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Journées Réd-Action

Faire ses tomates en groupe : une recette gagnante!

Développée par Francesco Cirillo, la technique Pomodoro (« tomate » en italien) fait référence au minuteur de cuisine employé par Cirillo pour délimiter les périodes de travail et de pause. 
Développée par Francesco Cirillo, la technique Pomodoro (« tomate » en italien) fait référence au minuteur de cuisine employé par Cirillo pour délimiter les périodes de travail et de pause. 
Photo : Michel Caron - UdeS

« Aujourd’hui, nous allons faire des tomates. » Pardon? Si vous êtes en processus de rédaction aux cycles supérieurs, à moins d’étudier en nutrition, vous ne vous attendez pas à jaser de tomates lors d’une activité universitaire. Mais pour ceux et celles qui participent aux Journées Réd-Action, des tomates, c’est vraiment nourrissant!

La technique Pomodoro (« tomate » en italien), conçue par Francesco Cirillo à la fin des années 1980, fait référence au minuteur de cuisine utilisé par Cirillo pour délimiter ses périodes de travail et de pause. Cette technique repose sur l’idée selon laquelle plus une tâche est importante et complexe, plus il y a de risques de sombrer dans la procrastination. La recette : découper cette tâche en étapes concrètes et inscrites dans le temps.

Cette méthode est mise de l’avant dans les désormais très populaires Journées Réd-Action, des activités de groupe qui donnent un nouvel élan à bien des mémoires et des thèses à l’Université de Sherbrooke. Mises sur pied en 2020, les Journées sont venues en aide à plus de 500 personnes étudiantes, à différentes étapes de leur parcours aux études supérieures.

Loïc Bizeul étudie au doctorat au Centre d’études du religieux contemporain. Il a tellement aimé le concept des Journées Réd-Action qu’il les anime au Campus de Longueuil depuis 2020. « Moi qui suis assez désorganisé, qui a du mal à me fixer des objectifs clairs de rédaction, réalistes dans le temps, en découvrant les Journées, j’ai aussi découvert une méthode qui fonctionnait complètement avec mes besoins, avec mes attentes. »

Au rythme de l'efficacité

Les adeptes du concept sont d’avis que la rédaction par intervalles permet d’avoir un rythme de travail, de gérer les distractions. « Ça favorise la concentration. On diminue la fatigue physique et mentale, en prenant des pauses de façon régulière, ce qu’on oublie peut-être de faire en temps normal », constate Loïc.

Puisque les pauses sont minutées, elles ne peuvent pas s’éterniser. En plus, cette formule réduit les moments de transition entre les pauses et la rédaction.

Six intervalles de rédaction, ça représente quand même six heures de travail! Ce n’est pas rien! On a vraiment l’impression à la fin que notre journée a été riche, complète.

Loïc Bizeul, étudiant au doctorat en études du religieux contemporain et animateur des Journées Réd-Action au Campus de Longueuil

Aux Journées Réd-Action, il y a cette méthode de tomates, mais aussi l’effet de groupe qui en fait une recette vraiment nourrissante. « Ce que j’adore dans le fait de rédiger avec d’autres, que ce soit en ligne ou en personne, c’est l’espèce de contrat qu’on établit, constate Kara Edward, qui anime aussi les Journées et poursuit son doctorat en éducation. Au début de la journée, on nomme nos objectifs. C’est comme si l’espèce de cohésion sociale dans laquelle on embarque nous pousse à avancer. Si j’ai comme objectif de planifier une partie de ma problématique, tout le monde est au courant, et on est porté par cette vague. C’est extrêmement motivant de le verbaliser aux autres et d’avoir toute cette ambiance-là qui nous porte. »

Marie-Frédérick St-Cyr est à la maîtrise en sciences de l'éducation, didactique des mathématiques. Elle participe à presque toutes les Journées Réd-Action depuis un an et demi. « J’y vais parce que ça me fait du bien, et que c’est un moment où tout le reste autour s’arrête. C’est vraiment un moment dans mon agenda consacré à mon mémoire. »

