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Premiers diplômés en droit avec régime coopératif au Québec

De futurs juristes qui en connaissent déjà long

Ils terminent tout juste leur baccalauréat en droit, et ils ont déjà cumulé un an de pratique. Le stage du Barreau n’est pas encore commencé, mais ils savent où ils veulent débuter leur carrière et dans quelle branche du droit. Les 27 diplômés de la première cohorte de droit offert en régime coopératif de l’Université de Sherbrooke affrontent l’avenir avec un sourire… plutôt décontracté.

La Faculté de droit de l’UdeS avait parié fort en 2005 : instaurer un baccalauréat en droit en régime coopératif, en promettant aux étudiants l’acquisition d’une expérience exceptionnelle grâce à trois stages en milieu de travail, et aux cabinets et entreprises qui les engageraient rien de moins que l’élite des étudiants. Trois ans plus tard, c’est mission accomplie.

Côté étudiants

Marie-Pier Baril a travaillé dans trois cabinets de tailles différentes, soit chez Heenan Blaikie de Sherbrooke, et chez Fasken Martineau de Montréal et de Québec. « J’ai pu voir les avantages et inconvénients des petits et grands cabinets », soutient-elle. L’étudiante fera son stage du Barreau chez Fasken Martineau à Québec, et espère faire du droit corporatif. « À force d’en faire en cabinet, j’ai découvert que c’était ma branche. Ces stages vont orienter ma carrière. »

Lyna Pilote a fait ses trois stages au sein du Ministère du revenu du Québec et y retournera pour le stage du Barreau. Elle abonde dans le même sens : « J’ai touché à plusieurs domaines du droit, ce qui m’a permis de découvrir ce que j’aime vraiment. Le droit d’auteur a été mon coup de coeur, et je veux faire une maîtrise dans ce domaine. »

Pour Pascal Rodier, les stages ont permis de confirmer son changement de carrière. « J’avais déjà fait un baccalauréat au HEC et travaillé pendant quatre ans avant d’effectuer un retour aux études. Je n’ai d’ailleurs appliqué qu’à Sherbrooke et en droit coop. Car les stages allaient me permettre de savoir rapidement si la pratique du droit me plaisait. Finalement, je n’ai aucun regret. » Son expérience chez Ogilvy Renault de Montréal a été extrêmement positive. « Mes patrons ont tenu compte de mes intérêts. Ils m’ont aussi laissé beaucoup de latitude; j’ai par exemple rencontré des clients seul. » Pas étonnant que Pascal retourne chez eux pour le stage du Barreau.

Et les études à travers tout cela? Perte d’intérêt pour les bancs d’école quand on a goûté à la pratique? « Au contraire. J’avais beaucoup plus d’intérêt pour la matière après voir débuté les stages, affirme Lyna. On voit davantage le côté pratique des cours, on comprend plus la mécanique du droit. »

Côté employeurs

Quant aux employeurs, ils sont en grande majorité « vendus » au programme. « On reprend toujours au moins trois étudiants par session, affirme Me Caroline Corbeil de Revenu Québec. Nos avocats et notaires les apprécient énormément, et nos gestionnaires sont tous emballés. »

Me Michèle Denis, de Stikemann Eliott, soutient que les stages coop accélèrent le développement des étudiants. « Ce sont des étudiants très forts; il leur reste à se développer en milieu de pratique. Et justement, quand ils nous reviennent de l‘université pour leur deuxième ou troisième stage, ils se sont beaucoup développés, comme en accéléré. Je ne peux que vanter les mérites de ce programme. »

Finalement, Me Jean-Éric Laferriere, de SNC Lavalin, vante la facilité pour les employeurs de profiter du programme. « On est pris en charge, que ce soit pour le processus d’entrevue ou le suivi par la suite. » La principale qualité des étudiants qu’il a engagés est selon lui leur capacité à s’adapter rapidement.

L’Université de Sherbrooke offre cette année 35 places au sein de son programme de droit coop.