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Membre du conseil scientifique des États généraux de la sécurité à l’école en France

Laurier Fortin apporte son expertise de haut niveau en matière de prévention et de sécurité à l’école

«L’enjeu majeur au Québec, c’est de s’attaquer à la persévérance scolaire et au décrochage, explique Laurier Fortin. La réussite scolaire est au centre de nos actions et c’est dans ce cadre que le gouvernement lutte contre la violence. Il faut également prendre en compte le fait que nous ne sommes pas concernés, comme en France, par l’intensité et la répétition des actes de violence. Ici, c’est une violence plus indirecte, silencieuse et plus difficilement observable.»
«L’enjeu majeur au Québec, c’est de s’attaquer à la persévérance scolaire et au décrochage, explique Laurier Fortin. La réussite scolaire est au centre de nos actions et c’est dans ce cadre que le gouvernement lutte contre la violence. Il faut également prendre en compte le fait que nous ne sommes pas concernés, comme en France, par l’intensité et la répétition des actes de violence. Ici, c’est une violence plus indirecte, silencieuse et plus difficilement observable.»
Photo : Michel Caron

Le professeur Laurier Fortin (Éducation 1974 et 1979), titulaire de la Chaire de recherche de la commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke sur la réussite et la persévérance des élèves, a été nommé membre du conseil scientifique des États généraux de la sécurité à l’école en France.

Le ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel a établi officiellement ce conseil scientifique, qui est composé de 15 personnalités qualifiées, nationales et internationales, chargées d’apporter une expertise pluridisciplinaire de haut niveau dans ce domaine.

Le professeur Fortin était d’ailleurs à Paris lors de la tenue des États généraux de la sécurité à l’École les 7 et 8 avril, en tant que membre du conseil scientifique et aussi à titre d’animateur. Cet évènement majeur, qui avait lieu à la Sorbonne, réunissait les dirigeants des établissements de France et le ministère de l’Éducation, en plus de la presse française.

Les chercheurs de ce conseil proviennent de sept pays : Belgique, Canada, États-Unis, France, Israël, Luxembourg et Royaume-Uni. La présidence a été confiée à Eric Debarbieux, professeur en sciences de l'éducation à Bordeaux-II et président de l'Observatoire international de la violence à l'école. Ces experts seront chargés d’observer sur plusieurs années l'évolution de la violence à l'école et surtout, d’assurer une vigie en termes de sécurité et de dispositifs de prévention de la violence scolaire.

Violence à l’école : une réalité différente en France et au Québec

Alors qu’en France, le phénomène de la violence à l’école est important et difficile à enrayer, le Québec vit encore au rythme de la prévention. «L’enjeu majeur au Québec, c’est de s’attaquer à la persévérance scolaire et au décrochage, explique Laurier Fortin. La réussite scolaire est au centre de nos actions et c’est dans ce cadre que le gouvernement lutte contre la violence. Il faut également prendre en compte le fait que nous ne sommes pas concernés, comme en France, par l’intensité et la répétition des actes de violence. Ici, c’est une violence plus indirecte, silencieuse et plus difficilement observable.»

Avec la politique du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport lancée en 2008, toutes les écoles doivent avoir un plan d’intervention contre la violence à l’école. On associe d’ailleurs au Québec la prévention aux pratiques éducatives : le climat de l’école, l’encadrement des élèves, la relation enseignant-élève et le lien avec les familles.

«Depuis longtemps, la recherche a démontré que les enfants violents proviennent souvent de familles conflictuelles, où les pratiques éducatives sont inadéquates et où les attitudes sont positives envers la violence, affirme le professeur. Mais il faut prendre en compte que les causes sont multiples : personnelles, familiales, scolaires et sociales. Or, l’objectif est de comprendre la problématique du jeune et d’évaluer l’aide à apporter. Nous estimons que les parents sont des alliés incontournables.»

Selon Laurier Fortin, la «sécurisation» est la première étape, mais elle n’est pas suffisante pour contrer la violence. Aussi, un système disciplinaire clair et cohérent est essentiel. Selon lui, d’autres mesures doivent s’ajouter.

«Il faut agir en priorité sur les pratiques éducatives : développer les relations maître-élève, accueillir et soutenir les élèves, gérer les conflits et assurer une bonne gestion de classe, faire participer les élèves aux activités parascolaires et faire en sorte qu’une bonne collaboration entre les adultes de l’école existe, dit-il. En fait, il faut créer une qualité de vie à l’école pour amener le jeune à s’y plaire.»

Toujours selon lui, au Québec, on insiste sur la formation des enseignants à la surveillance et à l’encadrement des élèves, à la gestion de crise et à la détection des signes de l’intimidation. «On intervient également beaucoup auprès des élèves pour que la violence soit connue et dénoncée. Bien entendu, des mesures sont prises pour protéger les élèves qui sont victimes ou encore qui rapportent les actes de violence. Dénoncer les actes de violence est selon moi une étape essentielle à l’efficacité de l’intervention», conclut-il.