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Création de Cliniques interdisciplinaires en développement de l’enfant et de l’adolescent

Il faut tout un village pour aider les jeunes en difficulté

Photo : Karine Couillard, collaboratrice

En Estrie et en Montérégie, plus de 700 jeunes sont en attente de services en santé mentale. L’attente peut atteindre trois mois avant d’obtenir une évaluation. Pendant ce temps, les difficultés persistent, s’aggravent, pour les jeunes comme pour leur famille. S’il faut tout un village pour élever un enfant, il en faudrait aussi un qui puisse l’aider quand sa vie se complique.

C’est justement ce type de village qui prendra forme avec la mise sur pied dès 2024 de trois Cliniques interdisciplinaires en développement de l’enfant et de l’adolescent, un concept unique qui combine les expertises en intervention de la Faculté des lettres et sciences humaines et de la Faculté d’éducation dans une approche personnalisée, multidimensionnelle et multidisciplinaire pour chaque jeune pris en charge ainsi que sa famille.

Les enfants et adolescents qui cumulent les diagnostics nécessitent la mobilisation de nombreuses ressources provenant de différents milieux de pratique. Ce qu’on souhaite avec ces cliniques, c’est apprendre à travailler ensemble, apprendre à « faire un village », pour le bien de ces enfants, et leur donner les moyens de s’épanouir.

Les six départements qui travailleront en équipe ont des expertises qui permettent d’approcher les épreuves, les réalisations et les crises de la jeunesse avec un angle différent, propre à ses outils disciplinaires. Souvent la clé – et le défi – est de les mettre en commun.

Professeure Anick Lessard, doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines

Comme plusieurs autres cliniques universitaires de l’UdeS, le concept met à contribution des étudiantes et étudiants qui approfondissent leurs apprentissages en jumelant théories et expériences de terrain. Cette expérience les outille en bonifiant leurs compétences en intervention et gestion de cas complexes avant même leur entrée dans leur milieu de pratique.

Les professeures Agnès Costerg, Pascale Nootens et Carolina Gonçalves sont coresponsables du projet des Cliniques interdisciplinaires.
Les professeures Agnès Costerg, Pascale Nootens et Carolina Gonçalves sont coresponsables du projet des Cliniques interdisciplinaires.
Photo : Michel Caron, UdeS

Les contextes de formation pratique, tels que celui d’une Clinique interdisciplinaire, enrichissent le parcours des personnes étudiantes et favorisent le développement de leurs compétences professionnelles et personnelles. Ces contextes les outillent ainsi, dans une plus large mesure, à intervenir de façon efficace et ciblée en tenant compte des besoins et des intérêts réels de chaque apprenant.

Professeures Pascale Nootens, Agnès Costerg et Carolina Gonçalves, coresponsables de la Clinique Pierre-H.-Ruel de la Faculté d'éducation

Le modèle interdisciplinaire des nouvelles cliniques propose, dès l’arrivée du jeune et de sa famille dans les services, une prise en charge par une équipe de personnes étudiantes issues de plusieurs disciplines psychosociales et de l’éducation, sous la supervision de personnes professionnelles. L’équipe identifie et priorise les enjeux, les problématiques et les besoins, tout en portant son regard sur les compétences du jeune. À partir de là, un portrait global aboutit sur un plan d’intervention ou de services qui tient aussi compte de l’environnement dans lequel il évolue.

Placer chaque jeune au centre de la démarche, toutes disciplines confondues, dégagera un portrait riche des meilleures options d’intervention. Cette approche innovante de décloisonnement des pratiques a le potentiel de transformer de façon majeure l’intervention éducative et sociale, à court, moyen et long termes.

Professeure Anne Lessard, doyenne de la Faculté d’éducation

Trois cliniques pour changer la donne à Sherbrooke, Longueuil et Granby

À Sherbrooke, la Clinique interdisciplinaire sera un élargissement des services déjà offerts à la Clinique Pierre-H. Ruel, qui dessert une clientèle jeunesse depuis de nombreuses années, et qui verra l’implication étudiante doubler, voire tripler avec l’implantation du volet interdisciplinaire de six départements.

Dans la région de Granby, où les enjeux socioéconomiques engendrent des besoins importants, la nouvelle Clinique permettra d’accroître les services offerts à la population âgée de 0 à 18 ans, spécialement pour les clientèles défavorisées et vulnérables, en étroite collaboration avec les milieux scolaires et communautaires.

À Longueuil, la nouvelle Clinique interdisciplinaire viendra bonifier les services déjà offerts au Campus de Longueuil à la Clinique d’évaluation et d’intervention en enfance et adolescence (CEIEA).

Annuellement, ce sont jusqu’à 1300 personnes étudiantes de l’UdeS qui vivront l’expérience proposée par l’une ou l’autre des trois cliniques d’ici 2028. En plus, les trois cliniques sont un terrain fertile pour documenter les interventions et leurs effets, dans le but de les améliorer.

