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Compétences en lecture et en écriture

Des clés indispensables pour aider les groupes les plus vulnérables

Chaque élève devrait disposer des meilleures conditions possible pour développer ses compétences en littératie, soutiennent les spécialistes. 
Chaque élève devrait disposer des meilleures conditions possible pour développer ses compétences en littératie, soutiennent les spécialistes. 
Photo : UdeS - Prise avant la pandémie de COVID-19

Les élèves provenant de milieux vulnérables pourraient subir les effets de la crise actuelle sur leur parcours éducatif, en particulier sur le développement de leurs compétences en littératie. C’est ce que soutiennent les membres du Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture (CLÉ), codirigé par le Pr Olivier Dezutter et le Pr Martin Lépine, qui identifient des pistes d’actions prioritaires dans le mémoire Soutenir le développement des compétences de lecture et d’écriture, clés de la réussite scolaire et éducative dans un monde mutation.

Le mémoire a été déposé le 8 avril au ministère de l’Éducation dans le cadre de la consultation des Rendez-vous sur la réussite éducative. Le Collectif CLÉ, composé de chercheurs et chercheuses spécialistes de la formation et des questions d’enseignement, d’apprentissage et d’évaluation du français, demande au Ministère de porter attention en priorité à certains groupes chez qui les compétences en littératie sont déjà reconnues comme fragiles : les élèves qui vivent dans les milieux familiaux où un environnement littératié de qualité n’est pas assuré; les élèves allophones ainsi que leurs parents, pour qui les interactions orales et écrites en français ont été plus limitées; les élèves dits à risque ou qui présentent des difficultés d’apprentissage connues; les personnes apprenantes adultes, qui doivent composer avec la charge familiale et un projet de formation.

« La crise exceptionnelle que nous traversons exige que toutes les forces vives du monde de l’éducation partagent leurs expertises et travaillent en collaboration afin de s’assurer que, dans ce monde en mutation, chaque élève dispose des meilleures conditions possible pour développer ses compétences en littératie, se dotant ainsi d’un bagage essentiel pour assurer sa réussite et son avenir », font valoir les chercheuses et chercheurs.

Dans son mémoire, le Collectif CLÉ signale les actions qui devraient être maintenues ou bonifiées, en suggère de nouvelles à déployer, et répertorie les acquis à conserver en lien avec les trois axes soumis à consultation : la réussite éducative et le rattrapage scolaire; l’organisation scolaire et les encadrements pédagogiques; et enfin la santé mentale et le bien-être. Les auteurs du mémoire soulignent entre autres l’importance de repenser les modalités d’évaluation. Ils plaident en ce sens pour la poursuite de la suspension des épreuves ministérielles et demandent de mettre davantage l’accent sur des pratiques qui placent l’évaluation au service de l’apprentissage de tous les élèves plutôt qu’au service du pilotage du système éducatif.

Selon les chercheurs et chercheuses, il faut impérativement aussi mesurer l’impact de la crise sur les personnes enseignantes et prévoir des actions ciblées à leur profit. Préparer un plan d’action sans en tenir compte n’aurait pas de sens. « Des actions indispensables devront être menées en vue de repenser en profondeur et durablement les conditions de travail des enseignants et des enseignantes, en particulier ceux et celles responsables des disciplines de base comme le français », soutiennent les chercheurs et chercheuses du Collectif CLÉ.

Le Collectif de recherche sur la continuité des apprentissages en lecture et en écriture (CLÉ) est codirigé par les professeurs Olivier Dezutter du Département de pédagogie et Martin Lépine du Département de l’enseignement au préscolaire et au primaire de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke. Le Collectif CLÉ est un centre de recherche reconnu par le FRQSC et l’Université de Sherbrooke, qui rassemble 43 membres chercheurs et chercheuses issues de 17 institutions postsecondaires au Canada, aux États-Unis, en France, en Belgique et au Brésil.


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