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Cours à la maîtrise

Pèlerinages et lieux de mémoire

Ashram Mangalam à Frelighsburg, au Québec.
Ashram Mangalam à Frelighsburg, au Québec.
Photo : Fournie

À l’automne 2023, le cours ERC718 – Pèlerinages et lieux de mémoire sera offert dans le cursus de la maîtrise en études du religieux contemporain. Les responsables de l’activité pédagogique, Raphaël Mathieu Legault-Laberge et France Lacharité, l’ont élaborée en tablant sur le pluralisme des quêtes de sens et des expériences de pèlerinage offertes dans les sociétés contemporaines.

Réfléchir à ce que représente le pèlerinage, c’est penser la Kumbh Mela hindoue comme l’un des phénomènes religieux les plus extraordinaires de l’humanité; c’est aussi considérer l’obligation musulmane du voyage à la Mecque (hajj) comme le déterminant de dynamiques et de mouvances religieuses internationales. Cependant, le pèlerinage contemporain ne se limite pas à ces cas-événementiels typiques réunissant des millions de personnes chaque année.

Raphaël Mathieu Legault-Laberge

Une facette plus subtile du pèlerinage se déroule dans l’ombre de la construction individuelle des identités et du sens. Elle s’inscrit à l’intérieur de démarches d’appropriation des ressources spirituelles et religieuses de l’humanité qui fournissent à la personne pèlerine les balises d’une démarche de développement d’elle-même, souvent avec la motivation de « grandir », « guérir » ou « approfondir » la relation avec soi-même, les autres et/ou le transcendant.

Ainsi, la personne pèlerine est en route sur le chemin de l’offre du sens. Sur cette route, peuvent donc se présenter tous les obstacles et tous les risques inhérents au voyage : pertes des repères, abus (économiques, psychologiques, voire physiques), retours en arrière, délais, frustrations, désillusions, etc. Mais il peut également s’y trouver motivations, appartenance, satisfaction, découvertes et plénitude. Dans la mouvance du marché des biens symboliques, la quête de sens s’ouvre, pour les personnes pèlerines, à la fois sur l’émerveillement et la duperie, l’étonnement et l’absurdité, la découverte et la perte, l’authentique et le fabriqué. Souvent, ces éléments sont mêlés les uns aux autres et pointent vers une reconstruction des sens historico-sociaux qui, tout en s’ancrant dans des traditions spécifiques, renouvellent la valeur et la portée de la quête entreprise par la personne pèlerine. En même temps, cette redéfinition de ce qui est entendu par pèlerinage interroge la mémoire des porteurs de l’offre de sens. Cette mémoire souhaite transmettre quelque chose. Elle veut de surcroît inscrire la transmission mémorielle dans l’histoire humaine, comme un chaînon identitaire qui, une fois partagé, marque la reconnaissance d’identités « bien définies ».

Dans le cadre de ce cours, les personnes étudiantes pourront s’approprier les origines historiques, la ritualité, la signification actuelle des lieux de pèlerinage et de mémoire dans une ou plusieurs traditions religieuses. Elles auront ainsi l’occasion de développer leur esprit critique face aux biens symboliques qui sont offerts aux personnes pèlerines. Sur le plan pratique, les étudiantes et les étudiants réaliseront une recherche basée, entre autres, sur les données recueillies à la suite de la visite d’un ashram et d’un centre bouddhiste.

 Il sera possible de s’inscrire au cours en tant qu’étudiante ou étudiant libre.


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