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Faculté de médecine et des sciences de la santé

Une Faculté en santé

Dès 1955, la création de la Faculté de médecine est envisagée par Mgr Georges Cabana. Lors d'une rencontre avec Gérald-Ludger Larouche, cardiologue, et Wilbrod Bonin, doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, il leur révèle son intention de fonder une faculté de médecine à Sherbrooke.

Mgr Irénée Pinard, recteur de l'Université, annonce la création de la Faculté en février 1961. Gérald-Ludger Larouche est alors nommé doyen et il est secondé par le Dr Clovis Dagneau et le Dr Paul Chevalier. Étant donné que le nombre de médecins formés par les facultés de médecine québécoises est insuffisant, les fondateurs optimistes prévoient l'ouverture de la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke entre 1962 et 1963. La Faculté de médecine sera située entre les pavillons Univestrie et Joseph-Armand-Bombardier. Le 14 octobre 1961, lors de l'inauguration solennelle de la cité universitaire, le conseil de la Faculté propose même de mettre un panneau portant l'inscription «Site futur de l'Hôpital universitaire et Faculté de médecine».

Vers l'est de Sherbrooke

La publication d'un livre-choc sur les hôpitaux psychiatriques vient cependant contrecarrer les projets de l'Université. Devant la réaction négative que produit le livre auprès de la population, le ministre la Santé, Alphonse Couturier, crée la Commission d'étude des hôpitaux psychiatriques. Les commissaires, Denis Lazure et Dominique Bédard, ont pour tâche d'étudier un hôpital psychiatrique en construction à l'est de Sherbrooke, le Pavillon Saint-Georges. Le 27 octobre 1961, les commissaires annoncent au doyen qu'à leur avis le Pavillon Saint-Georges repose sur une formule désuète, et qu'il pourrait être converti en une faculté de médecine et en un hôpital universitaire.

Le projet de construction de la Faculté de médecine est atermoyé durant 5 années. Au début, les dirigeants de l'Université ne partagent pas la vision des commissaires qui sépare l'Université en deux. Ensuite, le gouvernement se montre hésitant. En 1964, le recteur reçoit une lettre du doyen de la Faculté de médecine demandant à l'Université d'abandonner le projet du Pavillon Saint-Georges. Deux jours plus tard, il en reçoit une deuxième qui annonce la démission de Gérald-Ludger Larouche.

Gérald LaSalle succède au doyen démissionnaire. Possédant une expérience pertinente dans le monde médical, l'ancien registraire du Collège des médecins et chirurgiens de la province de Québec doit coordonner l'ouverture de cours, le recrutement du personnel enseignant et la planification des locaux. Il doit également entretenir des relations avec les organismes médicaux et gouvernementaux. L'année suivante, le doyen Gérald LaSalle obtient une subvention de 332 525 $ de la Fondation américaine W.K. Kellog qui permet d'engager des collaborateurs à temps plein : Jean-Marie Beauregard, Maurice LeClair et Madeleine Côté.

L'implantation

Avec un seul objectif en tête, celui d'accueillir des étudiants en septembre 1965, Gérald LaSalle s'attaque à tous les problèmes, même ceux liés à la construction de la faculté. Les premiers étudiants en médecine ont tout de même débuté leurs études en septembre 1966.

Les fondateurs s'engagent alors dans une autre étape de la construction de l'hôpital; ils demandent au gouvernement de parachever les travaux. Le 5 juin 1966, l'élection provinciale amène un changement gouvernemental; l'Union nationale de Daniel Johnson est élue, et il s'en suit des coupures budgétaires. Une nouvelle bataille est entamée, celle de convaincre le nouveau gouvernement d'investir dans le Centre médical de l'Université de Sherbrooke.

À l'occasion des fêtes organisées en janvier 1967 pour la remise d'un doctorat d'honneur au président de l'Académie de médecine de France, Robert Debré, le ministre de la Santé annonce l'octroi de la somme nécessaire pour terminer les travaux. Dès janvier 1969, le Centre médical accueille des patients. En octobre de la même année, l'Université de Sherbrooke et les hôpitaux généraux de Sherbrooke (Sherbrooke Hospital, Saint-Vincent-de-Paul et l'Hôtel-Dieu) signent un contrat d'affiliation qui vise l'amélioration des soins de santé et la promotion des progrès médicaux.

Le développement des programmes

La Faculté de médecine reçoit une première cohorte d'infirmières à l'automne 1978. Le baccalauréat en sciences infirmières ainsi que trois certificats en évaluation et promotion de la santé, en nursing dans la communauté ainsi qu'en élaboration et en gestion d'un programme de soins sont offerts.

En 1987, la Faculté de médecine innove ses méthodes pédagogiques en implantant l'apprentissage par problèmes, une formule qui regroupe les étudiants en petits groupes et qui simule des situations courantes de la profession médicale. Rapidement, les étudiants entrent en contact avec les patients. Pendant cette même année, les départements de Physiologie et de Biophysique ont été fusionnés en un seul département : Physiologie et biophysique. Cette mesure compte parmi celles de la planification de la restructuration des départements de la Faculté.

La faculté reçoit des étudiants à la maîtrise et au doctorat en sciences. Elle instaure le programme conjoint M.D.-M.Sc. qui forme des médecins et qui leur permet d'obtenir une maîtrise ou un doctorat en recherche. Entre 1991 et 1992, d'autres programmes sont créés, c'est-à-dire 7 maîtrises et 7 doctorats en biologie cellulaire, biochimie, microbiologie, pharmacologie, physiologie/biophysique, radiologie et sciences cliniques.

Une faculté tournée vers l'avenir

Nommée centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2001, la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke est devenue la première faculté de médecine canadienne et francophone à être reconnue par l'OMS pour sa formation en santé.

La faculté a établi un réseau d'institutions affiliées ou collaboratrices, tels le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke et l'Hôpital Charles LeMoyne (Longueuil). Ce réseau joue un rôle déterminant dans la formation pour le programme prégradué médical et les programmes postdoctoraux ainsi que pour la formation en sciences infirmières.