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L'UTA à distance

Quand les mythes déboulent!

Les étudiantes et étudiants de l'UTA se sont initiés cette année à la formation à distance.
Les étudiantes et étudiants de l'UTA se sont initiés cette année à la formation à distance.
Photo : UdeS Michel Caron

« On a prouvé cette année que rien n’est impossible! » C’est avec ces mots que la directrice de l’UTA, Monique Harvey, résume le branlebas des derniers mois. Une petite révolution s’est effectivement opérée dans ce secteur de l’Université qu’on croyait, à tort, moins agile que les autres…

Avant la pandémie, seulement une activité sur 375 était offerte à distance à chaque trimestre. En se voyant privée de la possibilité d’offrir de la formation en présentiel dans plusieurs régions, l’équipe de l’UTA a fait le pari de la formation à distance, avec une clientèle qui a vite répondu « présente »! En effet, cet hiver, les 50 activités offertes ont généré pas moins de 5000 inscriptions.

On a dû fermer certains cours seulement 10 minutes après le début de la période d’inscription!

Monique Harvey, directrice de l’UTA

Cet enthousiasme des personnes aînées s’explique par le besoin de continuer d’apprendre, autrement, mais aussi par une capacité d’adaptation insoupçonnée. « On s’est vite aperçu que l’apprentissage à distance, ce n’est pas réservé aux gens de 20 ans », explique Monique Harvey. Voilà un premier mythe déboulonné.

Monique Harvey est directrice de l'UTA.
Monique Harvey est directrice de l'UTA.
Photo : Fournie

Oui, il y a des personnes pour qui c’est moins facile, qui ont de l’équipement désuet, mais en général, nos personnes aînées sont motivées à continuer d’apprendre grâce aux technologies. Elles puisent dans leurs ressources et se rendent compte que, quand on veut, on peut.

Monique Harvey, directrice de l’UTA

Si les étudiantes et étudiants y trouvent leur compte, c’est que l’UTA a pris les grands moyens pour que la formule à distance fonctionne. En première ligne depuis le début de l’aventure, la conseillère pédagogique, Cristina Lagüe, a mis les bouchées doubles pour d’abord se former sur Teams, organiser la formation des personnes ressources enseignantes avec l’aide du Pôle d’innovation technopédagogique de la Faculté d’éducation, puis former une brigade techno bénévole pour accompagner les étudiantes et étudiants dans leur apprentissage en ligne.

Une brigade techno atypique

Lorsqu’on parle de l’UTA, on pense toujours aux bénévoles dans toutes les régions qui animent et organisent la vie universitaire. Comme d’habitude, ces personnes étaient au rendez-vous cet automne. Un simple appel à tous a permis de constituer une brigade d’une quarantaine de volontaires de partout au Québec. Formés par le personnel du Pôle d’innovation technologique, les bénévoles se sont ensuite investis dans leur nouvelle mission : aider leurs pairs à utiliser la plateforme Teams, faire des tests de branchement avant les cours, dépanner tout le monde au meilleur de leurs connaissances.

Marie-Claude Beauchamp est bénévole dans la brigade techno et membre du CA de l'antenne de Laval de l'UTA.
Marie-Claude Beauchamp est bénévole dans la brigade techno et membre du CA de l'antenne de Laval de l'UTA.
Photo : Fournie

Nos étudiants ne passent pas leur journée devant un ordinateur, alors c’est un défi pour eux. On les aide au téléphone et même parfois en Team Viewer. Ils apprivoisent la technologie, et notre rôle est de leur donner un soutien rapide et efficace. On a le souci du bien-être technologique de nos participants. C’est essentiel si on ne veut pas les perdre.

Marie-Claude Beauchamp, bénévole de la brigade techno

Encore un mythe déboulonné : cette brigade de soutien technique est surtout formée de femmes de 50 ans et plus, et non d’hommes technos. Comme quoi…

La magie des contacts humains opère

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les activités à distance n’empêchent pas les interactions entre les élèves, au contraire. Voilà un autre mythe déconstruit.

La bénévole Marie-Claude Beauchamp est même persuadée qu’on peut créer une ambiance en ligne, qui peut s’approcher de celle d’une salle de classe. Mais pour y arriver, il faut mettre en place les bonnes conditions. « Créer une communication active, une convivialité, repose sur les épaules de tous les intervenants : les enseignants qui doivent user de créativité pour capter et garder l’attention des étudiants, les bénévoles qui accompagnent les étudiants et s’assurent de leur bien-être technologique, et les étudiants qui doivent eux-mêmes jouer un rôle en participant activement. »

Et le volet social, cher à cette clientèle, n’est pas pour autant négligé. Les bénévoles « arrivent en classe » 30 minutes avant le début du cours, et plusieurs étudiantes et étudiants font de même dans le but de socialiser.

Les étudiants les plus communicatifs encouragent les plus timides à échanger. Au bout de 4 semaines de cours, nous avons passé 10 heures ensemble. Les gens se connaissent, se parlent, vont même échanger leurs coordonnées. C’est possible de créer la convivialité, l’envie d’être ensemble.

Marie-Claude Beauchamp, bénévole de la brigade techno

Les belles histoires, bien réelles, sont nombreuses avec cette formule virtuelle. Par exemple, deux personnes se sont reconnues dans un cours et ont repris contact après 45 ans… Et à l’occasion d’un cours sur la politique américaine cet automne, toute la classe a convenu de se revoir après les élections pour échanger sur les résultats. La rencontre informelle a eu lieu dans la même salle virtuelle. Et la magie des contacts humains a opéré.

« En période de pandémie, pour certains de nos étudiants qui n’ont pas beaucoup de contacts, les cours en ligne, c’est une bouée de sauvetage », confie Marie-Claude Beauchamp.

En somme, l’expérience des derniers mois est positive à tous les niveaux. « On a développé des habiletés très rapidement. La nature de notre travail a beaucoup changé, et c’est très valorisant », se réjouit Cristina Lagüe. « La brigade est très active. Cette expérience m’a permis de connaitre plein de collègues des autres antennes. Ç'a ouvert énormément mes horizons », renchérit Marie-Claude Beauchamp.

Si les activités plaisent sans contredit à une certaine catégorie des étudiants habituels, l’UTA a aussi recruté de nouveaux adeptes provenant de villes où elle n’offre pas d’activités, par exemple à Québec. Pour la directrice de l’UTA, la formule à distance est donc appelée à continuer dans le futur, en complément aux formations en présence.

L’UTA prépare présentement son automne 2021, avec, elle le souhaite, le retour des activités en présence dans le plus de régions possible, et une offre d’activités à distance en complément.

Les étudiants ont tout de même hâte de revenir en présentiel. La formation à distance, ça demeure un défi pour notre clientèle.

Monique Harvey, directrice de l'UTA

Peut-être que c'est un défi, mais les étudiantes et étudiants viennent de prouver que rien n'est impossible et que les mythes ne demandent qu'à être déboulonnés.

Fondée en 1976, l'UTA offre des formations, dans plusieurs régions du Québec, aux personnes de 50 ans et plus qui désirent continuer à apprendre tout au long de leur vie.


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