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Synode sur l’avenir de l’Église catholique

Sami Aoun, l’un des quatre Canadiens invités à participer aux discussions

Photo : Simon Rancourt, collaborateur

Le professeur émérite de l’Université de Sherbrooke, Sami Aoun, qui est aussi professeur associé au Centre d’études du religieux contemporain, a participé au synode sur l’avenir de l’Église catholique qui s’est déroulé au mois d’octobre.

Ce synode, en tant qu’assemblée délibérante, cherchait à apporter un éclairage sur les problématiques contemporaines rencontrées par l’Église et sur les solutions envisagées afin d’y faire face. Historiquement, la participation aux synodes a toujours été réservée aux évêques et aux cardinaux. À l’occasion de ce synode sur l’avenir de l’Église, une grande innovation a été déployée, car parmi les 450 participants se trouvaient aussi des laïcs. En effet, 70 personnes laïques, des fidèles de l’Église, avaient été invitées à participer aux réflexions synodales, dont 54 femmes.

Parmi ces personnes se trouvait Sami Aoun, l’un des quatre Canadiens à s’être déplacés au Vatican pour participer aux discussions. Les personnes laïques invitées à participer au synode ont pris part aux discussions au même titre que les ecclésiaux présents. En ce sens, les laïcs participaient aux diverses tables de discussion en compagnie des ecclésiaux, s’exprimant à propos des thématiques abordées, lesquelles concernaient l’avenir de l’Église. Chaque table de discussion, qui se réunissait durant quelques jours consécutifs, abordait un sujet précis. Par la suite, les participants allaient rejoindre une nouvelle table de discussion, où une autre thématique était abordée. Au même titre que les ecclésiaux, les personnes laïques avaient aussi droit de vote lors de la prise des décisions.

Sami Aoun a particulièrement apprécié la méthode utilisée afin de mener les discussions, soit la méthode de la conversation dans l’Esprit. Selon cette méthode de délibération, chaque participant aux diverses tables de discussion du synode est invité, dans un premier temps, à exprimer une réflexion personnelle à propos de la thématique discutée. Dans un deuxième temps, lors d’un second tour de table, les personnes présentes émettent des commentaires à propos de ce qui a été entendu lors du premier tour de table. Dans un troisième temps, les convergences et les divergences sont soulevées par les participants. Finalement, un rapport de synthèse est préparé, qui est ensuite présenté en assemblée plénière.

Suivant cette méthode de délibération, des sujets importants et chauds ont été abordés, qui concernaient surtout l’ajustement de l’Église catholique au monde moderne. Parmi ces sujets ont été discutés : l’ordination des femmes et l’égalité de genre au sein de l’Église; le mariage des prêtres et l’ordination des prêtres mariés; la bénédiction du mariage homosexuel; le rapport de l’Église aux groupes LGBTQ+ (l’Église s’est refusé d’utiliser ce terme, le qualifiant d’idéologique); et l’importance d’une éducation à la diversité sexuelle et de genre dans les milieux catholiques. L’objectif avoué des discussions menées lors du synode était l’harmonie dans l’Église, et ce, en lien avec deux sensibilités qui marquent les fidèles à propos de ces sujets chauds, soit une sensibilité anthropologique, qui souligne la diversité culturelle à l’intérieur même de l’Église, et une sensibilité morale, qui relève de la tension entre la moralité chrétienne et le monde sécularisé. Sami Aoun indique que des résolutions claires n’ont pas été adoptées sur les points de frictions qui ont été rencontrés et qui concernent ces sujets chauds. Cela souligne aussi la multiplicité des positions et des interprétations qui sont présentes à l’intérieur même de l’Église catholique, alors que certains fidèles souhaitent une modernisation de l’institution, tandis que d’autres cherchent à faire respecter la tradition de façon plus stricte.

Ce synode sur l’avenir de l’Église se déroule sur deux ans. L’exercice sera donc repris l’année prochaine, alors que les sujets importants concernant l’avenir de l’Église seront rediscutés afin de trouver quels ajustements seraient les plus judicieux pour inscrire l’institution catholique dans le monde moderne, et ce, de la façon la plus harmonieuse possible.