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Une chaire pour stimuler l'intérêt des jeunes envers les sciences et la technologie

Des chercheurs de l'UdeS et de l'UQAM mèneront différents travaux en collaboration avec neuf commissions scolaires

Claude Corbo, recteur de l'UQAM, les titulaires Abdelkrim Hasni et Patrice Potvin, ainsi que Luce Samoisette, rectrice de l'UdeS.
Claude Corbo, recteur de l'UQAM, les titulaires Abdelkrim Hasni et Patrice Potvin, ainsi que Luce Samoisette, rectrice de l'UdeS.
Photo : Nathalie St-Pierre - UQAM

De moins en moins de Québécois choisissent d'étudier en sciences et en technologie, malgré des perspectives d'emploi favorables et une demande croissante du marché. Pourtant, une relève abondante et compétente dans ce domaine est indispensable pour garantir la prospérité économique de la société. Dans ce contexte, comment motiver les jeunes à opter pour une carrière scientifique?

Afin de mieux comprendre cette désaffection et de susciter l'intérêt de la nouvelle génération pour ce secteur d'études et de carrière, l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et l'Université de Sherbrooke lancent conjointement la Chaire de recherche sur l'intérêt des jeunes à l'égard des sciences et de la technologie, en collaboration avec neuf commissions scolaires de l'Estrie, des Laurentides, de la Montérégie et de la région de Montréal.

Sous la direction de deux titulaires, les professeurs Abdelkrim Hasni, de la Faculté d'éducation de l'UdeS, et Patrice Potvin, de la Faculté des sciences de l'éducation de l'UQAM, les recherches porteront sur les facteurs scolaires liés à cette problématique, comme les méthodes d'enseignement, les contenus pédagogiques, les outils d'apprentissage et la formation des enseignants. Les travaux se feront en collaboration avec le personnel enseignant, les directions d'école, les conseillers pédagogiques et les parents.

Bénéficiant d'un appui financier de 1,1 M $ sur cinq ans, les chercheurs travailleront au sein même des écoles des commissions scolaires partenaires, soit les commissions scolaires des Grandes-Seigneuries, des Hautes-Rivières, des Hauts-Cantons, Marie-Victorin, de Montréal, des Patriotes, de la Région-de-Sherbrooke, de la Rivière-du-Nord et des Sommets.

L'élève au cœur des recherches

La proportion d'étudiantes et d'étudiants qui s'inscrivent en sciences et technologie au secondaire et au postsecondaire baisse constamment depuis les 15 dernières années, et ce, dans l'ensemble des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques. «Cette situation entraîne un écart grandissant entre la demande sociale et l'offre en expertise scientifique et technique, expliquent les professeurs Potvin et Hasni. Notre chaire vise à identifier pourquoi les jeunes ont moins d'intérêt et comment intervenir directement dans les écoles, en collaboration avec le personnel scolaire, en vue d'augmenter cet intérêt.»

Plusieurs élèves jugent, par exemple, que les sciences et la technologie sont difficiles et qu'elles ne sont à la portée que des plus doués. Pour tenter de pallier cet état de fait, les titulaires veulent travailler au sein même de l'espace scolaire. «Le cœur de notre programme de recherche porte sur les pratiques enseignantes et les facteurs scolaires qui agissent sur l'intérêt des élèves. Avec les directions d'école et les conseillers pédagogiques, nous voulons, entre autres, établir des réseaux d'enseignantes et d'enseignants volontaires pour expérimenter l'effet d'interventions spécifiques», soulignent les professeurs Hasni et Potvin.

Attiser la flamme scientifique

Pour atteindre les objectifs visés, les chercheurs mèneront notamment des enquêtes longitudinales auprès d'un large échantillon d'élèves en provenance des commissions scolaires partenaires. Au moyen d'entrevues, de questionnaires et d'observations en classe, ils évalueront le niveau de compétence des élèves en lien avec leur intérêt pour les sciences et la technologie. Ils développeront ensuite des stratégies d'intervention et des pratiques gagnantes pour éveiller l'intérêt des jeunes et les intéresser aux carrières scientifiques.

La rectrice de l'UdeS, Luce Samoisette, et le recteur de l'UQAM, Claude Corbo, se réjouissent de cette initiative et saluent la participation indispensable des commissions scolaires. «Pour l'Université de Sherbrooke, la création de cette nouvelle chaire de recherche conjointe illustre avec brio le pouvoir de la collaboration entre les institutions québécoises qui forment la jeunesse. L'étude que nous entreprenons aujourd'hui est un modèle de collaboration et de décloisonnement», conclut Luce Samoisette.

La Chaire réunit deux pôles d'excellence universitaires complémentaires, qui s'appuient sur les travaux du Centre de recherche sur l'enseignement et l'apprentissage des sciences (CREAS) de l'UdeS et de l'Équipe de recherche en éducation scientifique et technologique (EREST) de l'UQAM. Une dizaine d'étudiantes et d'étudiants de baccalauréat, de maîtrise et de doctorat des deux institutions seront associés aux travaux de la Chaire. En plus, de nombreux chercheurs et chercheuses des sciences et de génie, didacticiens, spécialistes de l'approche orientante et de la carriérologie contribueront à la réalisation des travaux de recherche et de mobilisation, en fonction de leur expertise.