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Isabelle Dionne contribuera à une vaste étude sur les effets de l’inactivité

Quand le domaine spatial s’allie à la recherche sur le vieillissement

La professeure Isabelle Dionne et ses étudiants lors d’un examen d’électromyographie, comme ils en feront dans le cadre de l’étude
La professeure Isabelle Dionne et ses étudiants lors d’un examen d’électromyographie, comme ils en feront dans le cadre de l’étude
Photo : Michel Caron - UdeS

Un séjour dans l’espace, c’est un peu vieillir en accéléré. En apesanteur, les astronautes subissent les mêmes problématiques de santé que celles associées à l’inactivité physique chez les personnes vieillissantes, comme la perte de masse musculaire. Pas étonnant que plusieurs peinent à tenir sur leurs jambes à leur retour sur Terre! Mais pour intervenir, il faut mieux comprendre les effets de l’inactivité sur le corps et la santé. C'est ce que fera Isabelle Dionne, professeure et doyenne à la Faculté des sciences de l’activité physique et directrice scientifique du Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie — CHUS.

Le projet se déroulera dans le cadre d’une vaste étude propulsée par l’Agence spatiale canadienne, le Réseau canadien des soins aux personnes fragilisées et les Instituts de recherche en santé du Canada qui réunira huit équipes de recherche de partout au Canada, dont celle pilotée par la professeure Dionne.

Examiner les effets de l’inactivité dans le muscle

Professeure Isabelle Dionne
Professeure Isabelle Dionne
Photo : Michel Caron - UdeS

« Chacune des équipes de l’étude a un objectif de recherche spécifique en fonction de son expertise », précise Isabelle Dionne. La sienne se consacrera à mieux comprendre ce qui se passe dans le muscle lors des périodes d’inactivité physique. « Les mécanismes qui se mettent en place en l’absence de gravité chez les astronautes sont les mêmes qu’avec le vieillissement, mais nous en connaissons peu sur la cascade d’événements physiologiques qui mènent à la perte de fonction musculaire », explique la professeure.

Ses travaux prendront appui sur l’essai contrôlé randomisé prévu dans le cadre de l’étude, lequel consistera à aliter pendant deux semaines des participants en santé âgés de 55 à 65 ans, avec une inclinaison de 6 degrés vers la tête pour imiter l’apesanteur. La moitié d’entre eux formera le groupe témoin qui ne fera aucun exercice. L’autre moitié, le groupe intervention, réalisera un programme d’exercices supervisés. À partir d’examens d’électromyographie, d’échantillons sanguins et de biopsies musculaires, la professeure et son équipe détermineront comment l’intervention influence les changements physiques ou neuromusculaires qui s’observent chez les participants du groupe intervention. Les résultats seront utiles pour déterminer quand et comment intervenir pour préserver la santé des astronautes, mais aussi celle des personnes aînées.

Ce projet est une occasion en or pour la recherche sur le vieillissement. Il pourrait permettre d’établir des liens avec des biomarqueurs dans le sang qui révéleraient que la cellule commence à souffrir de l’inactivité. Une simple prise de sang indiquerait que les dommages sont commencés et qu’il faut intervenir pour renverser la vapeur!

Isabelle Dionne

Contribuer à la formation de la relève en recherche

L’équipe de la professeure Dionne comptera également des stagiaires et des chercheuses et chercheurs à différentes étapes de leur carrière, dont des étudiantes et étudiants à la maîtrise et au doctorat en sciences de l’activité physique qui sont sous sa direction. Une belle occasion pour eux de contribuer à un projet de recherche de grande envergure et de faire leurs marques dans le domaine.

À propos d’Isabelle Dionne
Isabelle Dionne est une référence dans le domaine de la recherche sur l’activité physique et le vieillissement. Professeure à la Faculté des sciences de l’activité physique (FASAP) et chercheuse au Centre de recherche sur le vieillissement (CdRV) du CIUSSS de l’Estrie-CHUS depuis 2001, elle est aussi doyenne de la Faculté depuis 2014 et directrice scientifique du CDRV depuis juillet 2021. Elle a été, entre autres, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les recommandations d’exercice pour un vieillissement en santé.


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