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Plus de 500 000 $ pour deux projets de recherche visant l’amélioration des soins en oncologie

Dominique Tremblay, Benoit Paquette et François-Michel Boisvert obtiennent des subventions de l’Oncopole

Photo : UdeS

L'Oncopole a dévoilé les récipiendaires de son troisième concours Accélération de la recherche et des soins pour le cancer au Québec (ACCES-Onco). Deux des six projets de recherche subventionnés sont des projets de l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke visant à optimiser les soins des personnes atteintes de cancer.

La professeure Dominique Tremblay, professeure-chercheuse à l’Institut de recherche sur le cancer de l'Université de Sherbrooke (IRCUS) et au Centre de recherche Charles-Le Moyne (CRCLM), dont elle assure la direction scientifique, ainsi que les professeurs Benoit Paquette, professeur-chercheur à l’IRCUS, et François-Michel Boisvert, directeur scientifique de l’IRCUS, s’engagent à faire une différence positive dans la vie des personnes touchées par le cancer.

L’accélération de la recherche et des soins pour le cancer au Québec

Au cœur du programme de financement ACCES-Onco de l’Oncopole, l’accélération de la recherche et des soins pour le cancer au Québec répond à un besoin urgent, puisque le cancer demeure la principale cause de décès au Canada et que près de la moitié (43 %) des Canadiennes et Canadiens auront reçu un diagnostic de cancer au cours de leur vie (Projection du fardeau du cancer au Canada en 2022). Lorsque la recherche vise le développement de nouvelles stratégies de lutte contre le cancer dans un contexte d’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins, elle est source d’espoir non seulement pour les personnes atteintes de cancer, mais également pour le personnel soignant et le système de santé.

Projet de la professeure Dominique Tremblay

Suivi virtuel en milieu de vie par téléconsultation auprès des personnes touchées par le cancer recevant un traitement contre le cancer en comprimé : une étude d’évaluabilité indispensable à l’optimisation de l’accès aux soins

Dominique Tremblay, professeure-chercheuse à l'IRCUS, directrice scientifique du CRCLM, et professeure à l’École des sciences infirmières de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Dominique Tremblay, professeure-chercheuse à l'IRCUS, directrice scientifique du CRCLM, et professeure à l’École des sciences infirmières de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Photo : fournie


Les changements survenus pendant la pandémie, ont fait en sorte que les personnes touchées par le cancer comptent davantage sur la téléconsultation, aussi nommé suivi virtuel en milieu de vie par Internet en utilisant un ordinateur ou une tablette électronique.

Les recherches montrent que la téléconsultation comporte des avantages quant à l’accès aux soins, la relation entre les professionnels et les patients et leurs proches, la capacité de prendre soin de soi et la diminution des frais de transports et de stationnement. Ces avantages dépendent des caractéristiques des personnes qui dispensent et celles qui reçoivent des soins. Certaines personnes préfèrent les consultations en présence et ne souhaitent pas continuer en téléconsultation après la pandémie. Pour d’autres, un suivi virtuel serait envisageable à la condition de tenir compte des besoins et des préférences de chacun. Pre Tremblay et son équipe souhaitent que le suivi virtuel soit un choix et non une obligation.

Alors que les avantages varient selon le milieu ou la localisation géographique, au Québec, peu de recherches aident à mieux comprendre comment ce suivi virtuel se met en place, pour quelles personnes, avec quel membre de l’équipe d’oncologie et dans quelles conditions.

La recherche proposée s’intéresse à l’importance de bien organiser l’utilisation croissante du suivi virtuel en milieu de vie. Nous allons étudier comment le suivi virtuel en milieu de vie se met en place pour les personnes atteintes qui reçoivent des médicaments anticancéreux par voie orale et quelles sont les manières de faire qui sont les plus prometteuses pour continuer d’offrir des soins de qualité et sécuritaires par la bonne personne, au bon moment et au bon endroit. Notre étude déterminera si l’acceptabilité et la faisabilité du suivi virtuel en milieu de vie, selon la perspective des personnes concernées par ce nouveau modèle de soins, en vue de déterminer ce qui fonctionne bien et ce qui doit être améliorer pour continuer vers cette approche de soins.

Dominique Tremblay, professeure-chercheuse à l’IRCUS

Cette recherche fournira de nouvelles informations sur le déploiement du suivi virtuel en milieu de vie en considérant les priorités du Québec quant à la modernisation des soins et services aux personnes touchées par le cancer. Les résultats contribueront à éclairer les décisions en intégrant les aspects des soins et la manière de les organiser efficacement pour offrir des choix qui donnent les meilleures chances possibles de faire face au cancer et qui contribuent à une meilleure qualité de vie possible.

Dans le cadre de son projet de recherche, la chercheuse principale travaille en étroite collaboration avec sept cochercheuses et cochercheurs de l’Université de Sherbrooke (Marie-Claude Battista, Djamal Berbiche, et Éric Maillet), dont cinq sont membres de l’IRCUS (Brigitte Guérin; Thomas Joly-Mischlich; Frédéric Lemay; Catherine Wilhelmy, patiente-partenaire; et Michel Pavic, directeur de la recherche médicale en oncologie), et deux cochercheuses du CISSS de la Montérégie-Centre (Sara Soldera) et de l’Université de Montréal (José Côté).

