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Portrait de diplômée 2025

L’inspirant parcours atypique d’une double diplômée

La diplômée Jessica Coulombe accompagnée de son conjoint et de son fils.
La diplômée Jessica Coulombe accompagnée de son conjoint et de son fils.
Photo : Michel Caron - UdeS

« Si c’était à refaire, je ne changerais rien! » Ces paroles sont celles de Jessica Coulombe, une bachelière dont la volonté de réussir a mis K.-O. tous les obstacles qui se sont dressés entre elle et son but : terminer son double parcours en biologie moléculaire et en écologie tout en apprivoisant sa nouvelle réalité de maman et en se relevant de la maladie. Vous avez bien lu.

Elle frappe dès les premières phrases de son récit. Cette force de caractère, celle que Jessica Coulombe dissimule inconsciemment derrière une timide retenue qui projette une première impression de fragilité. Quelques minutes à l’écouter suffisent pour comprendre que c’est une volonté de fer qui l’habite.

L’infiniment petit et les écosystèmes

Son aventure à l’UdeS commence en 2018. Diplômée du Cégep de Shawinigan en technique d’analyses biomédicales, Jessica s’inscrit au baccalauréat en biologie moléculaire et cellulaire, à la Faculté des sciences, afin d’élargir ses perspectives d’emploi et d’accéder à de meilleures conditions de travail. Elle déménage à Sherbrooke avec son conjoint.

Son programme satisfait sa grande curiosité intellectuelle, mais cela ne l’empêche pas d’envier les groupes du baccalauréat en écologie qu’elle voit partir vers le mont Bellevue pour effectuer des travaux pratiques. « Je me suis dit : "Ça a donc bien l’air le fun, ça!". »

Jessica choisit alors de faire deux cheminements. Pour ce faire, elle opte stratégiquement pour des cours obligatoires du baccalauréat en écologie lors de ses choix d’activités pédagogiques à option et complémentaires en biologie moléculaire.  « Je n’obtenais pas des A partout, mais je performais malgré que je m'imposais une double charge de travail. »

Un moral à rebâtir

Tout bascule à la fin de sa troisième année de baccalauréat. « J’ai glissé sur la glace et subi une commotion cérébrale. La lumière me fatiguait, j’avais des maux de tête, je n’arrivais plus à me concentrer. » Puis survient la COVID. « On sous-estime l’impact qu’a eu la COVID sur les étudiants », se remémore-t-elle en faisant allusion au sentiment d’isolement que plusieurs ont vécu, bien que le retour en présentiel ait été hâtif à l’UdeS.

Durant la même période, une situation familiale vient précariser ses capacités d’attention déjà chancelantes : son père se voit contraint de vendre la maison familiale, une décision qu’elle reçoit comme un vent de travers.

On est en 2021, et rien ne va plus pour Jessica. En plus d’une condition cardiaque connue qui la rend vulnérable, elle continue de subir les contrecoups de sa commotion cérébrale. « Je ne performais plus, je n’étais plus capable de me concentrer… » Démoralisée, elle délaisse Sherbrooke, et ses études, pour retourner vivre auprès de son père. Elle s’accroche alors à un projet qu’elle espère salutaire : acheter la maison familiale.

Une maison, un nid

Pendant un an, Jessica cumule deux emplois et travaille jour et nuit pour amasser les fonds nécessaires. « Mon conjoint était encore aux études; je devais prouver à mon institution bancaire que j’étais solide financièrement. »

À cette même période, la vie lui fait une fleur : Jessica est enceinte! « Mon garçon est né en 2023. Pendant mon congé de maternité, je pensais beaucoup à mes études laissées en plan. Ça me fatiguait. »

Bien au fait de l’approche humaine du personnel enseignant, elle prend l’initiative de reprendre contact avec ceux et celles qui lui ont enseigné. « J'ai dit : "Écoutez, j'habite à trois heures de route de l'Université de Sherbrooke, et je veux finir mes études.". » Il lui restait à ce moment deux sessions à terminer. Vous connaissez la suite!

S’élever grâce au village UdeS

Quand on lui demande comment elle a réussi à persévérer à travers tous ces défis, sa réponse porte sur sa capacité à garder espoir dans les moments difficiles, mais aussi sur les diverses ressources mises de l’avant à l’UdeS, comme la Clinique de santé, le Service de psychologie, le frigo libre-service installé au Pavillon de la vie étudiante du Campus principal et les services adaptés.

Sa réponse insiste aussi sur la bienveillance du personnel enseignant, une dimension de son parcours qui l’a marquée profondément. Par exemple, s’il lui arrivait d’être hospitalisée en cours de session, ses enseignantes et enseignants prenaient de ses nouvelles avant d’aborder la question des travaux à remettre. « Ils ne me voyaient pas comme un matricule, ils me voyaient comme une personne. Ils se mettaient à ma place, comprenaient que ma situation était particulière. C’était individualisé comme accompagnement. »

L’Université de Sherbrooke, je la vois comme une grande communauté d’entraide. On dit que ça prend un village pour élever un enfant, c’était un peu ça! J’avais une médecin, de l’aide psychologique, de l’aide des enseignants, des ressources mises à ma disposition.

Jessica Coulombe

La question de savoir si ses deux diplômes seront accrochés dans la maison dont elle est la fière propriétaire ne se pose même pas. « Je veux voir le fruit de mon travail et de tous les sacrifices que j’ai faits! Je veux aussi être un modèle de persévérance pour mon fils. »

D’ici à ce que son fils ait l’âge de comprendre à quel point le parcours de sa mère est extraordinaire, Jessica compte donner au suivant dans une carrière passionnante qui l’a toujours fait rêver : « J’enseigne la biologie au cégep de l’Assomption. J’adore ça! »

Voilà qui en fait un parcours doublement inspirant.