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Colloque annuel du SoDRUS

Enjeux historiques, sociojuridiques et religieux de la mort

Pierre C. Noël, Marie-Pierre Robert et Raphaël Mathieu Legault-Laberge.
Pierre C. Noël, Marie-Pierre Robert et Raphaël Mathieu Legault-Laberge.
Photo : UdeS

Les 9 et 10 juin derniers, le Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS) a tenu son colloque annuel intitulé Enjeux historiques, sociojuridiques et religieux de la mort : cadavre, cimetières et sépultures.

Organisé par Marie-Pierre Robert, Raphaël Mathieu Legault-Laberge et Pierre C. Noël, l’événement a permis de réunir, en présence et à distance, une quarantaine de spécialistes de disciplines variées (droit, sociologie, anthropologie, histoire, archéologie et théologie) qui ont pu mettre en commun leurs expertises respectives.

Photo : UdeS

Ce colloque interdisciplinaire visait deux objectifs : 1)  faire converger les savoirs relatifs aux problématiques contemporaines reliées aux réalités mortuaires; et 2) fournir une perspective critique par rapport aux ruptures et aux continuités historiques s’associant avec les enjeux contemporains de la mort et observables dans la société canadienne.

Photo : UdeS

C’est en considérant la façon dont les réalités funéraires étaient vécues dans des espaces géographiques spécifiques de certaines provinces canadiennes, ou encore à d’autres époques, jusqu’à l’Antiquité, que la comparaison avec les pratiques contemporaines est rendue possible. Dans cette optique, les réalités propres aux cimetières autochtones, ainsi que la responsabilité de l’État à cet égard, ne pouvaient être passées sous silence.

C’est fascinant de voir comment l’étude des sépultures nous éclaire sur la société, sur ses exclus, sa conception de la famille, ainsi que sur les liens entre la religion et le droit étatique.

Marie-Pierre Robert

Photo : UdeS

Dans la société canadienne, fondée sur l’accueil de nouveaux arrivants, la façon dont est vécue la mort soulève des enjeux, notamment dans les milieux de la santé, que ce soit dans un contexte de fin de vie ou en lien avec l’aide médicale à mourir. La diversité grandissante conduit aussi les communautés à exiger la création d’espaces funéraires leur permettant de vivre leur rapport à la mort de façon distincte. Par exemple, la création de cimetières musulmans a soulevé, dans certaines municipalités, de vives tensions. Le droit est également mobilisé dans la compréhension des enjeux entourant la mort, notamment en ce qui concerne le statut juridique du cadavre, l’outrage au cadavre et les normativités entourant les cryptes, pour ne nommer que celles-là.