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Chapitre local du Réseau canadien de l’obésité

De jeunes chercheurs en formation veulent faire contrepoids à l’obésité

Martin Sénéchal et Danielle Bouchard : deux jeunes chercheurs en formation intéressés à mieux informer la population sur les risques liés à l’obésité.
Martin Sénéchal et Danielle Bouchard : deux jeunes chercheurs en formation intéressés à mieux informer la population sur les risques liés à l’obésité.
Photo : Michel Caron

Six Canadiens sur dix auraient un surplus de poids. Les autorités de la santé et les médias ne cessent de vanter les vertus de l’exercice et d’une meilleure alimentation. Des millions de consommateurs dépensent de petites fortunes en diètes miracles. Mais au delà du désir de minceur, que sait-on, réellement, des conséquences de l’obésité, et des moyens de la surmonter? Une association sherbrookoise veut regrouper de jeunes chercheurs apprentis qui s’intéressent de près ou de loin aux questions d’obésité. En plus de partager des connaissances et des équipements, ce groupe veut faire de la vulgarisation pour informer la population régionale.

Danielle Bouchard, stagiaire postdoctorale au Centre de recherche clinique Étienne-LeBel du CHUS, et Martin Sénéchal, doctorant au Centre de recherche sur le vieillissement, ont lancé la section locale du Réseau canadien de l’obésité.

«Le Réseau canadien de l’obésité compte sur des chapitres locaux qui regroupent des étudiants et des nouveaux professionnels (diplômés depuis cinq ans ou moins) qui ont un intérêt pour l'obésité. En ce moment, le chapitre compte déjà une trentaine de membres. L’objectif principal des chapitres est de fournir une occasion de travailler collectivement pour faire progresser la compréhension de cette problématique multifactorielle, et de réduire les conséquences humaines et économiques de l’obésité pour les Canadiens», résume Danielle Bouchard.

Les mythes au-delà de la minceur

Les deux chercheurs en formation souhaitent contribuer à mieux informer le grand public en abattant certains mythes qui touchent à l’obésité et à la recherche de minceur en mettant sur pied un blogue ouvert à tous : http://phdobesite.blogspot.com.

Selon eux, les gens – incluant les étudiants et le personnel de l’Université – ont accès comme jamais à une masse d’informations, mais il existe beaucoup de prémisses plus ou moins justes dans la population.

«Devant toute l’information disponible, il est facile de combiner des informations à la carte et de tirer des conclusions simplistes, qui ne correspondent pas à la réalité, indique Martin Sénéchal. De plus, beaucoup de gens cherchent à perdre du poids par tous les moyens, mais ne le font pas toujours pour les bonnes raisons. Ils le font davantage pour pouvoir porter un vêtement, plutôt que pour améliorer leur santé globale.»

«En réalité, parce que l’objectif ultime est seulement la perte de poids, ils abandonnent leurs bonnes habitudes une fois qu’ils ont atteint ou non leur objectif de perte de poids», enchaîne Danielle Bouchard.

Pourtant, les deux chercheurs en formation considèrent que la population doit bouger davantage : «Ce que les gens ne prennent pas en compte, ce sont tous les autres bienfaits de l’exercice sur la santé cardiovasculaire, le cholestérol, la santé psychologique, la tension artérielle, dit Martin Sénéchal. Plusieurs ne se fient qu’au résultat sur le pèse-personne alors que les bénéfices d’un mode de vie sain se trouvent ailleurs.»

Approche interdisciplinaire

À l’UdeS, des chercheuses et chercheurs de plusieurs facultés s’intéressent à différents aspects de l’obésité. Par exemple, Martin Brochu mène des recherches sur les liens qui existent entre l’obésité et le syndrome métabolique, une condition qui engendre des facteurs de risques cardiovasculaires et de diabète de type 2 chez des femmes postménopausées. Dans le cadre de son doctorat, Martin Sénéchal étudie spécifiquement l’effet indépendant de l’exercice sur les risques cardiovasculaires et le diabète de type 2.

Danielle Bouchard, qui elle aussi a fait un doctorat au Centre de recherche sur le vieillissement, travaille maintenant au Centre de recherche clinique Étienne-LeBel. Elle mène des recherches postdoctorales avec Marie-France Langlois et Jean-Patrice Baillargeon, tous deux endocrinologues. «En résumé, mon champ d’intérêt porte sur l’impact de l’âge et de l’obésité sur la capacité fonctionnelle, la sédentarité et la qualité de vie des gens», dit-elle.

En mettant sur pied un regroupement de chercheurs-étudiants intéressés par l’obésité, les deux chercheurs en formation souhaitent également réunir des gens de tous les horizons, qui ne sont pas liés directement aux groupes de recherche relativement importants que l’on retrouve au Centre de recherche sur le vieillissement et au Centre de recherche clinique Étienne-LeBel. Il pourrait s’agir de chercheurs ou d’étudiants d’autres facultés qui s’intéressent à des sujets très divers.

Le chapitre local du Réseau canadien de l’obésité tiendra un stand lors de la prochaine rentrée. Des activités de sensibilisation sont aussi prévues, comme la projection d’un documentaire le 6 juillet, au CHUS à la salle Z7-2001 et au Centre de recherche sur le vieillissement à la salle 2458.


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