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Collation des grades 2019

Des titres honorifiques pour plusieurs personnalités remarquables

Charles Tisseyre, docteur d'honneur de l'Université de Sherbrooke.
Charles Tisseyre, docteur d'honneur de l'Université de Sherbrooke.
Photo : UdeS - Martin Blache

En plus de souligner la réussite de ses finissantes et finissants, l’Université de Sherbrooke a honoré neuf personnalités d’exception à l’occasion de la cérémonie de la collation des grades du 21 septembre. Un doctorat honoris causa a été remis à quatre personnes ayant apporté une contribution remarquable à leur domaine d’expertise, tandis que cinq professeurs s’étant brillamment illustrés au cours de leur carrière ont reçu l’éméritat.

Le titre de docteur d'honneur de l’UdeS a été décerné à l’animateur et journaliste Charles Tisseyre, dont l’apport exceptionnel à la vulgarisation scientifique a été maintes fois salué. Première femme à enseigner le génie mécanique à l’Université Laval, Claire Deschênes a reçu le titre de docteure d’honneur en génie. Le doctorat honoris causa en droit a aussi été remis à une femme pionnière, Lucie Lemonde, dont les travaux liés au droit carcéral au Québec et au Canada sont jugés incontournables. Finalement, René Larouche, reconnu pour sa contribution remarquable à la valorisation de la profession enseignante et de l’éducation physique dans la société, est devenu docteur d’honneur en sciences de l’activité physique.

Les professeurs qui ont reçu le titre honorifique de professeur émérite sont Bernard Colin et Serge Jandl, respectivement en mathématiques et en physique, Daniel J. Côté et Marek Rola-Pleszczynski, en médecine et sciences de la santé, ainsi que Pierre Hébert, en lettres et sciences humaines.

Charles Tisseyre | Docteur d’honneur de l’Université de Sherbrooke

L'UdeS a octroyé un doctorat honoris causa à Charles Tisseyre, pour son apport à la société par la vulgarisation et la diffusion de la science.
L'UdeS a octroyé un doctorat honoris causa à Charles Tisseyre, pour son apport à la société par la vulgarisation et la diffusion de la science.

Photo : UdeS - Martin Blache

Depuis 27 ans, Charles Tisseyre stimule la curiosité et démocratise les savoirs en faisant la promotion des disciplines scientifiques dans le cadre de l'émission Découverte. Sa persévérance et sa rigueur remarquables permettent d’attirer chaque semaine un auditoire de plus de 650 000 téléspectateurs. Il est régulièrement invité à présenter l’actualité scientifique au journal télévisé et à donner des conférences sur les enjeux environnementaux. Homme d’exception, Charles Tisseyre est un modèle d'inspiration et de persévérance pour plusieurs. Dyslexique, il a su adapter ses méthodes de travail pour faire face à ce défi avec brio.

Devenu un grand ambassadeur de la science au Québec, le début du parcours de Charles Tisseyre ne semblait pas le mener vers cette voie. Il obtient sa licence de droit de l’Université de Montréal en 1973, mais devient dès 1974 annonceur-réalisateur pour Radio Canada International. De 1978 à 1992, il est journaliste à la salle des nouvelles de la société d’État et coanimateur de Montréal ce soir et, par la suite, du Téléjournal. Pendant ces années, il couvre avec rigueur des moments marquants de l’actualité, comme l’explosion de la navette Challenger, les événements de Polytechnique et de la place Tian’anmen, le grand verglas de 1998 et plusieurs autres.

Sa contribution exceptionnelle à la vulgarisation scientifique et la qualité de ses textes sont reconnues maintes fois. Il est nommé membre de l’Ordre du Canada en 2018, il reçoit le prix Camille‐Laurin de l’Office québécois de la langue française en 2016 et se voit décerner la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale en 2015. À ces hautes distinctions, s’ajoutent d’autres mentions telles que quatre prix remportés au Gala Artis dans la catégorie Animateur d’affaires publiques, démontrant à quel point sa capacité à rallier le grand public est reconnue. Charles Tisseyre est certainement l’un des plus grands vulgarisateurs scientifiques québécois des dernières décennies.

