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Nouvelle Chaire de recherche du Canada en bio-informatique de l'ARN non codant

Une équipe de recherche caractérise l’inconnu

La Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) franchit une étape cruciale dans le domaine de la recherche en bio-informatique avec la création d'une chaire de recherche consacrée à l'ARN non codant. Cette initiative s'inscrit dans la continuité des avancées scientifiques qui vont permettre de mieux comprendre le rôle complexe et crucial de l'ARN non codant dans la régulation génique.

Michelle Scott, titulaire de la chaire de recherche et professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), s'intéresse depuis plus de 10 ans à une famille d'ARN non codant, les ARN nucléolaires. Ces fragments de code génétique, longtemps négligés par la communauté scientifique, ont récemment émergé comme un acteur important dans le fonctionnement cellulaire. Ces ARN, qui ne codent pas directement pour des protéines, jouent en effet un rôle crucial dans la régulation de l'expression génique et le développement cellulaire.

L'équipe de recherche de la Pre Scott a récemment fait une découverte intéressante : certains fragments d'ARN nucléolaires, nichés dans des gènes plus longs, ont le pouvoir d'influencer la maturation de ces gènes, déterminant ainsi si une protéine serait produite ou non. « C'est une découverte d'importance qui nous a donné envie d'en savoir plus », soutient la chercheuse.

Un rôle crucial encore méconnu

La titulaire de la chaire de recherche dirige une équipe multidisciplinaire composée de bio-informaticiens, de biologistes moléculaires et de chercheurs en génomique. L'objectif principal de l'équipe est d'avoir une vision plus claire du rôle des ARN nucléolaires dans la cellule en les catégorisant et en analysant leur rôle dans l'expression du gène.

Nous sommes également conscients que ces gènes peuvent être dérégulés, conduisant à diverses maladies humaines. Notre intention est de comprendre ces implications, de déterminer comment leur abondance peut changer, et ainsi mieux appréhender les mécanismes sous-jacents à ces maladies.

Michelle Scott est professeure au Département de biochimie et de génomique fonctionnelle en plus d'être chercheuse pour l'Institut de recherche sur le cancer (IRCUS) et le Centre de recherche du CHUS (CRCHUS)

Grâce à une subvention du Fonds des leaders John-R.-Evans de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI), l'équipe de la Pre Scott pourra acquérir un séquenceur qui lui permettra de catégoriser les ARN nucléolaires à travers différentes espèces pour comprendre leurs fonctions, et éventuellement, saisir leur rôle dans l'évolution. C'est une investigation majeure, puisqu'ils sont présents chez tous les organismes pluricellulaires et qu'aucune équipe de recherche ne les a analysés avec ce niveau de précision.

Photo : Mathieu Lanthier- UdeS

L'impact potentiel de cette chaire est significatif. Comprendre comment l'ARN non codant régule les processus biologiques ouvre la porte à de nouvelles approches thérapeutiques pour des maladies complexes telles que le cancer, les maladies neurodégénératives et les troubles métaboliques. En plus de l'aspect médical, la chaire contribuera à la formation de la prochaine génération de personnes chercheuses en bio-informatique, renforçant ainsi la position de l'Université de Sherbrooke en tant que leader dans ce domaine.

À propos de Michelle Scott
Professeure au Département de biochimie et de génomique fonctionnelle, FMSS
Chercheuse pour l'Institut de recherche sur le cancer (IRCUS)
Chercheuse au Centre de recherche du CHUS (CRCHUS)