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Nouvelle Chaire de recherche pour un vieillissement en santé – Fondation Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton

Gagner des années sans perdre toutes ses capacités : et si l’exercice faisait partie de la solution?

Isabelle Dionne et Eléonor Riesco, de la Faculté des sciences de l'activité physique (FASAP), codirigent la nouvelle chaire.
Isabelle Dionne et Eléonor Riesco, de la Faculté des sciences de l'activité physique (FASAP), codirigent la nouvelle chaire.

Photo : UdeS

Vivre longtemps, c’est bien. Vivre longtemps en bonne santé, c’est mieux! Pour les professeures Isabelle Dionne et Eléonor Riesco, bouger est la clé pour maintenir ses capacités jusqu’à ses vieux jours. C’est également ce que croient les créateurs de la Fondation Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton, qui espèrent amorcer un changement de mentalités en finançant la nouvelle Chaire pour un vieillissement en santé de l’UdeS.

La dernière année a levé le voile comme jamais sur la criante vulnérabilité des personnes aînées. À l'Université de Sherbrooke, le vieillissement en santé est une thématique déjà bien ancrée dans les pratiques de recherche. C’est d’ailleurs l’un des principaux centres d’intérêt des professeures Isabelle Dionne et Eléonor Riesco, qui codirigent la nouvelle chaire.  

La kinésiologie, une science dans la fleur de l’âge

Rester actif en toutes saisons accroît nos chances de bien vieillir. C'est pourquoi la chaire tentera entre autres de mieux comprendre ce qui freine la population âgée à faire de l'exercice en plein air l'hiver.
Rester actif en toutes saisons accroît nos chances de bien vieillir. C'est pourquoi la chaire tentera entre autres de mieux comprendre ce qui freine la population âgée à faire de l'exercice en plein air l'hiver.

Photo : Michel Caron - UdeS

En combinant leur expertise, les deux physiologistes de l’exercice tenteront de mieux comprendre l’effet de l’exercice sur les différents paramètres de santé qui sont associés au vieillissement.

 Nous allons explorer le continuum complet : des changements que l’exercice provoque dans la cellule jusqu’à son utilité comme traitement complémentaire dans des contextes de multimorbidité, en passant par la motivation à bouger au quotidien chez les personnes aînées en santé et chez celles qui sont atteintes d’une maladie chronique.

 Eléonor Riesco, professeure à la FASAP et cotitulaire de la chaire

 L’exercice est un outil extraordinaire, gratuit, mais qui est sous-estimé, car il demande du temps ainsi qu’un investissement personnel. La physiologie de l’effort a beaucoup été associée à la performance. Nous voulons mobiliser les connaissances existantes et les utiliser pour nos travaux sur la santé.

 Isabelle Dionne, doyenne de la FASAP, directrice scientifique du Centre de recherche sur le vieillissement et cotitulaire de la chaire

Avec cette chaire, les deux chercheuses souhaitent par ailleurs contribuer à la reconnaissance de la kinésiologie comme profession de la santé, pour qu’elle soit considérée tant dans les plans de traitements médicaux qu’en prévention.

Comment un muscle plus petit, mais plus résistant, est-il plus efficace pour prévenir et gérer le diabète de type 2? Quelles sont les conséquences d’un alitement prolongé sur la masse musculaire? Qu’est-ce qui rend les personnes aînées réfractaires à la vie active durant l’hiver au Québec? Ce sont quelques-uns des questionnements qui seront explorés dans le cadre des travaux de cette chaire.

Pour des solutions qui résisteront à l’épreuve du temps

Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton ont choisi de financer l'entièreté des travaux de la nouvelle chaire, un geste motivé par le désir de soutenir l'UdeS et de faire avancer la société.
Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton ont choisi de financer l'entièreté des travaux de la nouvelle chaire, un geste motivé par le désir de soutenir l'UdeS et de faire avancer la société.
Photo : Michel Caron - UdeS

C’est au moment de trouver des fonds pour financer leurs travaux que les professeures Dionne et Riesco ont été mises sur la route de Jean-Luc Gravel, un diplômé de la FASAP interpellé par  le vieillissement de la population et qui, avec sa conjointe, nourrit l’ambition de redonner.

Par l’entremise de la fondation qu’ils ont créée en 2015, M. Gravel et Mme Breton ont choisi d’appuyer la chaire en finançant la totalité de ses travaux au moyen d’un généreux don de 500 000 $. Il s'agit d'un geste motivé par des valeurs altruistes, mais aussi par une volonté de faire avancer la société :

« L’être humain a tendance à penser à court terme, à repousser ses problèmes dans le futur, explique M. Gravel. Les coûts de santé sont en train d’exploser. Si tout le monde met la main à la pâte, nous pourrons trouver des solutions durables qui amélioreront l’état de santé des gens et la situation économique d’ici. Tant mieux si on peut faire progresser ces connaissances! »

Lors du lancement de la chaire le 21 octobre. Sur la photo : professeur Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures; Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton, les deux donateurs ayant rendu possible la création de cette chaire; et professeure Isabelle Dionne, doyenne de la FASAP.
Lors du lancement de la chaire le 21 octobre. Sur la photo : professeur Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures; Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton, les deux donateurs ayant rendu possible la création de cette chaire; et professeure Isabelle Dionne, doyenne de la FASAP.

Photo : Michel Caron - UdeS

De son côté, Mme Breton estime que l’UdeS était la meilleure candidate pour ce don : « On aime la philosophie de l’Université de Sherbrooke. On est attachés à cette institution. De plus, c’est important pour nous de soutenir les universités plus régionales. »

Le couple n’en est pas à son premier projet avec l’UdeS. En 2019, M. Gravel a mis sur pied le Programme de développement pour investissement à long terme Jean-Luc Gravel à l’École de gestion, qui accompagne chaque année deux étudiantes ou étudiants à la maîtrise en finance pour les aider à accélérer leur progression.

L’audace de penser autrement, même en recherche

De nouvelles hypothèses de recherche seront explorées, notamment le lien entre l'endurance d'un muscle et la prévention du diabète de type 2.
De nouvelles hypothèses de recherche seront explorées, notamment le lien entre l'endurance d'un muscle et la prévention du diabète de type 2.

Photo : Michel Caron - UdeS

L’originalité des hypothèses proposées par la chaire fait l’une de ses particularités. Par exemple, le volet scientifique axé sur le diabète de type 2 suggère que de travailler un muscle en endurance plutôt qu’en hypertrophie serait plus avantageux pour la personne vivant avec un diabète :

« Actuellement, on préconise les exercices qui augmentent le volume des muscles, explique la professeure Dionne. Plus un muscle est gros, plus il utiliserait le glucose adéquatement. Toutefois, nos résultats de laboratoire disent un peu l’inverse. Nous voulons renverser cette idée préconçue et voir si des modalités d’exercice différentes pourraient amener le muscle, sans être plus gros, à être plus efficace à prévenir et à gérer le diabète. »

Cette approche innovante a particulièrement plu aux donateurs : « J’aime le côté novateur de la chaire, qui choisit d’explorer d’autres pistes, confie M. Gravel. C’est très créatif. »

La pertinence indiscutable de cette chaire se fait sentir jusque dans l’engagement des gens qui ont choisi d’y collaborer. Interdisciplinaire et comptant plus d’une dizaine d’équipes de recherche à travers le Canada, elle est également soutenue par une relève investie qui s’implique activement auprès de la communauté vieillissante.

C’est un excellent départ pour cette jeune chaire qui, comme un bon vin, pourrait nous surprendre dans quelques années.


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