Passionnée par les Journées Réd-Action, Sabrina Anissa El Mansali, qui poursuit un doctorat en psychoéducation, souligne que le climat de groupe qu'elle y retrouve la motive et la pousse à avancer.
Passionnée par les Journées Réd-Action, Sabrina Anissa El Mansali, qui poursuit un doctorat en psychoéducation, souligne que le climat de groupe qu'elle y retrouve la motive et la pousse à avancer.
Photo : Fournie lors d'un entretien virtuel

Même constat de la part de Sabrina Anissa El Mansali, qui est au doctorat en psychoéducation : « Parfois, je change mes objectifs au cours de la journée, mais l’élément déclencheur, c’est vraiment d’avancer mes choses. Ce climat de groupe, c’est vraiment quelque chose qui me motive. Il y a une petite pression sociale aussi. » Pour elle, le fait de partager ses objectifs de la journée avec les autres, c’est gagnant… même quand on ne les a pas atteints à la fin de la journée : « Je suis très transparente. Je le dis à la fin de la journée : j’ai annoncé tel objectif, mais j’ai dévié un petit peu. »

Briser l’isolement

Aux études supérieures, se sentir seul à vivre ses difficultés, c’est un sentiment assez courant. Et c’est encore plus vrai depuis la pandémie. Kara a réalisé lors des Journées Réd-Action qu’elle était loin d’être seule. « Les réalités qu’on vit, elles sont partagées, peu importe le programme, peu importe notre faculté d’attache. En fait, on passe par les mêmes défis. Ça permet une espèce de communauté d’apprentissage. C’est vraiment essentiel pour briser le sentiment d’isolement. »

Marie-Frédérick aime chaque fois retrouver des visages connus. « C’est un contexte qui me fait du bien, vraiment, parce que je les vois de fois en fois, et ça a quelque chose de rassurant de savoir qu’eux aussi, ça avance, et que ces personnes-là, il n’y a pas si longtemps, étaient à une étape semblable à la mienne. »

Ce partage avec d’autres personnes dans la même situation a complètement changé la perspective de Kara face à ses peurs.  « Discuter de mes craintes, de cette peur-là de ne pas faire une rédaction parfaite, pour moi, ça a permis de beaucoup relativiser. »

Pourquoi essayer de rédiger quelque chose de parfait en partant? Rédige. Après, l’écriture, c’est beaucoup de la réécriture aussi.

Kara Edward, étudiante au doctorat en éducation et animatrice des Journées Réd-Action

Des conditions gagnantes

Étudiant au doctorat en études du religieux contemporain, Loïc Bizeul anime les Journées Réd-Action au Campus de Longueuil. Il insiste sur le fait que ces Journées permettent aux personnes participantes de se sentir soutenues et épaulées dans leur processus de rédaction.
Étudiant au doctorat en études du religieux contemporain, Loïc Bizeul anime les Journées Réd-Action au Campus de Longueuil. Il insiste sur le fait que ces Journées permettent aux personnes participantes de se sentir soutenues et épaulées dans leur processus de rédaction.
Photo : Fournie lors d'un entretien virtuel

Mises sur pied avant la pandémie, les Journées Réd-Action ont permis à plusieurs personnes étudiantes de venir sur les campus, d’avoir accès à un lieu de travail calme, avec une connexion Internet rapide et des conditions réunies pour favoriser la concentration. Pour les parents aux études, notamment, la formule en présentiel est très appréciée. « On a vraiment une salle de classe qui nous est réservée, explique Loïc. En général, on est 20 personnes environ, ce qui permet d’être en collectif, de se sentir soutenu, de se sentir entouré. Et ça favorise encore plus la concentration et la motivation. On se sent vraiment soulevé par les autres. »

