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Formation en génie

La diversité : l’ingrédient béton des meilleures solutions

La Faculté de génie a pour objectif d'accroître le nombre de femmes dans ses programmes et de favoriser une plus grande diversité, pour une meilleure représentativité de toutes et tous au sein de la société.
La Faculté de génie a pour objectif d'accroître le nombre de femmes dans ses programmes et de favoriser une plus grande diversité, pour une meilleure représentativité de toutes et tous au sein de la société.
Photo : Martin Blache, collaborateur

Étudier en génie, c’est apprendre à résoudre des problèmes. Et pour tenir compte de l’ensemble des préoccupations d’une société, plus le groupe qui conçoit les idées est diversifié, plus les solutions proposées seront inclusives.

La richesse de la diversité, la Faculté de génie l’a bien comprise, elle qui déploie depuis plusieurs années des initiatives pionnières visant à augmenter le nombre de femmes dans ses rangs. Des innovations en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) s’observent aussi sur le plan de la formation, alors qu’un outil d’aide à la conception inclusive sera intégré d’ici les deux prochaines années aux projets de fin de baccalauréat. De plus, l’apprentissage expérientiel vécu dans certains clubs étudiants, comme Génie au féminin et le Groupe de coopération internationale de l'UdeS (GCIUS), se concentre également sur des enjeux d’égalité et d’inclusion.

Ce texte est le quatrième d’une série qui illustre chaque mois l'intégration du développement durable dans la formation à l'UdeS, par l'entremise d'initiatives et d'exemples liés à l'un des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU. Les éléments de la formation en génie dont il est question dans le présent texte mettent en valeur l'ODD 5 – Égalité entre les sexes.

Vers des projets de conception plus inclusifs

Déjà, les compétences que permettent de développer les formations en génie incluent les concepts de développement durable, conformément aux exigences du Bureau d’agrément des programmes en génie du Canada (BCAPG). Les futures personnes ingénieures doivent ainsi comprendre et analyser l’impact des activités liées au génie sur la société et l’environnement.

En outre, l’impact du génie sur le plan de l’égalité entre les sexes et des autres facteurs de diversité figure parmi les compétences à acquérir. Pour y parvenir, un outil pédagogique novateur s’appliquant aux projets de conception de fin de baccalauréat sera mis en place d’ici le printemps prochain à la Faculté de génie : l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+).

La professeure Nathalie Roy, vice-doyenne à la formation et à l’EDI à la faculté, explique que l’application de l’ACS+ enrichit l’analyse d’un problème de manière plus rigoureuse, équitable, diversifiée et inclusive. Lors de la conception d’un produit ou d’un procédé en ingénierie, cet outil permet de mesurer les impacts sociaux différenciés selon le sexe, le genre et les autres facteurs identitaires.

La professeure Nathalie Roy, vice-doyenne à la formation et à l'EDI à la Faculté de génie
La professeure Nathalie Roy, vice-doyenne à la formation et à l'EDI à la Faculté de génie
Photo : Michel Caron - UdeS

À titre d’exemple, cette dernière cite une étude qui démontrait que certains algorithmes de reconnaissance faciale présentaient un important taux d’erreur de reconnaissance des visages de femmes à la peau foncée par rapport aux visages d’hommes à la peau claire. Une application des principes de l’ACS+ aurait pu permettre d’anticiper de tels impacts.

Réaliser une analyse différenciée selon le genre et la couleur de peau aurait pu permettre d’éviter cet angle mort et mener au développement d’un algorithme moins discriminatoire envers certaines personnes.

Professeure Nathalie Roy, vice-doyenne à la formation et à l’EDI à la Faculté de génie

Prendre son pied d’égalité avec les clubs étudiants

Véritable force à la Faculté de génie, les clubs étudiants permettent d’acquérir de l’expérience pratique et technique à travers des projets emballants, en plus d’appliquer de manière concrète des notions de génie… et même de se mettre en action à la faveur de l’égalité, de la diversité et de l’inclusion.

