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Recherche sur le vieillissement : des projets d’ici servent d’exemple au reste du Canada

Photo : Michel Caron - UdeS

Le financement public de la recherche universitaire a des retombées réelles et concrètes pour la société. C’est ce que nous apprend une étude d’impact réalisée par trois instances gouvernementales de renom et basée sur des initiatives financées ces dernières années. Fait intéressant : les projets ciblés dans l’étude ont tous été conduits… par l’Université de Sherbrooke et le Centre de recherche sur le vieillissement!

Le poids démographique de la population aînée est en croissance. On estime que les personnes de 65 ans et plus représenteront plus de 25 % de la population québécoise en 2041.

Photo : UdeS

La science peut faire beaucoup pour améliorer leur mieux-être et leur qualité de vie. Pensons à la prévention des chutes, de la malnutrition ou des maladies neurodégénératives. Là où une fatalité se profile, la recherche apporte des solutions pour que les années qui restent soient vécues dignement.

En Estrie, plusieurs de ces solutions novatrices sortent directement des laboratoires de l’Université de Sherbrooke (UdeS) et du Centre de recherche sur le vieillissement (CdRV), lequel est affilié à l’UdeS ainsi qu’au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

Récemment, ce sont huit innovations d’ici qui ont particulièrement attiré l’attention de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) et des Fonds de recherche du Québec (FRQ), qui avaient le mandat de démontrer l’impact socioéconomique régional de leurs financements de la recherche universitaire.

La particularité des projets UdeS/CdRV retenus pour la réalisation de cette étude? Ils ont tous généré des retombées tangibles et mesurables. Autrement dit, des personnes âgées de la région ont vu leur santé et leur bien-être s’améliorer de manière notable grâce à ces recherches.

Un exemple?

Essai pilote en alimentation gériatrique
Afin de contrer les risques de malnutrition chez les individus recevant des soins de longue durée, l’équipe de la professeure-chercheuse Nancy Presse a donné de petites doses de suppléments alimentaires plusieurs fois par jour à une trentaine de patientes et patients âgés.

Après six mois, l’état nutritionnel de ces personnes hospitalisées s’est amélioré, de même que leur indice de masse corporelle. Ces apports en nutriments ont même contribué à réduire les plaies de pression.

Le vieillissement en santé est l’une de nos spécialités de recherche, à l’Université de Sherbrooke. Que notre savoir-faire fasse figure de référence à l’échelle canadienne est évidemment une grande fierté. Mais ce qui me rend le plus fier, c’est qu’on reconnaisse que nos chercheuses et chercheurs vont bien au-delà de leur mandat d’accroître les connaissances. Ils travaillent étroitement avec le milieu, sur le terrain, pour bien comprendre les besoins des personnes aînées et voir comment ils peuvent concrètement améliorer leurs conditions de vie et leur santé.

Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de l’Université de Sherbrooke

Un autre exemple?

Les logements intelligents
Pour permettre à des personnes en perte d’autonomie de rester dans leur domicile, le laboratoire DOMUS, de la Faculté des sciences, a développé trois systèmes d’assistance, dont un qui intègre un rappel pour la prise de médicaments et un autre qui éteint les appareils (comme le four) laissés sans surveillance.

Pensés par la professeure-chercheuse Hélène Pigot et les professeurs-chercheurs Sylvain Giroux et Charles Gouin-Vallerand, ces systèmes ont été implantés dans une résidence de trois logements à Sherbrooke, où des locataires âgés peuvent aujourd’hui vivre de manière autonome dans leur chez-soi malgré leurs limites physiques ou leur déclin cognitif.

Les projets présentés dans ce rapport ne sont qu’un échantillon de toute la recherche menée sur le vieillissement au Centre de recherche sur le vieillissement. Ils illustrent bien comment une recherche innovante et ancrée sur les besoins soutient de manière concrète le mieux-vieillir.

Isabelle Dionne, doyenne de la Faculté des sciences de l’activité physique de l’Université de Sherbrooke et directrice scientifique du Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie-CHUS

Des effets immuables sur le milieu universitaire et pour l’économie

Photo : Fournie

Les huit projets cités dans l’étude sont bien sûr profitables pour les personnes aînées – doublement profitables à vrai dire, si on tient compte de la mobilisation qu’ils suscitent dans les milieux qui hébergent et soignent cette clientèle.

Or, comme le démontre l’étude, ils ont aussi une portée non négligeable sur la recherche étudiante en milieu universitaire. En effet, des résultats de recherche aussi concluants attirent du financement, lequel aide à préparer la relève.

Près de 70 : c’est le nombre d’étudiantes et d’étudiants en recherche de l’UdeS qui ont été mis à contribution dans les huit projets mis de l’avant dans l’étude combinée de la FCI, du MEI et de la FRQ.

À ce nombre s’ajoutent 11 personnes travaillant à titre de professionnelles de recherche.

Photo : Michel Caron - UdeS

L’étude indique que ces recherches sont également salutaires pour le système de santé en ce qui a trait à la qualité des soins offerts, au délai d’attente pour recevoir un traitement ou un suivi, et en matière de coûts de soins de santé.

250 000 $ : c’est le montant annuel qu’un établissement de santé muni d’une équipe de 5 physiothérapeutes pourrait économiser annuellement grâce au projet de téléréadaptation mené par les professeurs-chercheurs Michel Tousignant et François Michaud.

Compiler des données dans des recherches vouées à être tablettées? Les besoins sont trop criants au sein de la population âgée! Le travail sur le terrain est primordial pour l’UdeS et le CdRV. En voilà une formule qui, sans le moindre doute, vieillira bien.

Les 8 projets de recherche UdeS-CdRV présentés dans l’étude Impact socioéconomique régional résultant du financement de la recherche universitaire en Estrie de la FCI, du MEI et du FRQ

Habitats intelligents du laboratoire Domus, avec Hélène Pigot, Sylvain Giroux et Charles Gouin-Vallerand

Plateforme de télésanté TeraPlus, avec Michel Tousignant et François Michaud, ainsi que Hélène Corriveau et Patrick Boissy

Actimétrie et cinématique du mouvement, avec Karina Lebel

Exercice physique pendant l’hémodialyse, avec Eléonor Riesco et Isabelle Dionne

Gestion de la douleur chronique par neurostimulation, avec Guillaume Léonard

Stratégies nutritionnelles non pharmacologiques pour troubles cognitifs, avec Stephen Cunnane

Alimentation gériatrique, avec Nancy Presse

Mobilainés, avec Véronique Provencher et Dany Baillargeon


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