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Les stages coopératifs, un outil stratégique de recrutement

Photo : UdeS

Le recrutement n’est plus une opération tactique : la pénurie de main-d’œuvre force les entreprises qui veulent attirer les talents à adopter des stratégies de recrutement à moyen et à long termes.

« Pourtant, on reçoit encore beaucoup de demandes de dernière minute, remarque Alain Tremblay, directeur général du Service des stages et du développement professionnel (SSDP) de l’Université de Sherbrooke. Lorsqu’une entreprise nous appelle pour remplacer rapidement un employé qui part à la retraite, on l’aide de notre mieux. Mais les employeurs qui prennent régulièrement des stagiaires depuis plusieurs d’années ont manifestement une longueur d’avance aux yeux de nos finissants. »

Parfois, ces employeurs n’ont même pas à les solliciter : les étudiants veulent retourner dans des entreprises qui leur ont offert des stages enrichissants. D’ailleurs, pour la majorité d’entre eux, les finissants l’Université de Sherbrooke amorce leur carrière dans une entreprise qu’ils ont appris à connaître à l’occasion d’un stage.

C’est le signe que ces stages peuvent jouer un rôle-clé dans la façon dont une organisation planifie son recrutement. Comme la pénurie de main-d’œuvre n’est pas un phénomène passager, le SSDP accompagne les employeurs qui ont une vision à long terme pour les aider à tirer leur épingle du jeu dans le marché des talents.

Le cercle vertueux des stages pour les entreprises et les étudiants
Chaque année, les étudiants des 48 programmes coopératifs de l’Université de Sherbrooke effectuent plus de 5 000 stages dans près de 2 000 entreprises à travers le Québec. En suivant un régime d’alternance des sessions entre les études et le travail en entreprise, chaque étudiant au baccalauréat fait entre trois et cinq stages d’une durée pouvant aller jusqu’à 15 semaines pendant son cursus, tandis que les étudiants en maîtrise en font un.

Pionnière du régime coopératif dans l’enseignement universitaire au Québec, l’Université de Sherbrooke s’est retrouvée devant une sorte de cercle vertueux qui profite autant aux étudiants qu’aux entreprises. « Grâce aux stages, les étudiants acquièrent rapidement une expérience pratique qui correspond à la réalité de leur future profession, explique Alain Tremblay. De leur côté, les entreprises bénéficient des connaissances de pointe et de la créativité des étudiants pour explorer de nouvelles approches et pour accélérer le développement de produits et services innovants. »

« C’est donnant donnant : les stagiaires enrichissent leur formation tandis que les entreprises ont accès à de nouveaux talents qui améliorent leur performance. » Sans compter que, de retour à l’université, le rapport que les stagiaires font de leur expérience permet aux facultés de mettre à jour leurs formations pour qu’elles restent toujours adaptées aux besoins changeants du marché.

Parmi les entreprises qui les accueillent, de plus en plus réalisent qu’offrir un stage n’est pas seulement une occasion ponctuelle : cela peut être une composante importante dans une stratégie de recrutement.

Comprendre la nouvelle génération des talents pour s’y adapter
« Les milléniaux et les jeunes de la génération Z entrevoient leur carrière de façon différente, explique Alain Tremblay. Ils veulent, par leur travail, avoir rapidement un impact positif sur la société , faire une différence... L’entreprise applique-t-elle une mission et des valeurs qui leur parlent ? Prend-elle en compte les suggestions de ses employés ? Offre-t-elle des opportunités d’intrapreneuriat, voire d’entrepreneuriat ? Est-elle orientée vers les technologies et l’économie verte ? Ce sont des critères qui comptent à leurs yeux. »

Recevoir des stagiaires permet aux entreprises de comprendre les attentes de cette génération et d’y adapter leur marque employeur. C’est aussi une façon de se doter d’ambassadeurs : les stages laissent aux étudiants des souvenirs vifs qu’ils partagent ensuite avec les autres étudiants. Un bouche-à-oreille positif est un atout de recrutement majeur pour toute organisation.

L’Université, partenaire stratégique en recrutement
Le SSDP ne joue pas qu’un rôle d’aiguilleur pour apparier les offres de stage et les intérêts des étudiants. Il accompagne étroitement chaque étudiant avant, pendant et après son stage. Et il agit comme un partenaire pour les employeurs. « Nous les aidons notamment à bien présenter leurs offres de stage pour attirer les meilleurs candidats », explique Alain Tremblay.

« Mais au-delà des stages, nous les aidons aussi à susciter l’intérêt des étudiants, dit Alain Tremblay. En participant à des journées carrière ou à des midis-conférences, par exemple, une entreprise peut se rendre beaucoup plus visible sur le campus. C’est le genre d’efforts qui, à terme, font une différence dans le choix des étudiants pour leurs stages et, par la suite, dans celui des finissants pour leur premier emploi. En collaborant avec nous, une entreprise augmente ses chances d’attirer les talents dont elle aura besoin pour sa relève au cours des prochaines années. »

Cet article fait partie de la série 10 solutions pour innover réalisée en partenariat avec Les Affaires.


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