« Je sais que j’en ai pour 50 minutes à travailler, ajoute Marie-Frédérick. Ça m’encourage parce que c’est quelque chose qui est atteignable, ce n’est pas trop long ni trop court; je sais que je suis capable de rester concentrée ce temps-là. Au moment où je dois arrêter, je fais autre chose et, quand je reviens, je suis efficace et je n’ai pas perdu nécessairement le fil de mes idées. »

J’ai déposé! 
Sabrina nous raconte : « Dans une Journée Réd-Action, il est arrivé qu’une personne avait comme objectif de déposer son projet ce jour-là. Et à la fin de la journée, elle a pu dire « J’ai déposé! ». C’étaient des moments de joie. J’aimerais vraiment pouvoir moi aussi, lors d’une Journée Réd-Action, dire "j’ai déposé!". Je songe à déposer bientôt, et les Journées Réd-Action vont vraiment m’aider pour arriver à mon objectif. »

Participer dès le début de son projet

Le processus de rédaction est un processus itératif. L’un des pièges, c’est de lire beaucoup sans commencer sa rédaction. « On lit, on lit, on lit, mais on évite la rédaction, se rappelle Kara. Il ne faut pas attendre d’avoir tout lu et tout compris pour commencer à rédiger. Parce que la rédaction a aussi une fonction épistémique. Elle fait réfléchir, aide à structurer sa pensée. »

Animatrice des Journées Réd-Action et doctorante en éducation, Kara Edward croit en la pertinence de participer à ces activités dès le début de son parcours.
Animatrice des Journées Réd-Action et doctorante en éducation, Kara Edward croit en la pertinence de participer à ces activités dès le début de son parcours.
Photo : Fournie lors d'un entretien virtuel

En effet, en participant aux Journées Réd-Action dès le début d’un parcours, ce processus est tout de suite mis à contribution. Kara nous explique comment : « On lit un peu pour être prêt à aller faire un peu de rédaction. On fait un peu de rédaction, et ça nous fait réfléchir à notre projet, ça transforme notre pensée. Après on revient dans les lectures, on va aller essayer d’appuyer cette pensée-là qui est en train de se transformer. Ce sont vraiment ces boucles-là qui seront très gagnantes pour le travail de rédaction. »

Dès le début, on commence à écrire, et évidemment, ça va bouger, ça va changer. Il y a des parties qui vont être supprimées à long terme, mais c’est correct, c’est ça le processus de rédaction!

Kara Edward, doctorante en éducation et animatrice des Journées Réd-Action

Pour Kara, Marie-Frédérick, Sabrina et Loïc, on devrait participer aux Journées Réd-Action dès qu’on sait qu’on aura un travail de rédaction à faire. Même si l’établissement de son sujet de recherche est très peu avancé, ou même pour un simple travail d’essai par exemple, c’est bénéfique de se sentir soutenu et entouré pour rédiger.

« Ce climat motivant où l’on se sent productif, et cette espèce de solidarité qui se crée, c’est ce qui fait en sorte qu’on est productif dans ces journées. Donc peu importe où vous en êtes, venez et testez ces Journées Réd-Action! », conseille Sabrina.

Reproduire l’esprit de cohorte

Pour les personnes qui ne sont pas aux études à temps plein et qui n’ont pas la chance de faire partie d’une cohorte tissée serrée, les Journées Réd-Action recréent un peu cet effet. « Il y a vraiment un esprit de cohorte qui se crée, s’enthousiasme Loïc. Voir des personnes revenir aux Journées Réd-Action, les voir avancer, c’est hyper satisfaisant, à la fois pour elles-mêmes et aussi pour les autres qui peuvent suivre leur évolution. Le but, c’est de rédiger dans un environnement bienveillant, accueillant. »

Quand on s’y sent bien, on a envie d’y revenir et on retrouve des têtes connues. Ça crée une ambiance un peu familiale, qui permet d’avancer et, pourquoi pas, de déposer finalement

