec un matériau beaucoup plus performant que les matériaux habituels. Donc, je travaillais dans la salle blanche sur plusieurs projets en lien avec l’optimisation des matériaux.

Gwenaëlle Hamon et son collègue qui travaille sur la fabrication de cellules solaires en salle blanche.
Gwenaëlle Hamon et son collègue qui travaille sur la fabrication de cellules solaires en salle blanche.
Photo : Udes - Michel Caron

Et maintenant, depuis que j’ai commencé mon stage postdoctoral relié à la bourse Claire-Deschênes, je travaille toujours sur ces aspects-là, mais en plus sur l’assemblage des cellules entre elles. Aussi, je fais beaucoup d’encadrement d’étudiants à la maîtrise et au doctorat. Je m’occupe en outre du recrutement et de certaines demandes de subventions.


Comment la philosophie du 3IT vous rejoint-elle?

D’abord, ce qui me plaît au 3IT, c’est l’aspect collaboratif avec les entreprises, c’est-à-dire d’aller voir les besoins en industrie pour ensuite pouvoir développer de nouvelles technologies.

Ce que j’apprécie aussi, c’est l’aspect interdisciplinaire de l’Institut. Nous avons accès à toute la chaîne de développement d’un produit. Par exemple pour l’énergie solaire, il y a à la fois des équipes qui travaillent sur la fabrication du matériau lui-même, sur la microfabrication en salle blanche, sur l’assemblage et sur les mesures à l’extérieur.

Nous avons alors accès à toute la chaîne pour développer des innovations technologiques, en ayant à proximité des experts provenant des différentes plateformes. Nous pouvons nous nourrir de leur savoir-faire sur nos propres projets, mais nous pouvons aussi essayer de l’appliquer ailleurs, sur d’autres projets, ce que nous avons développé.


Qui représente votre chercheur ou votre chercheuse scientifique d’inspiration?

La première personne à laquelle je pense, c'est Marie Curie. J'ai grandi près de l'institut Pierre et Marie Curie à Paris! Dès mon jeune âge, je suis allée à des portes ouvertes et des expositions qui racontaient la vie des membres de la famille Curie et de leurs découvertes. Je savais aussi que c'était une des rares femmes ayant eu (au moins) un prix Nobel, et une des rares femmes enterrées au Panthéon. C’est entre autres cette figure qui m’a incitée à me diriger en sciences.

Je me projetais déjà dans toutes ces personnes que je voyais dans ce quartier, tant sur les photos en noir et blanc accrochées aux murs, que dans les salles de labos que j'apercevais au travers les fenêtres. Ma réponse est possiblement conventionnelle, mais elle illustre peut-être le manque de modèles féminins en sciences et en ingénierie…


À quand remonte la découverte de votre intérêt/passion pour la science?

Depuis mon enfance! Je proviens d’une famille avec plusieurs ingénieurs. Je baigne dans ce domaine depuis que je suis toute petite.

J’étais notamment passionnée d’astronomie dès l’âge de cinq ou six ans. Les explorations spatiales me captivaient! C’est ce qui m’a incitée à me diriger vers une école d’ingénierie. Puis avec le temps, mes intérêts pour la science se sont affinés. Et maintenant, je travaille dans le domaine de l’énergie solaire. C’est dans cette spécialisation que je désire faire carrière puisque l’impact environnemental a vraiment pris son importance depuis les 20 dernières années.


Quelle habitude vous caractérise en laboratoire, en tant que chercheuse?

C’est la curiosité! C’est plus difficile depuis le début de la pandémie, mais j’aime bien aller discuter avec les gens qui ne sont pas dans mon groupe de recherche pour en apprendre davantage sur leur projet.

Quelques membres du 3IT, dont Gwenaëlle Hamon, jouant de la musique dans le hall d'entrée de l'Institut.
Quelques membres du 3IT, dont Gwenaëlle Hamon, jouant de la musique dans le hall d'entrée de l'Institut.
Photo : Fournie

Et de façon générale, j’aime réunir des gens de groupes différents pour stimuler les échanges sur diverses thématiques, dans un autre contexte que les projets de recherche. C’est pour cela que je faisais partie du comité d’association d’animation scientifique (CAAS), ou que j’ai créé un groupe de musique au 3IT afin que tous les musiciens de l’Institut puissent se réunir pour vivre leur passion.



