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Un phénomène spectaculaire unique

L’UdeS bientôt au cœur d’une éclipse solaire totale

Le port de lunettes à éclipse est essentiel si l'on veut observer le ciel en toute sécurité.
Le port de lunettes à éclipse est essentiel si l'on veut observer le ciel en toute sécurité.
Photo : Michel Caron - UdeS

Les astres seront parfaitement alignés le 8 avril prochain en après-midi au Campus principal de l’UdeS. En plein cœur de la trajectoire d’une éclipse solaire totale, le ciel de Sherbrooke s’obscurcira pour faire place à un spectacle astronomique rarissime, devant lequel la communauté universitaire est invitée à se réunir en toute sécurité, au stade extérieur.

Phénomène naturel sublime qui ne se répète que tous les 375 ans en moyenne au même endroit sur Terre, une éclipse solaire totale se produit lorsque la Lune se place entre la Terre et le Soleil, plongeant le jour dans l’obscurité pendant quelques instants.

La région de l’Estrie, plus précisément celle du mont Mégantic, sera l’endroit où la totalité de l’éclipse sera presque la plus longue, soit environ trois minutes et demie.

Yves Grosdidier, astrophysicien et chargé de cours au Département de physique de la Faculté des sciences de l’UdeS

C’est ce qui s’appelle être au bon endroit, au bon moment. Pour l’enseignant passionné d’astronomie, il s’agit d’une occasion à ne pas manquer, alors que la prochaine éclipse de Soleil totale au Québec n’aura cours qu’au siècle prochain, dans plus de 80 ans.

À propos des phases de l’éclipse solaire totale
La phase partielle de l’éclipse solaire débutera à 14 h 16, alors que la Lune viendra masquer partiellement le disque solaire, pendant environ 1 h 10. Puis, il fera nuit pendant environ 3 minutes 23 secondes, alors que la phase de totalité s’amorcera à 15 h 27. Après 15 h 31, la Lune s’écartera progressivement du Soleil, et l’éclipse se terminera vers 16 h 38.

Éclipser tous les dangers

Questionné à savoir si l’éclipse solaire du 8 avril prochain représente un risque auquel on devrait éviter de s’exposer, Yves Grosdidier préfère parler de sécurité plutôt que de danger. Certes, il est impératif de ne pas regarder en direction du Soleil lors des phases d'éclipse partielle, pour éviter tout dommage irréversible à la rétine de l’œil. Exposée sans protection aux rayons du Soleil, cette dernière peut en effet atteindre une température de quelque… 900 degrés Celsius!

C’est un peu comme un four, il n’est en soi pas dangereux, mais si on y place ses mains, on s’expose à de graves brûlures. Il n’y a aucun danger à observer l’éclipse si l’on se munit de lunettes pour assurer sa protection.

Yves Grosdidier

La prochaine éclipse solaire totale visible au Québec après celle du 8 avril 2024 n'est prévue qu'en 2106.
La prochaine éclipse solaire totale visible au Québec après celle du 8 avril 2024 n'est prévue qu'en 2106.
Photo : Agence spatiale canadienne

Démystifier le phénomène auprès des plus jeunes

Yves Grosdidier est en outre étroitement impliqué dans un projet d’éducation populaire sur le phénomène des éclipses solaires auprès des écoles primaires et secondaires de l’Estrie. Chapeautée par le Pôle régional en enseignement supérieur de l’Estrie (PRESE), l’initiative s’appuie sur l’expertise de professeures et professeurs de physique et d’astrophysique de six établissements collégiaux et universitaires de la région.

Une cinquantaine de personnes étudiantes passionnées de sciences et d’astronomie des niveaux collégial et universitaire ont été formées dans le cadre de ce projet, afin d’offrir des ateliers d’information et de vulgarisation scientifique auprès des élèves de l’Estrie. Ces vulgarisatrices et vulgarisateurs proviennent de domaines variés, comme la biologie, la physique, les sciences de la santé et l’éducation.

Finissant à la maîtrise en sciences physiques à l’UdeS, Alexandre Leblanc a assuré l’élaboration du matériel pédagogique et la formation des étudiantes et étudiants chargés d’animer les ateliers dans les écoles.

L’idée, c’est de démystifier le phénomène auprès des jeunes, leur expliquer que ce n’est pas dangereux, leur parler de sécurité. C'est un truc vraiment intéressant à regarder, une éclipse, c’est une occasion à saisir.

