Aller au contenu

Collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

Avancée majeure dans la détection du cancer de la vessie à l’Université de Sherbrooke

Plus fréquent chez les hommes et sujet aux récidives, le cancer de la vessie se détecte par la cystoscopie, une intervention douloureuse pour le patient et onéreuse pour le système de santé. Alors que plusieurs tentent de revoir la façon de dépister ce cancer, il se pourrait bien qu’une équipe de recherche de l’Université de Sherbrooke ait trouvé une solution.

Développé par l’équipe du professeur François-Michel Boisvert et en collaboration avec notamment l’urologue Claudio Jeldres, le nouveau test permettrait, à partir d’un échantillon d'urine, de savoir si une personne est atteinte ou non d’un cancer de la vessie.

Si le délai d’attente pour subir une cystoscopie avec un urologue est présentement long, ce nouveau test urinaire rendrait le diagnostic plus accessible et plus rapide :

Présentement, beaucoup de patients attendent très longtemps pour passer une cystoscopie auprès d’un urologue. Un test rapide comme celui-ci pourrait sélectionner les patients plus à risque d'avoir un cancer afin de les catégoriser. Ensuite, une fois que le patient aura été traité pour son cancer, ce test pourrait également être utilisé dans le suivi pour minimiser les visites à l'hôpital.

Docteur Claudio Jeldres

C’est par la présence de biomarqueurs dans l’urine, plus précisément de protéines, que le test rapide pourra détecter la présence ou l’absence d’un cancer.

Ce qui démarque notre technologie des autres, c’est qu’on utilise une combinaison de quatre biomarqueurs afin d’augmenter la sensibilité et la spécificité du test.

Professeur François-Michel Boisvert

Un projet qui suscite un intérêt international

Dans les pays où la cystoscopie n’est pas accessible, ce test rapide pourrait sauver de nombreuses vies. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi de collaborer avec l’UdeS dans l’espoir de concevoir un test utilisable par toutes les populations.

Ainsi, après avoir démontré l’efficacité du test sur une centaine de patientes et patients de l’Estrie, le professeur Boisvert et son équipe procéderont à sa validation auprès de 1000 personnes provenant de différentes régions du globe :

En ayant des échantillons qui viennent de partout dans le monde, nous pourrons nous assurer que notre test fonctionne sur un plus large éventail de gens.

Professeur François-Michel Boisvert

Les échantillons seront analysés en partenariat avec l’OMS, l’Université de Lyon et l’Université de Berlin. L’étude profite par ailleurs d’un financement du Conseil européen de 1 million d’euros (environ 1,5 million de dollars).

Interdisciplinarité et recherche étudiante

Ce projet suscite l’intérêt en raison de son aspect innovateur, qui contribue de manière concrète au mieux-être de la collectivité. Une autre de ses particularités est qu’il recourt à l’interdisciplinarité en mariant médecine, biochimie, biologie cellulaire et mathématiques :

« On génère une quantité incroyable de résultats, précise le professeur Boisvert. Donc on travaille en collaboration avec notamment des gens en mathématiques qui vont pouvoir faire l’analyse statistique des données pour permettre de valider les biomarqueurs. »

En plus d’être un projet qui rassemble différents domaines et expertises, plusieurs étudiantes et étudiants profitent d’une expérience enrichissante en participant aux travaux.

Parce que, comme le rappelle fièrement le professeur Boisvert : « Ce sont les chercheurs et les chercheuses de demain qu’on est en train de former dans ce projet-là, c’est vraiment la formation de la relève qu’on fait. »

Les experts derrière ce projet
- François-Michel Boisvert, professeur au Département d’immunologie et de biologie cellulaire à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), directeur scientifique de l'Institut de recherche sur le cancer de l'UdeS (IRCUS) et chercheur au Centre de recherche du CHUS
- Claudio Jeldres, urologue au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), professeur au Département de chirurgie de la FMSS, professeur-chercheur à l'IRCUS et chercheur au Centre de recherche du CHUS
- Martin Bisaillon, vice-doyen et professeur à la FMSS, et membre du Centre de recherche du CHUS
- Félix Camirand Lemyre, professeur au Département de mathématiques à la Faculté des sciences et membre du Centre de recherche du CHUS. La contribution d’étudiantes et d’étudiants à la recherche est également majeure.

La Fondation du CHUS soutient le projet depuis ses débuts par l’entremise du fonds de recherche sur la santé des hommes.


Informations complémentaires