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Procédé de fabrication unique au monde

Des nanotubes de carbone plus accessibles ouvrent la voie à de nouvelles recherches

Des chercheurs de l'Université de Sherbrooke ont développé un procédé unique au monde de fabrication à grande échelle d'une membrane comprenant 40 % de nanotubes de carbone monoparoi. Ce procédé – en instance de brevet – offre des applications concrètes pour les domaines de la santé, de la robotique, du génie civil et bien d'autres. Un reportage vidéo, diffusé sur la chaîne USherbrookeTV sur YouTube, illustre ces recherches (le lien est fourni en fin de texte ou dans le coin supérieur droit).

En général, la fabrication des nanomatériaux est coûteuse et complexe, et s'effectue en très faible quantité. À l'aide d'un réacteur de plasma, l'Université de Sherbrooke a développé, avec un partenaire externe, une méthode de fabrication à grande échelle de cette membrane, comme l'explique le professeur Gervais Soucy, de la Faculté de génie, qui a dirigé les travaux de synthèse des nanotubes.

«Notre équipe est en mesure de fabriquer quelques kilogrammes de nanotubes par jour comparativement à une confection conventionnelle d'un milligramme par heure, précise Gervais Soucy. La fabrication en grande quantité et à coût raisonnable permet d'utiliser le produit de façon commerciale pour des applications concrètes, comme un capteur qui mesure finement et en temps réel la pression, le cisaillement, la tension et certains mouvements.»

Le capteur à nanotubes de carbone pourrait avoir plusieurs usages, notamment pour prévenir l'effondrement de structures de génie civil. Dans le domaine de la santé, ce capteur intégré dans un tissu servirait à la prévention des plaies de pression chez les patients hospitalisés ou encore à étudier les points de pression à l'intérieur d'une semelle de chaussure.

En raison des propriétés intéressantes du matériau du point de vue mécanique, électrique et thermique, le professeur Soucy mène des recherches interdisciplinaires, avec l'aide de Jonathan Genest, de la Faculté de génie, et du professeur Patrick Boissy, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, chercheur au Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS.

Échelle nanométrique

La membrane noire conçue à l'Université de Sherbrooke contient des millions de nanotubes de carbone. Le diamètre d'un nanotube est d'environ 30 mille fois plus petit que celui d'un cheveu humain. On ne parle plus d'échelle microscopique, mais d'échelle nanométrique.

Bien qu'il en soit à ses premiers balbutiements, le concept pourrait permettre un jour de créer des dispositifs inédits pour améliorer le suivi des patients. Les chercheurs doivent continuer de raffiner leur connaissance des propriétés des nanomatériaux pour mener vers une utilisation généralisée.


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