Claire Deschênes | Docteure d’honneur en génie

Claire Deschênes, docteure d’honneur en génie, pour la promotion des sciences et du génie chez les femmes.
Claire Deschênes, docteure d’honneur en génie, pour la promotion des sciences et du génie chez les femmes.
Photo : UdeS - Martin Blache

Claire Deschênes entame des études en génie mécanique à l’Université Laval. Seule femme de sa cohorte, elle obtient son baccalauréat en 1977. Elle travaille comme ingénieure chez Hydro-Québec, puis entreprend des études doctorales à l’Institut national polytechnique de Grenoble. Elle devient titulaire d’un doctorat en 1990. Embauchée par l’Université Laval en 1989, elle est la première femme à enseigner au Département de génie mécanique.

Dès son arrivée en tant que professeure, Claire Deschênes fonde le Laboratoire de machines hydrauliques, qui jouit d’une reconnaissance internationale. Au cours de sa carrière, elle dirige entre autres la Chaire CRSNG-Alcan pour les femmes en sciences et en génie, met sur pied le Consortium de recherche en machines hydrauliques, encadre plus de 50 étudiants et rédige plus de 160 publications scientifiques.

Son apport exceptionnel dans les domaines des machines hydrauliques et de la promotion des sciences et du génie chez les femmes lui vaut de nombreuses reconnaissances, dont le prestigieux Prix Synergie pour l’innovation, décerné par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) en 2014, la nomination Fellow d’Ingénieurs Canada en 2015, et la nomination en tant que membre (C.M.) de l'Ordre du Canada en 2019. Elle est certainement un modèle inspirant pour les femmes en génie et contribue remarquablement à la notoriété de l’ingénierie.

Lucie Lemonde | Docteure d’honneur en droit

Lucie Lemonde, docteure d’honneur en droit, pionnière de la pratique et de l’enseignement du droit carcéral au Québec et au Canada.
Lucie Lemonde, docteure d’honneur en droit, pionnière de la pratique et de l’enseignement du droit carcéral au Québec et au Canada.
Photo : UdeS - Martin Blache

Lucie Lemonde est une pionnière de la pratique et de l’enseignement du droit carcéral au Québec et au Canada. Grand nombre de ses travaux, maintes fois cités par les tribunaux, sont considérés comme des incontournables dans le domaine. Après avoir accédé au Barreau en 1974, elle travaille pendant plusieurs années comme avocate spécialiste en droit carcéral et constitutionnel. Vers la fin des années 1980, elle s’oriente vers une carrière universitaire et devient professeure au Département des sciences juridiques de l’Université du Québec à Montréal.  Entre temps, elle poursuit ses études aux cycles supérieurs, jusqu’à l’obtention de son doctorat en 1995.

Durant son parcours, Lucie Lemonde publie trois monographies et une trentaine d’articles, en plus d’occuper plusieurs postes importants. Elle est présidente de la Ligue des droits et libertés entre 1994 et 2000. Résolument engagée, elle collabore à plusieurs rapports de recherche sur des sujets criants d’actualité et mène diverses interventions et missions d’observation sur les droits, les libertés et l’impunité un peu partout dans le monde.

Son engagement social et sa contribution remarquable à l’avancement des connaissances en droit lui valent de nombreuses distinctions, dont le prix Pierre-Dansereau décerné par l’Association francophone pour le savoir en 2015. Elle est source d’inspiration non seulement pour les juristes, mais pour tous les membres de la société.

