Tu vis à Paris, je pense

Une mère abandonne ses enfants et ne reviendra plus. La narration est assumée par sa fille, qui lui imagine une vie à Paris : son départ, mon roman.

On avance dans cette histoire d’une famille éclatée comme si on cherchait à retrouver, aux quatre coins du monde, les pièces d’un avion qui aurait explosé en plein vol.

« Ma mère est partie une nuit d’avril quand j’avais sept ans. Au matin, ne me voyant pas à l’arrêt d’autobus, la voisine a sonné à la porte et nous a trouvés, mon frère et moi, endormis dans nos petits lits. Ma mère n’est pas morte cette nuit-là, elle est simplement partie à Paris. Pouf. Elle nous a redonné des nouvelles par téléphone six semaines plus tard. Elle ne reviendrait pas, elle l’a dit à mon père d’une voix douce, comme si tout était normal. Mon père a d’abord été démoli, puis il ne s’est pas lavé pendant six jours, il pleurait souvent. Il puait aussi. »

À propos de l'autrice

Sarah Rocheville est professeure de littérature à l’Université de Sherbrooke. Elle a publié plusieurs nouvelles et un essai consacré à l’œuvre de Louis-René des Forêts, Études de voix (2009). Son premier roman, Go West, Gloria (2014), a reçu le prix Alfred-DesRochers. Tu vis à Paris, je pense est son deuxième roman.