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Bilan et développement des compétences en entreprise

Résultats de recherche : comment garder des travailleurs d'expérience?

«Une organisation qui offre une stratégie de gestion efficace des carrières peut en retirer des bénéfices intéressants», affirme la professeure Guylaine Michaud.
«Une organisation qui offre une stratégie de gestion efficace des carrières peut en retirer des bénéfices intéressants», affirme la professeure Guylaine Michaud.
Photo : Archives UdeS

Dans un contexte de vieillissement de la population active, nombre d'entreprises s'interrogent sur la rétention de leur main-d'œuvre expérimentée. Or, une nouvelle démarche fournirait des retombées positives tant à l'employeur qu'à l'employé : le bilan et le développement des compétences en entreprise (BDCE).

Selon des chercheurs de la Faculté d'éducation, cette démarche peut notamment favoriser la reconnaissance des compétences, la qualité du maintien au travail ou encore un soutien dans un projet de carrière. Les professeurs Guylaine Michaud, Lucie Lamarche et Réginald Savard, en collaboration avec Sylvain Paquette, viennent de publier les résultats d'une étude menée entre 2007 et 2010 auprès d'une centaine de personnes en emploi provenant de diverses organisations : Bilan et développement de compétences en entreprise : maintien en emploi des travailleurs d'expérience.

Une démarche pertinente pour les personnes en emploi

Photo : Archives UdeS

«Une organisation qui offre une stratégie de gestion efficace des carrières peut en retirer des bénéfices intéressants, affirme la professeure Michaud. Parmi ceux-ci, on compte l'augmentation de l'engagement des individus, l'identification de l'organisation en tant qu'employeur de choix et la réduction du roulement de personnel permettant de sauver des sommes considérables», précise-t-elle.

Pour ce faire, l'aide à la gestion de carrière peut se concrétiser par les services de counseling de carrière qui peuvent se réaliser sous la forme d'une démarche de bilan et développement de compétences en entreprise.

«Cette démarche amènera la personne à cerner les compétences acquises au cours de son expérience afin de l'inciter à être proactive pour développer ses compétences et favoriser son maintien en emploi, notamment en se dotant de projets professionnels motivants et équilibrés», explique la professeure Michaud.

Retraite, retour au travail, temps plein ou partiel?

Selon les chercheurs, une personne à la retraite qui effectue un tel bilan pourra dans certains cas identifier les conditions de retour au travail à temps plein qui lui conviennent. Une autre choisira un emploi à temps partiel plutôt qu'une retraite complète telle qu'elle le prévoyait. Enfin, il est possible que la démarche appuie le projet d'une retraite complète.

«Dans la perspective du maintien en emploi, c'est intéressant de constater que certaines personnes se maintiennent plus longtemps au travail et modifient leur projet de retraite», dit le professeur Savard.

Prévenir l'épuisement professionnel et augmenter son sentiment d'efficacité

En plus de participer à la rétention d'une main-d'œuvre expérimentée, cette démarche peut également prévenir la détresse psychologique présente parmi les personnes en emploi de tous âges.

«Alors que les transformations du monde du travail peuvent porter atteinte à la santé psychologique des employés de tous âges, le bilan permet de travailler plus efficacement à l'intérieur de ses limites et de mieux gérer ses relations professionnelles. Cela contribue à l'identification de stratégies efficaces face à la charge de travail et à l'équilibre du temps pour concilier vie au travail et vie personnelle», soutient la professeure Guylaine Michaud.

La personne adopte une attitude plus positive à l'égard de son travail et donc compte s'y maintenir plus longtemps. Ainsi, les chercheurs croient également que le bilan favorise une bonne santé psychologique dans le milieu de travail, agissant ainsi comme facteur préventif à l'épuisement professionnel.

Une démarche bénéfique pour l'organisation

L'organisation n'est pas en reste et profite également des retombées de la démarche. Parmi celles-ci, les auteurs de l'étude notent l'ajustement entre les affectations et les compétences. La démarche permet ainsi de favoriser une meilleure productivité des employés en les aidant à mettre en place des stratégies pour augmenter leur motivation, à améliorer l'organisation personnelle et finalement, à mieux gérer l'attitude en travaillant mieux.

La professeure Michaud fera une présentation des résultats le mardi 29 novembre à la Faculté d'éducation (voir détails en lien complémentaire).


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