Loïc Bizeul, doctorant et animateur des Journées Réd-Action

Pour Marie-Frédérick Saint-Cyr, étudiante à la maîtrise en sciences de l'éducation, didactique des mathématiques, les Journées Réd-Action font du bien et lui permettent de se donner les conditions gagnantes pour réussir son projet de mémoire.
Pour Marie-Frédérick Saint-Cyr, étudiante à la maîtrise en sciences de l'éducation, didactique des mathématiques, les Journées Réd-Action font du bien et lui permettent de se donner les conditions gagnantes pour réussir son projet de mémoire.
Photo : Fournie lors d'un entretien virtuel

Marie-Frédérick avait entendu beaucoup d’histoires d’isolement et d’abandon aux études supérieures. Pour son retour aux études à la maîtrise, elle a voulu mettre toutes les chances de son côté : « Je ne voulais pas que ça m’arrive, je voulais être sûre de pouvoir terminer et prendre tous les moyens qu’on allait me donner pour réussir. »

Une recette qu’on refait entre amis

En fait, pour Loïc, se familiariser avec une technique de plus en plus utilisée dans les universités, c’est le début d’une nouvelle façon de travailler : « On peut se partir des tomates entre personnes étudiantes, et en plus ça peut nous permettre de faire de belles rencontres. » D’ailleurs, certaines personnes étudiantes se réapproprient les principes et lancent des groupes de rédaction plus informels à la suite de leur passage aux Journées Réd-Action.

Tout le monde qui participe aux Journées Réd-Action ressort satisfait de ce qu’il a accompli dans sa journée, et juste pour ce sentiment-là, se sentir compétent, avoir l’impression que ça avance, ça vaut la peine. Pour moi, c’est un "must!

Kara Edward, doctorante en éducation et animatrice des Journées Réd-Action

Les Journées Réd-Action, ça se vit, ça ne se raconte pas. Si vous voulez comprendre ce qu’on est en train de vous dire, venez aux Journées Réd-Action, vivez une première journée avec nous, et je suis sûre que ce ne sera pas la dernière.

Sabrina Anissa El Mansali, doctorante en psychoéducation

Les Journées Réd-Action sont le fruit d'un partenariat entre le vice-rectorat à la recherche et aux études supérieures, le Service des bibliothèques et archives et le Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l'Université de Sherbrooke (REMDUS).

Une Journée Réd-Action, c'est : 

– Gratuit!
– Offert sur les trois campus et en formule virtuelle.
– Un accueil pour se présenter, exposer son objectif et comprendre le déroulement de
   la journée.
- Pour la communauté étudiante des 2e et 3e cycles ainsi qu'aux nouvelles personnes
  faisant partie du corps professoral (à l'emploi de l'UdeS depuis 5 ans ou moins).
– Une première tomate, suivie de deux autres.
– Une pause pour dîner avec boîte à lunch et café fournis (en présentiel).
– Un atelier thématique, par exemple gestion du stress, gestion du temps, logiciels
   d’aide à la rédaction ou à la recherche documentaire (Antidote, Zotero, In Vivo, etc.).
– Trois autres tomates en après-midi.
– Un retour sur une journée bien remplie et le sentiment du devoir accompli!

Les bienfaits en vidéo des Journées Réd-Action

Adeptes des Journées Réd-Action offertes sur les campus de l'UdeS et en formule virtuelle, Kara, Loïc, Marie-Frédérick et Sabrina témoignent des nombreux bienfaits de ces activités, notamment par rapport au sentiment d'isolement, à l'efficacité et à la motivation, par l'entremise de capsules vidéo : 
Sauce Pomodo : le secret de l'efficience!
- Des tomates en groupe, c'est bon pour le moral!
Quand participer aux tomates de rédaction?

Les vidéos sont aussi disponibles sur la liste Youtube produite par le Service des bibliothèques et archives de l'UdeS.


Informations complémentaires