Quel « impact » désirez-vous générer en société à titre de chercheur?

Ce qui m’intéresse, ce sont les questions environnementales. C’est pourquoi je travaille dans le domaine des énergies renouvelables. C’est important pour moi de sensibiliser les stagiaires, les étudiants à la maîtrise ou au doctorat sur les enjeux d’énergie renouvelable. J’ai à cœur de former des étudiants et étudiantes qui vont vraiment prendre leur place sur le marché du travail, tout en ayant une sensibilité environnementale.

En plus de ma recherche et de la formation de mes étudiants, je trouve important de partager le savoir et d'avoir un impact à plus grande échelle à travers le monde.

 J’ai alors créé une chaîne YouTube afin aider les doctorants et doctorantes dans leur méthodologie. L'une de mes vidéos a plus de 30 000 vues, ce qui montre que les conseils que l'on peut donner au jour le jour à ses étudiants peuvent aussi être utiles à plus grande échelle!

J'aimerais faire grandir cette chaîne pour accompagner les doctorants et doctorantes du monde entier (francophones pour l'instant) dans leur méthodologie. J'ai beaucoup d’idées de vidéos, mais je n’ai pas toujours le temps pour les réaliser.


Outre la science, possédez-vous une autre passion?

D’abord, je suis passionnée par la musique. Je joue de plusieurs instruments comme de la guitare, de la batterie et du piano. Depuis mon arrivée au Québec, j’ai commencé à jouer du banjo. Je fais aussi beaucoup d’activités de plein air comme de la randonnée, de la planche à neige, du « split board », de la planche à pagaie ainsi que du « longboard ». Je fais aussi de la photographie.


Que représente la bourse Claire-Deschênes pour vous?

Quand le concours de bourse Claire-Deschênes a démarré, je me disais que ce n’était pas pour moi. C’était peut-être une vision française, mais pour moi, devenir professeure, c’était impossible : il fallait avoir fait 15 ans de postdoctorat et avoir postulé 40 fois sur un poste [rire…]. C’est quelque chose que je n’avais jamais envisagé. Mais, il y a plein de gens qui ont cru en moi, et qui me disaient que c’était possible, avec le dossier que j’avais!

Tout le processus pour la demande de la bourse m’a grandement aidée à prendre confiance en moi. En somme, le fait d’écrire tout mon dossier m’a fait réaliser mes accomplissements, dont je ne me rendais pas forcément compte avant d’avoir effectué ce travail. Donc, ce fut pour moi un apprentissage de soi!

La postdoctorante Gwenaëlle Hamon devant le parc solaire, accompagnée du Pr Abdelatif Jaouad et de son collègue Pierre Albert.
La postdoctorante Gwenaëlle Hamon devant le parc solaire, accompagnée du Pr Abdelatif Jaouad et de son collègue Pierre Albert.
Photo : UdeS - Martin Blache

J’ai énormément appris de cette expérience. Puis, je me disais que si n’obtenais pas le poste de professeure cette fois-ci, qu’au moins j’avais maintenant la confiance de postuler pour une prochaine offre! S’il y a quelque chose que je désire partager à toute personne qui n’ose pas postuler sur un poste par peur de ne pas réussir, c’est d’essayer! C’est par le processus de recrutement que l’on apprend le plus.


Que ressentez-vous à la suite de l'obtention de cette bourse?

De la fierté! Je me suis rendu compte de tout le chemin parcouru avec ce processus, qui a duré environ un an.  Je me suis rendu compte au fur et à mesure du chemin que j’avais ma place pour gagner cette bourse!

Je ressens aussi beaucoup de reconnaissance pour tous les gens qui m’ont soutenue dans la préparation de mon dossier. D’ailleurs, la première chose que j’ai faite quand j’ai gagné la bourse, c’est d’aller remercier ces personnes qui m’ont grandement aidée.



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