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Rencontre avec le professeur David Rancourt

Du génie dans l’air

Le professeur David Rancourt
Le professeur David Rancourt
Photo : UdeS - Michel Caron

Quand le génie se mêle à l’aéronautique, ça donne de beaux projets. C’est d’autant plus le cas lorsque le volet environnemental entre dans l’équation. Garder les performances des avions tout en réduisant leur impact environnemental, c’est la mission que David Rancourt, professeur en génie mécanique, et ses équipes de recherche se sont donnée. Par son rôle d’expert en aéronautique, il souhaite créer des technologies qui auront de l’impact pour la société.

Les nouvelles technologies sont partout, elles font partie intégrante de nos vies. La posture que David Rancourt a adoptée défend qu'elles ne sont pas toujours avantageuses dans l’aviation. Le professeur cherche à vérifier, surtout d’un point de vue de la propulsion, lesquelles devraient ou ne devraient pas être utilisées dans les véhicules aériens. Tels des mathématiciens, lui et ses équipes réalisent des équations évaluant les défis et les bénéfices que peuvent apporter ces technologies aux machines. Ils jugent ensuite s’il est pertinent d’aller plus loin dans la recherche.

On nous demande souvent pourquoi on ne met pas des panneaux solaires aux avions pour réduire leur impact écologique. La réalité, c’est que les panneaux solaires seraient à peine capables de fournir de l’énergie pour l’air climatisé de l’avion. De la même manière, l’avion électrique semblerait idéal. Encore là, un Boeing 787 faisant des vols internationaux, s’il était électrique, prendrait la puissance au décollage de tout le réseau électrique de l’Estrie!

Le professeur David Rancourt en compagnie de son étudiant Samuel Quenneville, étudiant à la maîtrise en génie mécanique, et le drone de type avion.
Le professeur David Rancourt en compagnie de son étudiant Samuel Quenneville, étudiant à la maîtrise en génie mécanique, et le drone de type avion.
Photo : UdeS - Michel Caron

Professeur David Rancourt

Le professeur Rancourt est l’expert du groupe en aéronautique, mais il collabore étroitement avec d’autres membres du laboratoire Createk pour créer des technologies et les rendre disponibles sur le marché. Partir d’une idée, la construire, la tester puis la rapprocher de la commercialisation, voilà la vision Createk. Récemment, lui et ses équipes ont développé une technologie qui pourrait bientôt remplacer les hélicoptères pour les missions de transport de charges lourdes. Le principe? Deux à trois drones (de type avion) robotisés sont équipés d’une corde, attachée à une charge. En tournant en rond à une vitesse de 100 à 110 kilomètres par heure et à partir d’un angle précis, les avions sont capables de transporter cette charge. Les avantages? Bien qu’un hélicoptère conventionnel soit adapté pour réaliser ce genre d’opération, cette technologie demande moins d’énergie aux avions qu’aux hélicoptères, soit cinq fois moins de carburant, et permet de transporter des charges plus lourdes que peut le faire un hélicoptère classique.

Du ciel à la terre!

Le rôle du professeur Rancourt ne se limite pas à faire de la recherche en aéronautique. Sa mission est aussi d’aider les entreprises en dehors de l'aéronautique à innover dans leur domaine en leur apportant une expertise universitaire significative. Un bel exemple est cette collaboration entre le professeur et cette PME québécoise Technosub, dans le secteur des décanteurs miniers. De l’eau coule en permanence dans les profondeurs des mines, et on utilise cette eau pour faire fonctionner la machinerie. Le problème? L’eau souterraine contient parfois des particules fines telles que du sable qui peuvent briser les pompes nécessaires à l’extraction de l’eau. C’est ici que le professeur intervient. Lui et ses équipes ont participé à l’optimisation de la technologie Mudwizard pour séparer les particules des eaux des mines souterraines afin qu’elles deviennent propres et qu’elles permettent aux pompes de fonctionner correctement.

Amener du concret à la recherche

À travers ses recherches, le professeur accorde beaucoup d’importance à aller directement sur le terrain. Cela se traduit notamment dans sa manière d’enseigner et dans ses collaborations.

L’innovation passe par le mélange de nouvelles idées. La créativité joue un rôle fondamental dans la recherche. Pour qu’une innovation ait un réel impact sur la société, il faut aller au-delà du numérique. Il est important d’amener du réalisme et d’aller sur le terrain. Prototyper, construire, tester, échouer, recommencer. On se trouve bien loin d’un processus linéaire.

Professeur David Rancourt

David Rancourt travaille entre autres avec les PME. Selon lui, elles sont un véhicule idéal pour le développement et la mise en marché rapide de nouvelles technologies. Lui et son groupe travaillent entre autres avec Exonetik qui conçoit, développe et fabrique des actionneurs magnétorhéologiques, ou encore Calogy Solutions, spécialisée en technologie de gestion thermique. Ces deux PME sherbrookoises ont vu leurs technologies être développées dans les laboratoires de la Faculté de génie il y a quelques années. Parmi les projets récents, on retrouve des collaborations avec Pratt and Whitney, Bell Flight, Laflamme Aero ou encore Hydro-Québec.

Un cours grandeur nature!

Cet été et comme depuis quelques années, plus de 60 étudiantes et étudiants à la maîtrise en génie mécanique en concentration aéronautique sont inscrits à un cours de propulsion grandeur nature, intitulé « Propulsion d’aéronef (AMC702) ». Les étudiants seront responsables de l’opération complète de la turbine, semblable à la puissance d’une voiture et ne pesant que 2,8 kg. Les données récoltées seront ensuite utilisées dans le cadre du cours. Les tests auront lieu à l’extérieur de l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT).



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