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Doctorante au CERC

Barbara Martel défend sa thèse avec succès

Photo : Fournie

Le 20 décembre 2021, madame Barbara Martel, doctorante en études du religieux contemporain, a soutenu sa thèse avec succès.

Intitulée Croissance spirituelle post-traumatique, considération éthique et convivance chrétienne. Ressources bibliques et théologiques en réponse à l’expérience contemporaine de violence au travail et à l’économisme actuel, la thèse de madame Martel examine un enjeu sociétal majeur en abordant les questions relatives aux abus et à la violence en milieu de travail. En effet, seulement au Québec, ce sont des milliers de personnes qui vivent chaque année des situations traumatisantes d’abus et de violence, poussant certaines jusqu’au suicide. Madame Martel s’est intéressée à la façon dont les ressources théologiques chrétiennes peuvent être utilisées afin de surmonter ces situations d’abus et de violence.

S’inscrivant dans un parcours multidisciplinaire mobilisant non seulement la théologie, mais aussi la psychologie, la sociologie et l’éthique, ce travail, que les membres du jury ont qualifié d’érudit, conduit à réhumaniser les rapports sociaux en rappelant que le monde religieux contient des paroles et des paraboles d’espérance. Face aux épreuves existentielles traumatiques et aux rapports interhumains en déficit de compassion, madame Martel invite l’ensemble de la société à réfléchir aux avenues qui permettent de surmonter l’impuissance et la vulnérabilité.

Dans cette réappropriation d’un sens existentiel, les personnes ayant vécu des abus et des violences en milieu de travail affrontent des situations qui, si elles sont d’abord humiliantes et dégradantes, les amènent à grandir dans l’épreuve. Tout comme Job – figure emblématique de l’Ancien Testament – ayant connu ce mouvement de descente, de perte et de dépouillement, les abus et les violences en milieu de travail laissent les victimes face à un grand vide. À partir de cette expérience traumatisante, elles sont appelées à se relever et à retrouver une dignité humaine qui s’inscrit à l’intérieur d’une convivance. La toute-puissance accordée aux abuseurs est alors mitigée par la relecture de l’expérience existentielle des victimes, qui est recontextualisée dans un parcours de vie menant à la rédemption. Ces considérations s’ouvrent sur une éthique du vivre-ensemble qui conduit, d’une part, à une critique de l’économisme et, d’autre part, à une praxis dialogique de l’accompagnement des victimes d’abus et de violence en milieu de travail. En actualisant une symbolisation traditionnelle sous un jour innovant, cette praxis de l’accompagnement propose de recourir aux ressources présentes dans le monde religieux pour surmonter les traumas vécus en milieu de travail. Si, d’un côté, le monde du travail doit considérer la transformation de ses pratiques abusives, d’un autre côté, le processus de guérison des victimes est facilité par le recours à ces ressources qui sont disponibles dans le patrimoine des grandes traditions religieuses, permettant ainsi aux victimes d’abus et de violence en milieu de travail de transcender les situations traumatiques qu’elles ont vécues.

Présidée par le professeur Pierre Noël, la soutenance a été évaluée par les membres du jury composé des professeurs Marc Dumas et André Duhamel (respectivement directeur et codirecteur de la thèse), ainsi que des professeurs François Courcy, François Nault et Jean-Guy Nadeau. Ils ont accordé à l’unanimité le grade de Philosophiæ doctor à madame Martel.

Toutes nos félicitations!


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