Alexandre Leblanc, finissant à la maîtrise en sciences physiques

Les formatrices et formateurs prendront la route des écoles d’ici avril prochain. Jusqu’à présent, près d’une centaine d’établissements ont manifesté un intérêt à accueillir les étudiantes et étudiants dans leurs classes, et une vingtaine de visites sont déjà confirmées.

Un événement rassembleur au stade extérieur

L’UdeS invite par ailleurs les membres de la communauté universitaire à vivre ensemble l’éclipse solaire totale, en direct du stade extérieur du Campus principal. Le nombre de places étant limité à 3000 personnes, il sera par ailleurs possible, peu importe l'endroit, d’assister au spectacle astronomique.

L'emplacement stratégique du stade extérieur, avec le mont Orford à l'arrière-plan, permettra de bien observer l'éclipse dans le ciel.
L'emplacement stratégique du stade extérieur, avec le mont Orford à l'arrière-plan, permettra de bien observer l'éclipse dans le ciel.
Photo : Michel Caron - UdeS

Afin d’assurer une observation entièrement sécuritaire de l’éclipse, des lunettes de protection seront disponibles gratuitement pour la communauté étudiante et le personnel de l’UdeS. Il sera possible de se les procurer dans l’une ou l’autre des cinq bibliothèques des trois campus, sur présentation de sa carte UdeS.

Bien que la prochaine éclipse solaire totale ne soit prévue qu’en 2106, il peut être opportun de conserver ses lunettes en vue de phénomènes astronomiques futurs, rappelle Stéphane Meloche, technicien en environnement et en développement durable à l’UdeS. Également grand astronome amateur, ce dernier indique que le Soleil connaîtra d’ici 2025 un maximum solaire, qui se traduira par l’apparition de nombreuses taches à observer à sa surface. Des éclipses solaires partielles auront aussi cours au Québec au printemps 2025 et à l’été 2026.

Tant que le filtre en mylar est en bon état, qu’il n’est pas rayé ni percé, les lunettes peuvent être à nouveau utilisées pour observer de prochaines éclipses.

Stéphane Meloche, technicien en environnement et en développement durable à l’UdeS

Si le filtre en mylar des lunettes n'est pas endommagé, il est possible de les conserver en vue de prochains phénomènes solaires, ou alors de les récupérer en les déposant dans des bacs dans les bibliothèques de l'UdeS.
Si le filtre en mylar des lunettes n'est pas endommagé, il est possible de les conserver en vue de prochains phénomènes solaires, ou alors de les récupérer en les déposant dans des bacs dans les bibliothèques de l'UdeS.
Photo : Michel Caron - UdeS

Celles et ceux qui souhaiteront se départir de leurs lunettes, qu’ils soient membres de la communauté universitaire ou non, pourront le faire en les déposant dans des bacs de récupération situés dans les bibliothèques des campus. À l’instar du projet de récupération qui avait permis à des milliers de masques de procédure d’être détournés des sites d’enfouissement pendant la pandémie, les lunettes pourront être revalorisées auprès du même programme à Val-des-Sources, en Estrie.

Le projet de recherche partenariale avec MGA Environnement permet d’offrir de nouvelles solutions vertes pour ce type de matière mixte habituellement complexe à recycler. Les lunettes utilisées dans la région pourront donc éviter le chemin de l’enfouissement, grâce à ce projet qui s’inscrit dans notre démarche de développement durable et qui favorise l’économie circulaire régionale.

Patrice Cordeau, vice-recteur adjoint au développement durable à l'UdeS

C’est donc avec fébrilité que l’UdeS se prépare à vivre une expérience qui promet d’être inoubliable, le 8 avril prochain. D’ici là, ne reste plus qu’à implorer le ciel et espérer que Dame Nature soit de la partie afin de faire de cette éclipse solaire un événement qui marquera nos cœurs et nos esprits pour longtemps.

Une Grande Conférence de l’UdeS à ne pas manquer!
Astronome retraité de l’Observatoire de la Côte d’Azur (Nice, France) et grand vulgarisateur scientifique reconnu par la communauté scientifique internationale, le professeur Jean-Louis Heudier sera de passage à l’UdeS le vendredi 5 avril prochain, afin de tenir une Grande Conférence intitulée Fantastiques éclipses, de la frayeur à la raison.


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