René Larouche | Docteur d’honneur en sciences de l’activité physique

René Larouche, docteur d’honneur en sciences de l’activité physique, pour sa contribution remarquable à la valorisation de la profession enseignante et à la place qu’occupe l’éducation physique dans la société.
René Larouche, docteur d’honneur en sciences de l’activité physique, pour sa contribution remarquable à la valorisation de la profession enseignante et à la place qu’occupe l’éducation physique dans la société.
Photo : UdeS - Martin Blache

René Larouche commence sa carrière d’enseignement à l’Université Laval en 1971, après avoir complété un baccalauréat en éducation physique, santé et loisirs à l’Université d’Ottawa (1968) ainsi qu’un baccalauréat en pédagogie à l’Université Laval (1971). Il entreprend des études aux cycles supérieurs en sociologie à l’Université Laval alors qu’il est professeur, et obtient son doctorat en 1984.

Dès le début de sa carrière, René Larouche fait la promotion de la santé globale et valorise la profession d’enseignant dans ses nombreuses publications. Ses convictions le mènent à s’impliquer au sein de plusieurs comités, dont à la Fédération des éducatrices et éducateurs physiques du Québec, qu’il dirige de 1992 à 1997, et qui lui permet de porter sa cause sur la scène politique. En 1996, il participe activement à la constitution d’un ordre professionnel des éducateurs et éducatrices physiques du Québec, puis à la création d’un ordre professionnel des enseignants du Québec l’année suivante.

Les acteurs du milieu reconnaissent que René Larouche, par son engagement professionnel et son implication sur le plan social, a contribué de façon remarquable au cours des 50 dernières années à la valorisation de la profession enseignante, à la professionnalisation des éducateurs et éducatrices physique et à la place qu’occupe l’éducation physique dans la société d’aujourd’hui.

Bernard Colin | Professeur émérite en mathématiques

Bernard Colin amorce sa carrière à l'Université de Sherbrooke en 1969 à titre de coopérant militaire français. Peu de temps avant l’obtention de son doctorat en statistiques de l’Université Pierre et Marie Curie (1971), il rejoint le Département de mathématiques de la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke en tant que chargé de cours. Il devient professeur titulaire en 1983.

Tout au long de sa carrière, Bernard Colin se distingue par son engagement tant dans la recherche que dans l’enseignement aux trois cycles universitaires. On lui doit une prolifique production scientifique, soit plus d’une soixantaine d’articles dans des revues ou des actes de conférences dans le domaine de la statistique fondamentale. Il est également un membre fondateur de l'Association des statisticiennes et statisticiens du Québec et participe aux travaux de la Société Statistique du Canada et de la Société française de statistique.

Sa disponibilité et la justesse de ses évaluations lui valent à diverses reprises la mention reconnaissance de la qualité de l’enseignement de l’Association générale des étudiantes et étudiants en sciences. Son expertise est aussi reconnue par l’American Mathematical Society. Bernard Colin permet l’essor des sciences statistiques et mathématiques au Québec et contribue par sa grande implication au rayonnement de la Faculté des sciences.

Pierre Hébert | Professeur émérite en lettres et sciences humaines

Titulaire d’une licence en lettres et d’une maîtrise en art de l’Université de Sherbrooke, Pierre Hébert poursuit son apprentissage dans le domaine des lettres et obtient un doctorat de l’Université Laval en 1977. Passionné de littérature québécoise, il enseigne au collégial, puis dans quelques universités avant d’intégrer la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) de l’Université de Sherbrooke en 1990.

Durant sa carrière, Pierre Hébert crée 39 cours universitaires, dirige 55 mémoires et thèses, signe 21 livres, publie plus de 80 articles dans des revues scientifiques et dans des livres collectifs ainsi que prononce une centaine de communications avec arbitrage dans des colloques au Québec et à l’étranger. Son apport exceptionnel à la recherche, particulièrement sur l’histoire littéraire du Québec au XXe siècle et sur la censure s’exerçant sur le littéraire, est salué par ses pairs sur les plans nationaux et internationaux.

Ses travaux de grande qualité sont reconnus par l’octroi de prix prestigieux tels que la médaille Marie-Tremaine de la Société bibliographique en 2014 et le prix Guy-Rocher de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université en 2016. L’érudition de Pierre Hébert, son implication et sa passion pour le savoir et la connaissance permettent de faire rayonner la FLSH, et de surcroît, l’Université de Sherbrooke.