La Clinique interdisciplinaire constituera un contexte riche pour le développement de la recherche dans une perspective interdisciplinaire au profit des élèves et de leur famille. Impliquées dès leur formation initiale dans des projets d’envergure, les personnes étudiantes seront amenées à développer les premières bases en recherche, de façon à mobiliser celles-ci dans leur pratique. Dans cette perspective, les personnes étudiantes joueront un rôle de premier plan dans l’instauration d’une véritable collaboration interprofessionnelle, indispensable à l’intervention multidisciplinaire.

Professeures Pascale Nootens, Agnès Costerg et Carolina Gonçalves, coresponsables de la Clinique Pierre-H. -Ruel

Des visées qui dépassent le village

Pour les responsables de ce projet d’envergure, chaque jeune qui recevra des services d’une des cliniques est au cœur d’un processus qui leur offre une solution novatrice d’intervention, tout en permettant à des personnes étudiantes de bénéficier d’une formule innovante, axée sur la pratique, dans un contexte interprofessionnel et interdisciplinaire, et en faisant évoluer la recherche sur les pratiques en évaluation et intervention en enfance et adolescence.

Avec ce projet, l’Université de Sherbrooke devient une pionnière en intervention auprès des jeunes et de leur famille. Les Cliniques interdisciplinaires sont porteuses d’une vision d’avenir pour répondre de façon efficiente et concertée aux besoins des personnes faisant face à des situations de vulnérabilité. Cette approche d’abord éprouvée au sein d’un « village » pourrait inspirer le Québec en entier.

Un don important pour démarrer les cliniques

L’annonce du don de la Banque TD s’est faite en présence notamment des doyennes Anick Lessard et Anne Lessard, de la vice-présidente de district, Montérégie-Estrie – Groupe Banque TD, Mme Nancy Papillon, banque TD Montérégie-Estrie, M. David Pinsonneault, vice-président à la direction du Groupe financier Banque TD, et du recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette.
L’annonce du don de la Banque TD s’est faite en présence notamment des doyennes Anick Lessard et Anne Lessard, de la vice-présidente de district, Montérégie-Estrie – Groupe Banque TD, Mme Nancy Papillon, banque TD Montérégie-Estrie, M. David Pinsonneault, vice-président à la direction du Groupe financier Banque TD, et du recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette.
Photo : Michel Caron UdeS

Grâce à une contribution majeure de 750 000 $ du Groupe Banque TD, l’Université de Sherbrooke peut maintenant poser les premiers jalons de ce projet de Cliniques interdisciplinaires en développement de l’enfant et de l’adolescent. Par son association au projet, la TD démontre sa contribution essentielle au déploiement des nouvelles pratiques en éducation et en sciences sociales, au bénéfice des enfants et des adolescents.

« Alors que se déroule la toute première Semaine de la philanthropie à l’UdeS, nous sommes fières de dévoiler cette collaboration. Dans une perspective de continuité naturelle de ses engagements précédents et actuels avec l’UdeS, la TD agit concrètement pour assurer le mieux-être de la jeunesse, en plus de favoriser la formation de nos étudiantes et étudiants par la pratique », soulignent les professeures Anne Lessard, doyenne de la Faculté d’éducation, et Anick Lessard, doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines.

« Dans le cadre de La promesse TD prêts à agir, notre plateforme d'entreprise citoyenne, nous nous engageons à soutenir des initiatives qui visent à créer un monde où chaque personne pourra s'épanouir et développer son plein potentiel. Nous sommes donc heureux de contribuer à ce projet d'envergure développé par l'Université de Sherbrooke, qui permettra aux jeunes vivant avec des enjeux de santé mentale et à leur famille de bénéficier d'une prise en charge globale, grâce à la collaboration d'étudiants et d'étudiantes provenant de secteurs complémentaires », indique Isabelle Ménard, première vice-présidente, Marché des moyennes entreprises, district du Québec et de l’Atlantique et Comptes commerciaux nationaux au Québec.

Voir toutes les photos lors de l'annonce du don majeur de la Banque TD pour ce projet.

À propos de la Grande Campagne UdeS
Depuis sa fondation, l’Université de Sherbrooke innove, repousse les frontières comme les façons de faire, et prend des décisions avant-gardistes. Ces orientations ont forgé son identité et sont une source de fierté pour l’ensemble de sa communauté universitaire. Aujourd’hui, c’est dans ce même état d’esprit que l’institution entreprend le prochain chapitre de son développement, avec sa Grande Campagne de financement Choisir de changer l’avenir. Cette campagne de 250 M$, la plus ambitieuse de son histoire, permettra de soutenir plus de 150 projets inspirants, qui apporteront des solutions concrètes aux défis d’aujourd’hui et de demain.


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