Une formation unique au Québec
Découvrir la géomatique appliquée à l'environnement
Utiliser un drone afin d’analyser une population de cerf dans leur milieu naturel, préparer un aménagement d’urbanisation avec des contraintes environnementales, atterrir en Arctique dans le cadre de votre emploi, c’est ce qui s'offre à vous en tant que géomaticien. Jérôme Théau, professeur au Département de géomatique appliquée depuis plus de 10 ans et Gautier Covindin, étudiant de 2e année au baccalauréat en géomatique lèvent le voile sur ce domaine méconnu et pourtant de plus en plus présent dans notre quotidien.
Qu’est-ce que la géomatique?
Jérôme Théau : C’est un domaine au croisement de la géographie et de l’informatique. La géomatique permet d’apprendre à gérer des données localisées sur un territoire afin de répondre, dans le cas de l’UdeS, à des questions environnementales. On peut, par exemple, obtenir une vue d’ensemble d’un territoire (image satellite, drone, imagerie aérienne, etc.).
Quels sont les domaines d’applications?
JT : Outre la recherche, nos diplômées et diplômés se retrouvent bien souvent chargés de projet, principalement dans les gouvernements (provincial, fédéral, municipal). De nombreuses compagnies privées ont aussi des services géomatiques. On observe une forte demande de géomaticien, car les gens utilisent la géomatique quotidiennement sans même s’en rencontre compte avec, par exemple, leur téléphone intelligent, leur GPS, Google Maps, etc.
La particularité de Sherbrooke?
JT : À Sherbrooke, le programme est très appliqué à l’environnement. C’est en fait le seul baccalauréat en géomatique de ce genre au Québec. Les autres universités se concentrent plutôt en arpentage ou en génie-géomatique. Notre profil est donc assez unique. Nous offrons aussi un cheminement COOP qui est un atout lorsqu’on parle d’emploi. Nous avons un taux de placement de près de 95% dans le domaine.
Enfin, nous avons la chance d’avoir une grande expertise dans le domaine de la télédétection (imagerie satellite, aérienne, drone, etc.) au sein du département. Notre centre d’applications et de recherche en télédétection (CARTEL) est un des plus importants centres de recherche universitaire au Canada dans le domaine de la télédétection.
À qui s’adresse cette formation?
JT : Quelqu’un qui aime l’informatique et la géographie, c’est certain. Mais aussi quelqu’un qui aime se promener sur Google Map, explorer les lieux à l’aide des cartes virtuelles ou s’amuser avec son GPS, bref qui aime découvrir. Ça prend une bonne curiosité technique pour les outils informatiques et un intérêt marqué pour l’environnement (écologie, agriculture, foresterie, conservation de la faune, etc.).
Gautier Covindin : L’environnement oui, mais pour ma part, c’est surtout l’informatique qui est venu me chercher. Et aussi le côté appliqué de la formation. On est face à des problèmes concrets et on est mis en situation afin de prendre les décisions en fonction de nos analyses et arriver avec des solutions. On ne travaille pas pour rien et c’est motivant!
En tant qu’étudiant, qu’est-ce qui vous attire dans une telle formation?
GC : Principalement l’utilisation de logiciels très performants et des logiciels open source, le côté technique et la manipulation de la donnée. Il faut aimer l’informatique, car c’est une composante majeure de la formation.
Cours préféré?
GC : Je dirais Aménagement du territoire. Je pense orienter ma carrière vers l’urbanisme et ce cours était tout à propos. On nous attribut un projet et on doit proposer un aménagement de construction en prenant en compte les contraintes environnementales. On nous donne un vrai terrain et on doit fournir une proposition.
Du nouveau en 2018?
JT : On souhaite augmenter les notions sur l’utilisation des drones. C’est une plateforme qu’on utilise de plus en plus dans le milieu et qui est en demande sur le marché de travail. On veut aussi intégrer des nouvelles techniques comme le LiDAR, qu’on utilise habituellement plus en recherche, et l’ajouter à l’enseignement de premier cycle.
Enfin, avec l’avènement des mégadonnées (big data) qui fournit une quantité phénoménale de données ainsi que les villes et véhicules intelligents ou tout autres objets connectés, les ouvertures pour la géomatique sont plus présentes que jamais.