Daniel J. Côté | Professeur émérite en médecine et sciences de la santé

Daniel J. Côté effectue des études en médecine à l’Université de Sherbrooke, où il reçoit son doctorat en 1979. S’ensuivent des études médicales postdoctorales en anesthésiologie, desquelles il décroche le titre d’anesthésiologiste en 1983. Dès le début de sa carrière, il rejoint le corps professoral de la FMSS. En 2003, il obtient une maîtrise en éducation de l’Université de Toronto qui lui permet de parfaire ses compétences en pédagogie.

Au cours de sa carrière, il assume plusieurs postes administratifs tels que président du Comité d’admission au programme de doctorat en médecine et directeur du microprogramme de 3e cycle en pédagogie des sciences de la santé. Il joue également un grand rôle dans la transformation du programme de médecine de la FMSS. On lui doit notamment de nouvelles procédures d’admission misant sur le côté humaniste, par l’implantation des mini-entrevues multiples (MEM). Sa marque est d’autant plus laissée par sa contribution exceptionnelle à l'instauration de formations pédagogiques en médecine.

Son influence humble et rigoureuse et son engagement constant durant sa carrière participent de manière remarquable au rayonnement de la FMSS. Daniel J. Côté a été et est encore un mentor et un modèle de rôle pour toute une génération de professeures et professeurs de la Faculté.

Serge Jandl | Professeur émérite en physique

Passionné de physique et d’optique, Serge Jandl obtient un doctorat en physique de l’Université de Montréal en 1974. Un an plus tard, il rejoint le corps professoral de la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke et, en 1976, il devient titulaire d’un doctorat en sciences de l’Université de Grenoble.

Au cours de sa carrière, Serge Jandl collabore avec maints chercheurs à l’international et publie un nombre impressionnant de 225 publications, en plus de diriger 34 étudiantes et étudiants à la maîtrise, 18 au doctorat et 9 aux études postdoctorales. Il occupe également plusieurs postes administratifs tels que directeur du Département de physique et doyen de la Faculté des sciences durant deux mandats (2010-2018).

La grande rigueur et l’intégrité sans faille de Serge Jandl font de lui un professeur et un chercheur maintes fois récompensé. En 2015, il remporte le Prix de la recherche et de la création dans le secteur sciences naturelles et génie de l’Université de Sherbrooke et, en 2004, il reçoit une reconnaissance de 25 années d’excellence de la part du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Sa contribution à la science favorise incontestablement le rayonnement de la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke.

Marek Rola-Pleszczynski | Professeur émérite en médecine et sciences de la santé

Marek Rola-Pleszczynski fait partie de la première cohorte à obtenir son doctorat en médecine de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) en 1970. Il poursuit sa formation avec une spécialisation en pédiatrie qui lui permet de se découvrir un intérêt pour la recherche. En 1978, il devient professeur à la FMSS, ce qui marque le début de sa carrière remarquable comme chercheur dans le domaine de l’inflammation pulmonaire.

Au cours de sa carrière, il s’investit dans le développement académique et dans la gestion de la FMSS. Il occupe notamment les postes de vice-doyen à la recherche et aux études supérieures, de directeur du service d’immunologie-allergologie au Département de pédiatrie, et il est l’un des membres fondateurs du premier programme d’études supérieures en immunologie au Québec. Ses 220 publications dans des journaux scientifiques, 68 chapitres de livres et près de 300 présentations dans divers congrès font de lui l’un des leaders mondiaux dans ce domaine.

De nombreux prix lui sont décernés, dont le Prix du mentor scientifique du Club de recherches cliniques du Québec en 2013. L’implication de Marek Rola-Pleszczynski dans le développement de l’immunologie tant dans la recherche que dans l’enseignement contribue grandement au rayonnement de la FMSS.


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