Tenir fermement l’échelle selon la P^re Sylvie Beaudoin

La professeure Sylvie Beaudoin enseigne à la Faculté des sciences de l'activité physique depuis 2006, mais elle connaissait l’institution bien avant puisqu’elle y a accompli tout son parcours universitaire. Voici le portrait d’un « produit local » de l’UdeS qui, depuis 1998, habite avec bonheur les murs de son alma mater.

Au secondaire, lors d’une visite au Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec, Sylvie Beaudoin tombe sous le charme sherbrookois. Elle sait déjà que ses études universitaires se dérouleront dans cette ville. Elle a obtenu son baccalauréat en kinésiologie en 2002, avant de poursuivre à la maîtrise puis au doctorat. Elle n’a jamais vraiment quitté l’Université de Sherbrooke. C’est aux études doctorales que la P^re Beaudoin se spécialise en éducation physique et à la santé (EPS).

Je suis davantage à l’aise dans l’accompagnement de clientèles adultes. Je suis donc exactement à la bonne place à former des enseignants et enseignantes en éducation physique et à la santé. Cela regroupe l’ensemble de mes intérêts : la pédagogie, l’activité physique, le plein air, la santé et le sport.

En posant des questions, elle amène ces individus à revoir l’intention derrière leur pratique, en les aidant à concevoir des conditions gagnantes.

Par exemple, les recherches de l'équipe les mènent à accompagner les conseillers et conseillères pédagogiques qui souhaitaient développer des situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ), et ce, afin d’intégrer l’approche Corps actif, cerveau performant (CACP) aux cours d’EPS, notamment par une période de 20 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée, suivies d’un retour au calme de 10 minutes.

Cette approche a des bénéfices importants sur les facteurs qui prédisposent les élèves à l’apprentissage, et ce, sans négliger le développement des compétences propres à l’EPS. Ce projet de recherche a permis de documenter le processus, ses différentes étapes, ses invariants et ses spécificités. Par le fait même, notre équipe épaule également ces conseillers et conseillères pédagogiques dans leur propre développement professionnel.

Le projet se poursuit cet automne alors que l’équipe de recherche développe des outils dont une marche à suivre qui sera disponible à n’importe quel personne enseignante en éducation physique au Québec qui souhaite modifier ses SAÉ pour y intégrer les paramètres du CACP.

Tenir solidement l’échelle

Imaginez une personne qui tient solidement une échelle afin que la personne qui la gravit soit bien soutenue. Cette image définit bien la professeure Sylvie Beaudoin.

Je me vois comme quelqu’un qui aide les autres à se développer, à atteindre leur plein potentiel. Je ne monte l’échelle pour personne, mais je la tiens bien solidement! Cela est vrai avec mes étudiantes et étudiants, tout comme dans les projets auxquels je participe avec la Chaire de recherche Kino-Québec sur l'adoption d'un mode de vie physiquement actif en contexte scolaire. Depuis mon entrée en poste, et particulièrement depuis la création de la Chaire, en 2018, c’est une joie de travailler avec une équipe où chaque membre peut mettre de l’avant ses forces au bénéfice du collectif. Les P^rs Turcotte, Berrigan et moi croyons fermement à la portée du travail collaboratif.

Ce qui distingue l'équipe selon elle, c’est leur complémentarité et le plaisir évident qu'ils ont à travailler ensemble. De plus, elle mentionne avoir le grand privilège de pouvoir compter sur une équipe d’étudiants et d’étudiantes ainsi que de personnes professionnelles tout aussi engagés!

Se relever avec davantage de force et d’écoute

Durant la pandémie, la P^re Beaudoin frappe le mur de l’épuisement professionnel.

C’est important de parler d’épuisement dans le milieu universitaire, lequel est souvent performant. Aujourd’hui, après un arrêt de 18 mois, je suis plus sensible aux signes précurseurs de l’épuisement, chez moi et chez toutes les personnes qui m’entourent. J’ai vraiment compris l’importance de mettre le masque à oxygène en premier sur soi avant de l’installer sur le visage de quiconque. Si on se sauve soi-même, on pourra être là pour les autres

Dès son retour, elle a mis ses réflexions en pratique en ajoutant ces préoccupations à ses contenus de cours.

Des études supérieures à la FASAP

Pour la P^re Sylvie Beaudoin, superviser les étudiantes et étudiants, en particulier de deuxième et troisième cycles, est la cerise sur le gâteau de son travail.

La supervision de mes étudiantes et étudiants, c’est la dernière chose que j’ai laissée quand je suis tombée malade et la première que j’ai reprise à mon retour. Mes relations avec eux sont centrales, elles m’apportent beaucoup. Je tiens pour eux l’échelle bien solidement!

Avec la Chaire, c’est une multitude d’occasions qui s’offrent aux étudiants et étudiantes. Des bourses, bien sûr, mais également des conférences, des rencontres enrichissantes, des formations… Par exemple, chaque année, l'équipe amène des étudiantes et des étudiants à des congrès internationaux. L’an dernier, c’était au Chili. Cette année, il y aura entre autres la Suisse et la Finlande, conclut celle qui promet à ceux et celles qui souhaitent s’inscrire à la maîtrise ou au doctorat un environnement où la collaboration et l’excellence collective sont au programme.

Cela vous parle? Sachez que la professeure Beaudoin se fait un plaisir de répondre à toutes les demandes de supervision. N’hésitez pas à communiquer avec elle par courriel.