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Les commotions cérébrales pédiatriques sous la loupe

Une récente étude, publiée dans eLife par le Pr Maxime Descoteaux permet d'expliquer les relations complexes qui existent entre les symptômes et les dommages causés par la blessure.
Une récente étude, publiée dans eLife par le Pr Maxime Descoteaux permet d'expliquer les relations complexes qui existent entre les symptômes et les dommages causés par la blessure.
Photo : Fournie

Les symptômes de commotion cérébrale chez les enfants peuvent avoir plusieurs causes sous-jacentes. Si la plupart se rétablissent complètement après un choc à la tête, certains auront des symptômes durables. Or, existe-t-il plusieurs archétypes de commotions cérébrales et, si oui, quelles sont leurs différences et leurs similitudes? Une compréhension plus nuancée permettrait d'améliorer les traitements en fonction des besoins de chaque patiente et patient. Une récente étude, publiée dans eLife par le Pr Maxime Descoteaux, permet d'expliquer les relations complexes qui existent entre les symptômes et les dommages causés par la blessure.

Existe-t-il différents types de commotions cérébrales? La réponse à cette question est importante, car elle propose une manière fondamentalement différente de conceptualiser les commotions cérébrales. Les lésions au cerveau causées par les commotions cérébrales pédiatriques peuvent entraîner différents ensembles de symptômes. De plus, différents types de lésions cérébrales causées par une commotion cérébrale peuvent entraîner des symptômes similaires chez les enfants. Cette complexité peut passer sous le radar avec les approches d'études conventionnelles.

Malgré des décennies de recherche, aucune nouvelle cible thérapeutique ni aucun nouveau traitement pour les commotions cérébrales n'ont été identifiés ces dernières années.

Guido Guberman, premier auteur de l'article scientifique, boursier Vanier, candidat au titre MDCM à l'Université McGill et étudiant du Pr Maxime Descoteaux

Dr Guido Guberman, boursier Vanier, candidat au titre de MD CM à l'Université McGill et étudiant du Pr Maxime Descoteaux.
Dr Guido Guberman, boursier Vanier, candidat au titre de MD CM à l'Université McGill et étudiant du Pr Maxime Descoteaux.
Photo : Fournie

Les dommages causés au cerveau par les commotions cérébrales, et les symptômes qui en découlent, peuvent varier considérablement d'une personne à l'autre. L’étude permet d’explorer plus en détail les relations qui existent entre les symptômes de la commotion cérébrale et la nature de la blessure.

Pour ce faire, le Dr Guberman et ses collègues ont analysé les données d'imagerie par résonance magnétique de diffusion (IRMd) recueillies auprès de 306 enfants, âgés de neuf et dix ans, qui avaient déjà subi une commotion cérébrale. Les enfants étaient tous des participants à l'étude ABCD (Adolescent Brain Cognitive Development).

L'équipe a examiné comment les dommages causés au cerveau par une commotion cérébrale affectaient le réseau de connexions structurelles, connu sous le nom de matière blanche.

À l’aide de techniques de modélisation statistique avancée, l’équipe de recherche a vu comment les changements étaient liés à 19 symptômes différents signalés par les enfants ou leurs personnes soignantes.

Ils ont constaté que certaines combinaisons d’anomalies de connexions de matière blanche cérébrale étaient associées à des symptômes spécifiques, tels que des difficultés d'attention. D'autres symptômes, comme les troubles du sommeil, se manifestaient chez les enfants présentant plusieurs types d’anomalies de matière blanche. Par exemple, les atteintes aux zones du cerveau essentielles au contrôle du sommeil et de l'éveil peuvent entraîner des problèmes de sommeil, tout comme les atteintes aux régions du cerveau qui contrôlent l'humeur.

Les méthodes de neuroinformatique utilisées dans notre étude offrent une nouvelle façon de conceptualiser et d'étudier les commotions cérébrales, explique l'auteur principal Maxime Descoteaux, professeur au Département d'informatique de l'UdeS et directeur scientifique chez Imeka Solutions. Une fois nos résultats validés et mieux compris, ils pourraient être utilisés pour explorer de nouvelles cibles potentielles de traitement pour des patients individuels. Plus largement, il serait intéressant de voir si nos méthodes pourraient aussi être utilisées pour recueillir de nouvelles informations sur les maladies neurologiques qui provoquent également des symptômes variés chez les patients.


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