C’est le cas de Génie au féminin, un groupe fondé en 2020 par quatre étudiantes débarquées dans l’univers encore très largement masculin de la Faculté de génie. Regroupant une quarantaine de membres, Génie au féminin a pour objectif d’honorer le travail des ingénieures et d’inspirer les femmes qui aspirent à en faire leur profession. Très actif, le groupe a remporté les honneurs lors du dernier Défi étudiant en mars 2023, grâce au succès de son premier congrès #Femmes en génie, un projet inspirant ayant réuni près de 300 personnes.

Les membres de Génie au féminin, un groupe qui travaille activement pour faciliter l'inclusion des femmes dans le domaine de l'ingénierie.
Les membres de Génie au féminin, un groupe qui travaille activement pour faciliter l'inclusion des femmes dans le domaine de l'ingénierie.
Photo : Fournie

Le dévouement des étudiantes et étudiants qui s'impliquent au sein du groupe session après session est remarquable et contribue de manière concrète à la promotion de l'EDI en ingénierie à l'Université de Sherbrooke et ailleurs. Je suis convaincue que tous nos efforts combinés auront un effet considérable sur la nature même de l'ingénierie, puisque l'EDI assure une richesse dans les connaissances, les aptitudes et les compétences.

Sarah Roberge, étudiante au baccalauréat en génie électrique, présidente de Génie au féminin

Créé à la Faculté de génie en 2002, le Groupe de coopération internationale de l'UdeS (GCIUS) réunit pour sa part des personnes étudiantes de toutes les disciplines qui s’engagent à l’international dans des projets menés en collaboration avec les populations locales. Bon nombre de ces projets de coopération méritoires cherchent à avoir un impact sur les femmes et les groupes sous-représentés des communautés visitées.

Nous avons à cœur le développement et la réalisation de projets qui favorisent l’autonomie des femmes et qui ont un impact positif sur leur développement en concordance avec les objectifs de développement durable.

Anthony Desrochers, directeur général du GCIUS

Des personnes étudiantes de l'UdeS au Bénin en 2022 pour concrétiser le projet Ferme Espoir.
Des personnes étudiantes de l'UdeS au Bénin en 2022 pour concrétiser le projet Ferme Espoir.
Photo : Fournie

La Ferme Espoir, un projet réalisé par le GCIUS au Bénin en 2022, a été couronné lors du gala Forces Avenir du 2 octobre dernier. Ce projet visait notamment à accroître la résilience alimentaire des populations les plus vulnérables, particulièrement des femmes et des jeunes, en plus de favoriser la mobilisation des femmes et des groupes sous-représentés dans la gouvernance et les activités de la ferme.

En 2018, le GCIUS se démarquait aussi au même gala en remportant un prix pour son projet Canaux d'irrigation en Tanzanie, grâce auquel une centaine de familles ont pu avoir accès à près de 20 hectares de nouvelles terres irriguées. En collaboration avec différents partenaires locaux, le groupe a également fait l’achat d’une terre pour la création d’une coopérative pour les femmes afin de leur permettre d'avoir un revenu bien à elles.

Et qu’en est-il de la représentativité actuelle des femmes au sein même du corps professoral en génie à l’UdeS? Grâce à des initiatives comme le concours de bourses Claire-Deschênes, qui vise depuis 2019 à encourager la formation postdoctorale de femmes qui deviendront par la suite professeures en génie à la faculté, les chiffres connaissent une belle progression. Si Nathalie Roy reconnaît qu’il reste encore du chemin à faire, elle se réjouit de la grande diversité qui caractérise les dernières boursières Claire-Deschênes, dont certaines viennent de l'Italie, de l’Iran et du Canada anglais. Forte de cette diversité, la Faculté de génie est bien en selle pour concevoir des solutions inclusives qui sauront répondre aux besoins de nos communautés et de notre société.

À propos de l'ODD 5 – Égalité entre les sexes
L'égalité des sexes représente un fondement nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique, prospère et durable. En dépit d’avancées notables – davantage de femmes siègent dans les parlements et occupent des postes de direction, des lois sont réformées afin de faire progresser l’égalité des sexes –, de nombreux défis subsistent, alors que les femmes demeurent sous-représentées dans bon nombre de domaines.

Ne manquez pas la suite de cette série, en septembre prochain!


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