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Étudiant engagé - David-Martin Milot

Trouver sa voie par le bénévolat

«Je côtoie des gens qui croient beaucoup en l’engagement social et c’est comme ça que je vois ma pratique plus tard», souligne David-Martin Milot.
«Je côtoie des gens qui croient beaucoup en l’engagement social et c’est comme ça que je vois ma pratique plus tard», souligne David-Martin Milot.
Photo : Université de Sherbrooke

«Au-delà de l’école, l’engagement permet de mieux savoir ce qu’on veut faire dans la vie.» David-Martin Milot parle d’expérience. Après une remise en question à la fin de son doctorat en médecine suivie d’une année sabbatique, ce sont ses engagements sociaux qui l’ont guidé vers sa passion : la santé publique.

Ses engagements avec la maison du docteur Julien et Médecins du Monde ont été particulièrement marquants dans son choix de spécialisation. «Après ma médecine, j’étais plutôt perdu. Chez Médecins du Monde, plusieurs médecins me parlaient de la santé publique, avec son approche populationnelle, plutôt qu’individuelle», raconte le résident en santé publique et médecine préventive à l’Université de Sherbrooke.

Les intérêts professionnels et bénévoles de David-Martin Milot sont désormais indissociables. «Ça m’inspire de travailler avec Médecins du Monde, car je côtoie des gens qui croient beaucoup en l’engagement social et c’est comme ça que je vois ma pratique plus tard», souligne-t-il. À la suite de son programme de résidence, David-Martin Milot souhaite notamment travailler à améliorer l’accès aux soins et services sociaux des populations marginalisées – travailleurs du sexe, toxicomanes, immigrants sans papiers, autochtones en milieu urbain… «Malgré le système universel de santé, ces personnes n’ont pas nécessairement accès aux soins», rappelle-t-il.

Il a aussi pour ambition de travailler à la gestion de systèmes de santé en milieu humanitaire. En Afrique, plusieurs pays essaient de rendre leur système de santé universel, donne-t-il comme exemple.

Un mouton noir en médecine

David-Martin Milot cumule l’implication bénévole depuis l’école secondaire. «J’ai réalisé au secondaire à quel point il y avait une multitude d’activités intéressantes à l’extérieur de l’école. Au début, je me suis lancé dans plusieurs choses pour explorer : jeune entreprise, conseil étudiant, Amnistie internationale, jeunes du monde… À l’Université, j’ai voulu m’impliquer plus et connaître les engrenages de l’aide humanitaire comme les budgets, la manière d’évaluer le travail sur le terrain, le respect de la population locale», raconte-t-il.

Durant son doctorat en médecine, David-Martin Milot se sentait comme un mouton noir parmi les sarraus blancs. Citoyen engagé, il avait justement choisi d’étudier en médecine pour «changer les choses de l’intérieur» et contaminer d’autres collègues à sa fièvre de l’engagement social.

Il a d’ailleurs été impressionné par la fibre engagée des étudiants en médecine en Argentine, où il a effectué cinq stages d’un mois en santé publique, santé mentale et médecine de famille. «Leur programme de médecine dure huit ans au lieu de quatre comme le nôtre. Ils peuvent donc développer une belle implication sociale, puisque celle-ci est intégrée à leur curriculum», explique-t-il.

Apprendre en dehors de l’école

David-Martin Milot aime partir des projets de zéro. Il a créé, avec une amie, l’aile jeunesse de Médecins du Monde en plus d’être animateur auprès des jeunes défavorisés à la maison du docteur Julien. «Tout ce bénévolat m’a pris du temps, mais ça me faisait du bien de me changer les idées, de sortir du cadre de la médecine, d’avoir un contact avec des jeunes. Pour moi, l’apprentissage se fait autant sur les bancs de classe qu’en dehors. Je ne pense pas que je suis un moins bon médecin si j’ai pris moins de temps pour étudier telle hormone par rapport aux expériences que j’ai pu vivre en dehors des cours», croit-il.

Il a aussi consacré deux de ses étés à des projets humanitaires à l’international grâce au soutien financier de la Fondation canadienne des bourses de mérite. David-Martin a passé trois mois au Sénégal avec l’organisme Mer et Monde pour participer à l’organisation et à la mise en œuvre d’une campagne de vaccination jumelée à un recensement pour les enfants. «Je me suis beaucoup impliqué dans la vie de la communauté et j’ai adoré. Ça a transformé ma manière de voir les choses », raconte-t-il. L’été suivant, il a atterri en Inde, dans une ville de l’État d’Odisha, pour mener une étude sur les besoins des personnes atteintes du VIH. «J’ai analysé les politiques existantes dans le pays, et j’ai recommandé que les personnes atteintes du VIH soient incluses dans certains programmes d’aide financière préexistants pour recevoir des médicaments», explique-t-il. Son intervention a engendré des répercussions directes puisque l’État a tenu compte de ses recommandations.

Plus récemment, David-Martin a mis sur pied un groupe rassemblant les résidents en santé publique et médecine préventive du Québec, le groupe Jeunes médecins pour la santé publique (JMPSP). «Nous voulons promouvoir et défendre la santé publique auprès de la population et des décideurs, particulièrement dans le contexte politique actuel. Le JMPSP stimule les débats sur de grands thèmes de la santé publique et demeure actif sur la scène médiatique», dit-il.

David-Martin Milot n’est certes pas le seul médecin à se consacrer autant à l’engagement social, mais ils restent encore rares dans les groupes de médecine. «Mais ça change, je suis optimiste!» conclut le passionné de santé publique.

Profil

• Originaire de Trois-Rivières
• Détient un doctorat en médecine de l’Université McGill
• Détient une maîtrise en santé publique à l’Université de Montréal
• Étudiant au programme de résidence en santé publique et médecine préventive à l’Université de Sherbrooke
• Récipiendaire d’une bourse de la Fondation canadienne des bourses de mérite (aujourd’hui la Fondation boursiers Loran)