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Soutenance de thèse de Charles-Rafaël Payeur

Une soutenance de thèse réussie avec brio pour Charles-Rafaël Payeur

Photo : www.charlesrafaelpayeur.com

Le 1er septembre dernier, Charles-Rafaël Payeur, doctorant en Études du religieux contemporain, a soutenu sa thèse devant un jury très sélect. Dans son imposante thèse, de plus de 1 000 pages et intitulée Le statut du serpent dans la Bible hébraïque : enquête sémantique et historico-critique, monsieur Payeur a exploré une thématique peu commune et pour le moins fondamentale en ce qui concerne les études théologiques et religieuses. Il s’est risqué à un exercice périlleux qui a consisté à développer une herméneutique de la figure du serpent. Monsieur Payeur a démontré que cette figure, habituellement affublée d’une connotation négative, était plutôt considérée de façon positive dans les civilisations du Proche-Orient ancien (Mésopotamie, Royaume hittite, Égypte pharaonique et Royaume d’Ougarit). Par exemple, dans ces civilisations, le serpent était souvent considéré comme une divinité ou comme un porteur de la connaissance, tout comme il représentait aussi la guérison.

La thèse défendue par monsieur Payeur veut que le statut du serpent dans la Bible hébraïque s’inscrive à l’intérieur du continuum culturel proche-oriental. Dès lors, l’interprétation qu’il est possible de faire du statut du serpent dans la Bible hébraïque s’ancre dans une valeur positive, telle qu’on en retrouvait les traces dans les civilisations du Proche-Orient ancien. Les analyses proposées par monsieur Payeur conduisent notamment à relire le troisième chapitre du livre de la Genèse sous un jour nouveau, qui redonne au serpent son caractère positif. En référence à ce passage de la Bible hébraïque, les interprétations plus conventionnelles décrivent le serpent comme un être maléfique, qui a provoqué la chute de l’humain, entraînant son exclusion du paradis. En considérant le statut du serpent comme positif, ce passage des Écritures peut être réinterprété et il est alors possible d’y voir le serpent conçu comme un être divin qui transmet un enseignement à l’humain. Au regard de ce passage des Écritures, il pourrait même être possible de concevoir que le serpent a transmis une forme de liberté à l’humain, que le serpent a permis à l’humain de se responsabiliser et de connaître ainsi sa véritable nature divine (l’homme créé à l’image de Dieu). En réinterrogeant les fondements des Écritures juives et chrétiennes, le travail de monsieur Payeur parvient à remettre en question certaines idées préconçues à propos du serpent, idées qui sont véhiculées, pour certaines, depuis des siècles.

Ajoutons qu’avec un sujet de thèse aussi pointu, les membres du jury qui ont évalué le travail doctoral de monsieur Payeur ont été triés sur le volet. Les personnes qui ont agi en tant que membres du jury provenaient du Canada (Paul-Hubert Poirier – grand spécialiste des textes de Nag Hammadi), de France (Madalina Vartejanu-Joubert – spécialiste de l’anthropologie du judaïsme et de l’histoire du Proche-Orient ancien) et des États-Unis (Andrew Burlingame – spécialiste de philologie et du monde ougaritique).

Le Centre d’études du religieux contemporain est fier de souligner la réussite de monsieur Payeur, à qui les membres du jury ont décerné à l’unanimité le grade de Philosophiæ doctor. Toutes nos félicitations à Charles-Rafaël, qui voit son travail couronné de succès !