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Nouvelle Chaire de recherche pour un vieillissement en santé – Fondation Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton

L’Université de Sherbrooke étudiera les bienfaits de l’exercice chez les personnes âgées

Sherbrooke, le 21 octobre 2021 – La dernière année a levé le voile comme jamais sur la vulnérabilité criante des personnes aînées. À l’Université de Sherbrooke, le vieillissement en santé est une thématique déjà bien ancrée dans les pratiques de recherche. C’est d’ailleurs l’un des principaux centres d’intérêt des professeures Isabelle Dionne et Eléonor Riesco, titulaires de la nouvelle Chaire de recherche pour un vieillissement en santé – Fondation Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton de l’Université de Sherbrooke, entièrement financée par un don.

La kinésiologie, une science dans la fleur de l’âge

En combinant leur expertise, les deux physiologistes de l’exercice issues de la Faculté des sciences de l’activité physique (FASAP) tenteront de mieux comprendre l’effet de l’exercice sur les différents paramètres de santé qui sont associés au vieillissement. Avec cette chaire, elles souhaitent par ailleurs contribuer à la reconnaissance de la kinésiologie comme profession de la santé, pour qu’elle soit considérée tant dans les plans de traitements médicaux qu’en prévention.

« Nous allons explorer le continuum complet : des changements que l’exercice provoque dans la cellule jusqu’à son utilité comme traitement complémentaire dans des contextes de multimorbidité, en passant par la motivation à bouger au quotidien chez les personnes aînées en santé et chez celles qui sont atteintes d’une maladie chronique », mentionne la professeure Eléonor Riesco, cotitulaire de la chaire.

Comment un muscle plus petit, mais plus résistant, est-il plus efficace pour prévenir et gérer le diabète de type 2? Quelles sont les conséquences d’un alitement prolongé sur la masse musculaire? Qu’est-ce qui rend les personnes aînées réfractaires à la vie active durant l’hiver au Québec?

La professeure Isabelle Dionne explique que leurs travaux permettront d’explorer diverses pistes d’hypothèses et ainsi répondre à ces nombreux questionnements « L’exercice est un outil extraordinaire, gratuit, mais qui est sous-estimé, car il demande du temps ainsi qu’un investissement personnel. La physiologie de l’effort a beaucoup été associée à la performance. Nous voulons mobiliser les connaissances existantes et les utiliser pour nos travaux sur la santé. »

500000 $ pour des solutions qui résisteront à l’épreuve du temps

C’est au moment de trouver des fonds pour financer leurs travaux que les professeures Dionne et Riesco ont été mises sur la route de Jean-Luc Gravel, un diplômé de la FASAP interpellé par le vieillissement de la population et qui, avec sa conjointe, nourrit l’ambition de redonner.

Par l’entremise de la fondation qu’ils ont créée en 2015, M. Gravel et Mme Breton ont choisi d’appuyer la chaire en finançant la totalité de ses travaux au moyen d’un généreux don de 500 000 $, un geste motivé par des valeurs altruistes, mais aussi par une volonté de faire avancer la société.

« L’être humain a tendance à penser à court terme, à repousser ses problèmes dans le futur, explique le donateur. Les coûts de santé sont en train d’exploser. Si tout le monde met la main à la pâte, nous pourrons trouver des solutions durables qui amélioreront l’état de santé des gens et la situation économique d’ici. Tant mieux si on peut faire progresser ces connaissances! »

Mme Breton, de son côté, estime que l’UdeS était la meilleure candidate pour ce don : « On aime la philosophie de l’Université de Sherbrooke. On est attachés à cette institution. De plus, c’est important pour nous de soutenir les universités plus régionales. »

Le couple n’en est pas à son premier projet avec l’UdeS. En 2019, M. Gravel a mis sur pied le Programme de développement pour investissement à long terme Jean-Luc Gravel à l’École de gestion, qui accompagne chaque année deux étudiantes ou étudiants à la maîtrise en finance pour les aider à accélérer leur progression.

L’audace de penser autrement, même en recherche

L’originalité des hypothèses proposées par la chaire fait l’une de ses particularités. Par exemple, le volet scientifique axé sur le diabète de type 2 suggère que de travailler un muscle en endurance plutôt qu’en hypertrophie serait plus avantageux pour la personne vivant avec un diabète.

« Actuellement, on préconise les exercices qui augmentent le volume des muscles, explique la professeure Dionne. Plus un muscle est gros, plus il utiliserait le glucose adéquatement. Toutefois, nos résultats de laboratoire disent un peu l’inverse. Nous voulons renverser cette idée préconçue et voir si des modalités d’exercice différentes pourraient amener le muscle, sans être plus gros, à être plus efficace à prévenir et à gérer le diabète. »

Cette approche innovante a particulièrement plu aux donateurs : « J’aime le côté novateur de la chaire, qui choisit d’explorer d’autres pistes, confie M. Gravel. C’est très créatif. »

La pertinence indiscutable de cette chaire se fait sentir jusque dans l’engagement des gens qui ont choisi d’y collaborer. Interdisciplinaire et comptant plus d’une dizaine d’équipes de recherche à travers le Canada, elle est également soutenue par une relève investie qui s’implique activement auprès de la communauté vieillissante.

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Renseignements :

Geneviève Lussier, conseillère en relations médias
Service des communications | Université de Sherbrooke
819 821-8000, poste 65472 | medias@USherbrooke.ca