Projet des professeurs Benoit Paquette et François-Michel Boisvert

Accélérer le traitement et le suivi des patientes atteintes pour un cancer du sein triple négatif

Benoit Paquette, professeur-chercheur à l'IRCUS et professeur au département de médecine nucléaire et radiobiologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé
Benoit Paquette, professeur-chercheur à l'IRCUS et professeur au département de médecine nucléaire et radiobiologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé

Photo : UdeS

La récidive survient chez environ 30 % des patientes atteintes d'un cancer du sein triple négatif (c’est-à-dire n’exprimant pas les récepteurs de l’œstrogène, de la progestérone et de la protéine Her2) dans les 3 ans suivant les traitements. Le suivi des patientes est actuellement basé sur l'observation de symptômes suspects de récidive, et aucune imagerie régulière n’est recommandée étant donné qu’aucune étude n’a démontré que faire des imageries sur une base régulière permettait d’améliorer la survie des patientes.

Malheureusement, lorsque des symptômes apparaissent, la maladie est souvent déjà avancée et la survie peut alors être courte. Un programme de suivi périodique par imagerie avant l'apparition des symptômes pour détecter plus précocement la récidive pourrait s’avérer utile, lorsqu’un nouveau traitement administré plus précocement démontrera une amélioration du pronostic. Cependant, la mise en œuvre d'un tel programme de suivi pour toutes les patientes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein triple négatif nécessiterait des ressources importantes, tout en créant un stress inutile chez celles à faible risque de récidive.

L’équipe dirigée par les professeurs Paquette et Boisvert développe un test prédictif peu coûteux, rapide et facilement accessible, qui serait utilisé pour identifier les patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif à haut risque de récidive. Ce test sera basé sur la détection de marqueurs (cytokines inflammatoires) qui apparaissent dans le sang des patientes durant leur traitement de radiothérapie.

François-Michel Boisvert, directeur scientifique de l'IRCUS et professeur au département d’immunologie et biologie cellulaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
François-Michel Boisvert, directeur scientifique de l'IRCUS et professeur au département d’immunologie et biologie cellulaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Photo : UdeS

Le test sera validé par le suivi étroit des patientes qui seront recrutées dans le cadre de ce projet. L'identification des patientes à haut risque de récidive pourrait améliorer leur prise en charge et l'application de traitements appropriés. Des études cliniques ultérieures détermineront le traitement qui sera le plus bénéfique pour éliminer ces métastases détectées précocement.

Dans le cadre de ce projet de recherche, les chercheurs principaux travaillent en étroite collaboration avec quatre cochercheuses et cochercheurs du CIUSSS de l’Estrie - CHUS (Isabelle Gauthier, et Sawyna Provencher), dont deux sont professeurs-chercheurs à l’IRCUS (Ayman Oweida; et Guy-Anne Turgeon), et une collaboratrice patiente-partenaire (Catherine Wilhelmy).

La recherche est source d’espoir pour les patientes qui reçoivent un diagnostic de cancer du sein triple négatif, car elle a le potentiel d’améliorer les soins et réduire le risque de récidive. « Quand on a un triple négatif, les risques de récidive sont élevés, et s’il y en a une, les options de traitements sont limitées. Les travaux de Benoit et François-Michel sont inestimables, car ils pourraient permettre d’offrir un suivi aux bonnes personnes et à une fréquence qui permettrait d’attraper une récidive de façon précoce! » souligne Catherine Wilhelmy, survivante d’un cancer du sein triple négatif, patiente-partenaire collaboratrice au projet, membre du comité exécutif de l’IRCUS.

Catherine a changé ma vision de la recherche sur le cancer. Pour les personnes qui vivent cette épreuve, les grandes questions concernant la carcinogenèse, la résistance aux traitements ou des mécanismes de la récidive de la maladie importent peu. Le vécu des patients est devenue ma préoccupation première. Leur vision à court terme exige de s'intéresser de près à la réalité clinique. D'orienter la recherche sur le cancer vers des solutions tangibles.

Benoit Paquette, professeur-chercheur à l’IRCUS

À propos de l'Oncopole

L’Oncopole, pôle cancer du Fonds de recherche du Québec - Santé (FRQS), est un pôle de recherche, de développement et d’investissement pour accélérer la recherche contre le cancer au Québec. L’Oncopole a pour mission d’agir comme catalyseur des actions déployées par l’écosystème de la recherche et de l’innovation en oncologie au Québec. Il vise ainsi à positionner la province comme un chef de file dans le domaine. Ses priorités d’action, soit la recherche, l’entrepreneuriat, la valorisation et l’intégration de l’innovation, ainsi que la pertinence clinique, sont orchestrées dans le but de favoriser la mobilisation des parties prenantes, la découverte d’approches innovantes pour lutter contre le cancer et, ultimement, des retombées positives au bénéfice des patients.

À propos de Dominique Tremblay
- Professeure à l’École des sciences infirmières de la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke
- Professeure-chercheuse à l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS)
- Directrice scientifique du Centre de recherche Charles-Le Moyne (CRCLM)
- Titulaire de la Chaire de recherche sur l'amélioration de l'efficacité des soins aux personnes touchées par le cancer

À propos de Benoit Paquette
- Professeur au Département de médecine nucléaire et radiobiologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke
- Professeur-chercheur à l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS)
- Chercheur au Centre de recherche du CHUS (CRCHUS)

À propos de François-Michel Boisvert
Professeur au Département d’immunologie et de biologie cellulaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé
Directeur scientifique de l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS)
Chercheur au Centre de recherche du CHUS (CRCHUS)


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