Recherche et vulgarisation
La Faculté des sciences se démarque à l'Acfas

Photo : Michel caron, UdeS
En plus de briller par sa contribution au 92e Congrès de l’Acfas, la Faculté des sciences s’est démarquée en voyant deux de ses personnes doctorantes remporter les grands honneurs du concours Ma thèse en 180 secondes et du Concours de vulgarisation de la recherche. Y a-t-il quelque chose dans l’eau de l’UdeS? Qu’est-ce qui a mené Margot Dessartine, doctorante en biologie, et Rodolphe Alquier, doctorant en physique, à faire une telle place à la vulgarisation dans leur parcours, au point d’atteindre des sommets nationaux? Nous les avons rencontrés pour connaître la réponse. Ou plutôt : les réponses.
Premier public : la famille
Pour Margot, dont c’était la deuxième participation au concours Ma thèse en 180 secondes, le chemin vers la réussite est passé par un trait distinctif de sa famille, qui lui fut salutaire pour affronter le trac qu’elle éprouve naturellement chaque fois qu’elle parle en public. « Même si j’ai toujours aimé décrire des concepts complexes, j’ai souvent l’impression d’être emprisonnée par le stress quand je prends la parole. Mais j’ai profité d’un soutien d’un genre unique pour y faire face grâce à mes grands-parents, qui faisaient du théâtre. Leur exemple, leurs pratiques et la culture d’expression qui régnait dans ma famille m’ont permis d’apprendre à affronter ce trac et à m’accomplir davantage dans la vulgarisation. Ma famille est d’ailleurs mon premier public. Je lui en suis très reconnaissante. »
Rodolphe renchérit, lui qui a impressionné le jury du Concours de vulgarisation de la recherche avec son texte « Frustrer pour mieux danser : le cas des liquides de spin quantiques », publié dans Le Magazine de l’Acfas. « Pour moi aussi, décrire les concepts souvent abstraits de la science est une sorte de réflexe avec mes parents. C’est eux que j’ai en tête quand j’écris. D’ailleurs, avec le temps, je me rends compte que la vulgarisation a toujours été ma façon première d’aborder et d’apprivoiser la science. Quand on travaille avec le quantique, c’est très utile, d’abord pour soi-même. »
Un enseignant qui change tout
Dans les souvenirs de Rodolphe, c’est la présence dans son parcours scolaire d’un enseignant particulièrement inspirant qui a allumé sa flamme pour la vulgarisation. « En quatrième année, je me suis trouvé un jour devant une sorte de mur d’incompréhension. C’est alors qu’un de mes professeurs, particulièrement adroit, a su me décrire les bases et les concepts fondamentaux de la mécanique quantique. Ce jour-là, j’ai compris deux choses : mon intérêt marqué pour la quantique et l’importance de mettre la science à la portée de tous. Cet enseignant, qui était lui-même un formidable vulgarisateur, est directement à l’origine de ma présence à l'Institut quantique de l'UdeS. »
Un atout de taille : la culture UdeS
Margot et Rodolphe en étaient tous deux à leur deuxième participation aux concours dont ils ont remporté les grands honneurs en ce printemps 2025. Et dans les deux cas, la culture de vulgarisation qui prend une place grandissante à l’UdeS a joué un rôle clé dans la réussite de cette seconde tentative.
« J’ai d’abord tenté l’aventure de MT180 au début de mon doctorat, en 2021. Mais cette fois, j’étais bien mieux préparée sur tous les plans, tant dans ma maîtrise de mes concepts vulgarisés que dans ma prestation elle-même, poursuit Margot. Après avoir remporté la finale de l’UdeS, j’ai profité d’échanges très enrichissants, notamment le soir de la Célébration de la recherche et des études supérieures. J’ai reçu plusieurs conseils concrets qui m’ont fait gagner en assurance », explique celle qui fut invitée à répéter sa prestation devant le conseil d’administration de l’UdeS, en guise de pratique devant public. « Ça m’a permis de repérer mes petits défauts et m’a rendue beaucoup plus solide pour la finale à Montréal. »
Quant à Rodolphe, sa première tentative infructueuse au concours de vulgarisation de la recherche de l'Acfas, en 2024, fut le point de départ d’un important travail d’amélioration de sa soumission originale. « Quand on participe une première fois au concours, on profite des commentaires très constructifs de plusieurs personnes et l’Acfas elle-même nous appuie dans l’optimisation de notre texte en vue d’une seconde participation. En plus, j’ai beaucoup appris de l’expérience et des connaissances de mes collègues de l’équipe de vulgarisation Curieux quantiques, dont je fais partie, qui accomplissent un travail remarquable pour sortir les sciences quantiques du milieu universitaire. À l'IQ, je suis entouré de personnes inspirantes et compétentes en vulgarisation, alors on peut dire que je baigne dedans! »
Il faut dire que l'Université de Sherbrooke accorde une place de plus en plus importante à la vulgarisation scientifique dans ses activités courantes d'enseignement et de recherche, tant au sein de sa communauté universitaire que dans ses services à la collectivité. La popularité de son Concours de vulgarisation scientifique, qui couronne chaque année des textes vulgarisés rédigés sous diverses formes par des personnes étudiantes, en est un excellent exemple, tout comme la renommée internationale de la revue de vulgarisation sur les changements climatiques Le Climatoscope, unique dans la francophonie.
Vulgariser la science : une responsabilité sociale de la communauté de recherche
Tant pour Margot que pour Rodolphe, l’accomplissement personnel et intellectuel qui vient avec le plaisir de rendre des concepts exigeants accessibles au grand public dépasse leur simple bonheur personnel. « Bien sûr que ça fait plaisir de remporter des prix, résume Rodolphe. Mais au-delà des titres, je pense que la vulgarisation est, en fait, une responsabilité sociale. Car c’est la société qui a créé le contexte d’étude et de recherche dans lequel nous travaillons. C’est la façon de redonner la plus spectaculaire que je connaisse, car elle peut, à elle seule, allumer la flamme d’une personne qui ne sait pas encore qu’elle changera le monde. »
« Alors lance-toi, amuse-toi! », conclut Margot, que nous suivrons avec attention, en octobre prochain, quand elle représentera le Canada à la grande finale internationale du concours Ma thèse en 180 secondes à Bucarest, en Roumanie. Bonne chance!