Fucked up story

Fucked up story est un projet particulièrement éclaté : le texte, disséminé, voire pulvérisé sur la page, intègre la ponctuation de façon aléatoire et entremêle allègrement les genres, les types de discours.

Ainsi, des fragments narratifs, qui ne convergent pas vers une finale claire, côtoient de brefs énoncés épars, des poèmes (qui contiennent parfois des mots en langue étrangère), des chansons, des « scénarios syllogistiques », des recettes, des « leçons de la Grande Diva » et de nombreuses références à la littérature, à la musique et à la culture populaire.

Fucked up story, c’est la rencontre entre la littérature et Wonder Woman, Les filles de Caleb, Star Wars et Cormoran, mais c’est aussi une histoire crue et irrévérencieuse qui refuse de s’écrire; une histoire qui échappe sans cesse au narrateur et au lectorat, qui louvoie et montre, d’une certaine façon, la difficulté d’écrire.

Extrait :

préambule
à la PARoLE en trois temps

le dépucelage d’un
vieux garçon
obèse
comme valeur
morale

une séance de fisting qui vire
à la dentelle et au crochet

un village gai
propre
sur Sainte-Catherine devastated love
où j’ai subi une coloscopie
par Monsieur Muffler
ceci n’est pas une chanson
du prochain disque d’Annie Brocoli
ceci n’a pas été écrit
dans le métro de Montréal
sur la ligne verte
en direction d’Honoré-Beaugrand

À propos de l'auteur

Né en Beauce, Nicholas Giguère vit à Sherbrooke. Il est chargé de cours à l’Université de Sherbrooke, où il a obtenu un doctorat en études françaises. Il est également responsable du cahier critique et rédacteur en chef adjoint de la revue Lettres québécoises. Au Quartanier, il a fait paraître Effets de réel (2024) et Freak Out in a Moonage Daydream (2021). Il a aussi publié Marques déposées (2015) aux Éditions Fond’Tonne, et Queues (2017), Quelqu’un (2018) et Petites annonces (2020) chez Hamac.