Aller au contenu

Mandat de coordination nationale sur les saines habitudes de vie

Créer une société des plus en forme

Le doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive, Jean-Pierre Brunelle, et Alain D'Amboise, directeur du mandat de coordination nationale pour la formation sur les saines habitudes de vie.
Le doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive, Jean-Pierre Brunelle, et Alain D'Amboise, directeur du mandat de coordination nationale pour la formation sur les saines habitudes de vie.
Photo : Michel Caron

«Pour la première fois de l’humanité, les enfants qui viennent au monde ont une espérance de vie moindre que leurs parents en raison d’une épidémie mondiale d’obésité.» Si Alain D’Amboise évoque cette réalité avec consternation, il travaille à renverser la vapeur au cœur d’un grand projet supervisé par l’Université de Sherbrooke à la demande de Québec en forme.

Directeur du mandat de coordination nationale pour la formation sur les saines habitudes de vie, Alain D’Amboise coordonne 30 formateurs dispersés dans toutes les régions du Québec. Leur mission : sensibiliser les acteurs influents de différents milieux (municipal, scolaire, santé, etc.) à l’importance de créer des environnements favorables aux saines habitudes de vie (physique, politique, économique et socioculturel). «Traditionnellement, la responsabilité des problèmes reliés au poids a toujours été adressée à l’individu. Maintenant, l’angle d’attaque vise les environnements et les gens qui peuvent les modifier. Toute la société a un rôle à jouer dans cette opération», souligne Alain D’Amboise.

Chaque séance de formation vise trois grands objectifs : informer sur les problèmes d’obésité au Québec et leurs impacts sur la santé, mieux comprendre les effets des environnements sur nos habitudes de vie et réfléchir aux moyens de créer des environnements favorables. On parle de gestes simples, comme offrir une alimentation santé dans les arénas, aménager des quartiers propices aux saines habitudes de vie ou valoriser les transports actifs (marche, vélo, etc.) pour se rendre à l’école ou au travail.

À l’heure actuelle, 8800 acteurs de partout au Québec ont été sensibilisés, soit bien plus que l’objectif de 6000 fixé au départ. Les commentaires des participants ont été très positifs : «Ça nous a permis de mieux nous comprendre, de travailler ensemble, de provoquer des occasions de rencontre. Ça nous donne le goût de poser des actions sur nos environnements», ont-ils témoigné. Une très bonne nouvelle pour Alain D’Amboise, puisque le mandat vise à créer un effet boule de neige dans la société et à briser l’habitude du travail en silo. «C’est une vague de fond et un grand changement social qu’on amorce», dit-il.

Reconnue pour son implication sociale, Sherbrooke est la seule université engagée dans une action d’une telle ampleur au Québec. «Québec en forme nous a pressentis en raison de mon expérience dans l’accompagnement des intervenants en milieux défavorisés et de l’expertise de la Faculté d’éducation physique et sportive», explique le doyen de la Faculté, Jean-Pierre Brunelle. L’UdeS collabore aussi avec l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui s’occupe d’évaluer les processus et les impacts du mandat en plus de son taux de satisfaction auprès des acteurs visés.

Des pistes de solution

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait? Pour répondre à la question, une deuxième phase du mandat est prévue cette année. Cette fois, seul le monde municipal sera visé. «Comme le milieu municipal souhaite améliorer la qualité de vie de ses citoyens, les répercussions se feront sentir sur de nombreux autres milieux», indique Alain D’Amboise.

Lors de cette deuxième étape, les formateurs fourniront des pistes de solution et des ressources concrètes aux décideurs déjà sensibilisés à l’importance des environnements favorables. «On donne des idées, des moyens, et on met les gens en réseau pour qu’ils trouvent des solutions. L’autodétermination est la clé», dit Jean-Pierre Brunelle.

En marche depuis un an, le mandat de coordination nationale pour la formation sur les saines habitudes de vie prendra fin en 2016. Ses effets se mesureront toutefois à beaucoup plus long terme. «C’est une équation très complexe. Dans 10 ou 15 ans, par l’ensemble des décisions prises, nous nous considérerons comme une société qui a, en général, de bonnes habitudes de vie. Il y aura des manifestations chiffrables comme une baisse des taux d’obésité, des désengorgements d’urgences ou une réduction des coûts en santé», conclut Alain D’Amboise.